
Les Frappés
Des récits inspirants qui vont te faire passer à l’action ! Attention, une écoute régulière peut entraîner des changements positifs irrévocables dans ta vie 😈
Animé par Loïc Blanchard, ancien sportif de haut niveau en judo, ex-Apple, coach, préparateur mental et entrepreneur.
Les Frappés
Fatigue, hallucinations, mental... retour d'expérience de la SwissPeak 660 avec l'ultra-traileur Damien Longet
En 2024, Damien s’est lancé dans la première édition d’un monstre de l’ultra-trail : la SwissPeak 660.
Le principe est simple : parcourir 330 kilomètres pour rejoindre et prendre le départ de la SwissPeak 360, la « petite » sœur historique du format 660. Les chiffres sont impressionnants :
- 660 km dans le Valais, en Suisse, du Léman au glacier du Rhône
- environ 49 000 à 50 000 m de D+ (soit 6 fois l’Everest)
- 55 passages à plus de 3 000 m d’altitude
Depuis, la 660 a pris du galon puisque la dernière trace en date atteint 700 kilomètres. Difficile de concevoir le niveau d’engagement qu’une telle distance, qu’un effort aussi long, peut exiger.
On parle de nutrition et d’hydratation, de gestion de course, de fatigue, d’hallucinations et de moments humains forts, comme il n’en arrive que sur ce type d’épreuves.
Un épisode qui ravira celles et ceux que l’ultra-endurance fascine (et qui hésitent peut-être encore à se lancer sur ces formats gargantuesques !)
Excellente écoute à vous.
🎙 Les épisodes de podcast auxquels nous avons fait référence sont :
👉 Épisode #128 - Remporter une course de 1600km en 22 jours par -40° avec Thierry Corbarieu
👉 Épisode #169 - Debrief de course - 360 km sur la SwissPeaks avec Tom, Nico et Clément
👉 Mon récit de la PTL : plus de 300km et 26 000m de dénivelé autour du Mont Blanc
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Sous-titrage ST' 501 une version un peu frappée de nous-mêmes, au potentiel exceptionnel qui sommeille en nous. J'ai créé ce podcast pour vous faire découvrir des femmes et des hommes qui ont osé le réveiller. Mes invités sont des athlètes de tout niveau, des aventuriers professionnels, des voyageuseaux long cours, des entrepreneuses ou encore des militaires des forces spéciales. Leurs témoignages au micro du podcast sont de puissantes invitations à passer à l'action. Attention une écoute régulière peut entraîner des changements positifs irrévocables dans vos vies. Damien, je suis absolument ravi de te recevoir au micro des Frappés, en direct de Suisse, d'ailleurs, ou tu es en France? Non, je suis en Suisse, en Suisse, à la Suisse.
Speaker 1:Suisse romande, suisse romande. Oui, jeunesse, suisse En Suisse. Ah, la Suisse, suisse romande, suisse romande, oui, jeunesse, exactement. Excellent, excellent, damien. Donc, écoute, ravi de te recevoir.
Speaker 1:En plus, hasard des agendas, on va essentiellement parler d'un monstre de l'ultra, la Swisspeak ex-Swisspeak 660, maintenant Swisspeak 700, qui a lieu en ce moment même. J'étais en train de regarder le live tracking jusqu'à je crois que le cut-off c'est le 7, donc il y a encore 3 jours potentiellement, si je ne me trompe pas, une course dont tu vas nous parler en détail, que toi tu as fait sur le format 660, l'année dernière, 2024, et qui est considéré je ne sais pas si on peut. Enfin, il y a beaucoup de courses qui se disent courses les plus dures du monde, etc. Je pense que ça dépend beaucoup de ce qu'on considère. Tu vois, j'ai fait une interview avec le vainqueur de Lili Taro de 1000 miles, donc, ça fait 1600 km moins 40 degrés.
Speaker 1:Bon, est-ce que ça, c'est plus que dans l'univers de l'ultra, swisspeak 660, maintenant 700, est souvent mentionné comme étant une course très, très, très, très, très difficile. Donc, je rappelle, s'il y en a qui ne connaissent pas trop le format, il y a une course historique qui s'appelle la Swisspeak, qui est en fait plus ou moins le double. Enfin, un départ du point d'arrivée de la 360, si je ne dis pas de bêtises.
Speaker 2:C'est ça. Donc, tu fais le parcours à l'envers, puis le parc fait. c'est quasi le tour du canton du Valais, Le tour du canton du Valais.
Speaker 1:Ok, on parle de 49-50 000 mètres de dénivelé, si je ne me trompe pas, avec 55 passages à plus de 3000. Bref, une jolie balade, avec quand même avant que Je ne parle pas habituellement autant en introduction, mais bon, là c'est une course que je trouve assez fascinant. Donc, j'avais quelques chiffres, quelques datas sous la main en préparant l'épisode. Si je ne me trompe pas, pour situer un peu les choses et le niveau sur la course, je suis allé vérifier trois fois sur trois sites différents. Le vainqueur de 2024, il a mis 81 heures, c'est ça. Oui, sur la deuxième partie, d'accord, ok. Ah, d'accord, ok, je me disais, mais d'accord ok ça me paraissait complètement hallucinant.
Speaker 1:Je suis allé voir sur 3 sites différents, utrail, etc. Et je voyais Swisspeak 360, chrono 81h.
Speaker 2:Je me dis bon ok exactement, en fait, l'année dernière, le format de la Swisspeak 660. on avait la première semaine, l'allée, donc du départ du Bouvray pour arriver jusqu'à Oberwald. On avait une semaine pour allier le départ de la 360, qui partait le dimanche d'après, et prendre le départ une minute avant la course de la 360 pour faire la deuxième partie entre guillemets avec eux. Cette deuxième partie était chronométrée, le match allé pour aller jusqu'à Oberwald n'était pas chronométré.
Speaker 1:D'accord. Ok, ceci explique cela, parce que j'étais en train de me dire non, mais c'est complètement. J'ai absolument pas le niveau d'un Victor Richard qui a gagné l'an dernier. Mais tu vois, sur la PTL, j'ai mis 148 heures pour faire 300 et quelques et là je me disais 81 heures pour faire le double. Ça me paraissait absolument lunaire. D'accord, donc, ceci s'explique. C'est la deuxième partie qui est chronométrée Exactement.
Speaker 2:Le résultat de Victor l'année dernière a été lunaire.
Speaker 1:Oui, oui, voilà, oui, On s'entend. oui, oui, bien sûr. OK, donc, swisspeak 660. Bon, alors, moi, j'ai plein des copains, d'ailleurs avec qui je vais prendre le départ du Thor au Pines la semaine prochaine, dans mon enregistre déjà, qui nous avaient parlé de la Swiss Peak 360, mais là, on est, comme on le disait clairement, sur un autre format. on va commencer par toi. c'est quoi ton histoire avec le trail, et en particulier avec l'Ultra? et comment t'en es arrivé un jour à te dire allez allons-y, go pour quasi deux semaines d'épreuve sur un format extrême comme ça?
Speaker 2:Moi, j'ai commencé le trail en 2014. Suite à un changement de travail, j'avais besoin de trouver une soupape de compression. J'ai toujours été un enfant de la montagne. J'ai toujours aimé ça, j'ai toujours aimé partager ces moments de la nature. Puis, j'ai un petit club qui s'est créé à côté de chez moi. J'ai décidé d'intégrer ce club, et puis j'ai commencé comme ça, avec une distance, mon premier trail à 20 km. Et puis j'ai tout de suite senti que c'était passionnant et que je prenais beaucoup de plaisir à le faire. Et voilà, après, j'ai commencé par une maxi race qui était pas très loin de la maison, et puis, ben après, j'étais progressivement dans les distances plus longues. Et puis, je me suis surtout aperçu que, dans les distances plus longues, je profitais plus du moment, plus du moment, plus des gens, plus j'arrive à mieux partager, donc. Et puis, je suis quelqu'un d'assez robuste, donc aussi assez lourd. Donc, je suis pas très performant dans du lourd, mais beaucoup plus dans du long. Voilà donc, après, j'ai fait un UTMB.
Speaker 2:En 2019, j'ai fait une Diagonale des Fous. En 2022, 2021, j'ai fait une petite traversée des Alpes en perso pour voir un petit peu de quoi j'étais capable. 2022, pour voir un petit peu de quoi j'étais capable En 2022, j'ai pris le départ de la Swiss Peak 360, qui, malheureusement, s'est arrêtée au bout de 60 km suite à des petits problèmes de santé. En 2023, j'ai abouti cette 360 avec un résultat fort sympathique, où j'ai rencontré plein de gens. Et puis, là, je me suis dit c'est vraiment des distances pour moi. Et puis, quand je suis arrivé, comme chacun, je me suis dit bon, c'était long, c'était dur, plus jamais. Et puis, cinq minutes après, ils présentaient ce nouveau projet de faire une Swisspeak 700, ou 660, pardon. Et voilà, il m'a fallu une semaine et, au bout d'une semaine, j'ai dit go, j'y vais t'as été rapide dans le fait d'oublier ce par quoi tu venais de passer moi ça m'a pris un an à peu près, avant de me dire allez, on y va sur le tord après la pépite.
Speaker 1:Quand tu dis que t'es plutôt plutôt robuste, lourd, est-ce que tu peux nous en dire plus? parce que c'est un sujet que je trouve super intéressant et que je me sens personnellement concerné. Moi, je viens du judo, donc j'ai pas du tout un gabarit, j'ai 1m91,. Pas loin des 100 kilos.
Speaker 2:Je voulais savoir quand tu dis robuste et lourd, tu te classes où alors, je fais 1m80, 75 kilos, j'ai des grosses cuisses, je suis voilà, je suis pas quelqu'un de rapide, mais je suis quelqu'un qui est ultra endurant, voilà ok, avant le, le trail, ultra sportivement, ça ressemblait à quoi ta vie?
Speaker 1:ça a été une mise au sport, une révélation, le trail, ou il y avait déjà.
Speaker 2:T'étais déjà plutôt actif non, le trail, ou t'étais déjà plutôt actif? Non, dès que j'étais gamin, j'habitais en pleine campagne, donc dès que je devais me déplacer, c'était en vélo, mes parents étant très carriéristes dès que je devais me bouger, c'était en vélo. Donc, j'ai eu un petit VTT et je l'ai usé, usé, usé. Donc, j'ai toujours fait du VTT. Et puis après, dès que j'ai eu l'âge des 18 ans, je me suis mis au sport mécanique. J'ai fait quelques années de motocross et après, de moto sur circuit, donc rien à voir avec le trail. Puis voilà, après les enfants venant, j'ai changé de discipline et d'activité.
Speaker 1:Au moment où tu décides de t'inscrire à la Swisspeak. Donc, 660, c'est resté 660. Combien de temps? 1 an, 2 ans, ça n'a pas été très long.
Speaker 2:Non, c'était la première année.
Speaker 1:La première année était la 660 et c'était l'année dernière j'ai fait la première édition tu avais une espèce de montée en puissance finalement assez rapide entre ton premier trail puis Maxi Race, utmb, diag, swiss Peak, swiss Peak, 660. Quand tu montais en gamme entre guillemets, comme ça, et notamment pour la Swiss Peak, au fur et à mesure que tu engrangeais de l'expérience sur les courses, est-ce que tu avais quand même des craintes, des doutes à gérer ou est-ce que, finalement, les sensations étaient tellement bonnes que tu étais assez confiant sur le fait que le plus long allait encore plus te convenir?
Speaker 2:Alors, quand je suis arrivé de cette Swisspeed 360 l'année d'avant, je me suis rendu compte que, physiquement, j'étais très bien. J'étais surtout fatigué par le manque de sommeil, mais physiquement, j'étais bien, que le lendemain j'allais bien. Bien sûr, j'avais des petits cris concrets, j'avais des symptômes de ultra-trail, quoi, mais rien de choquant. Et une semaine après, même deux jours après, je pouvais recourir sans problème. La distance entre guillemets ne me faisait pas peur. Après, c'était vraiment la gestion qui me faisait peur. La gestion du sommeil, la gestion de l'alimentation, de l'eau, c'était la gestion globale.
Speaker 1:Ok, alors, justement sur le sommeil, comment est-ce que tu avais décidé de gérer ça sur la 660 et est-ce que c'était différent de ce que tu avais fait sur la 360?
Speaker 2:Alors, oui, la 360, c'était plus ou moins une ultra longue distance. C'était une découverte pour moi, en tout cas, la deuxième année où j'ai appris, j'ai beaucoup appris. Au début, je me suis dit non, je suis quelqu'un qui dort très peu, donc je n'ai pas besoin de dormir. Donc, je suis parti tête basse, avec mes a priori, et puis je me suis vite fait rattraper par le sommeil, où j'y suis allé un petit peu comme bon me semble. Et puis, entre cette 360 et la 660, je me suis quand même bien renseigné. je me suis approché de personnes qui avaient l'habitude de faire ces distances, j'ai discuté, puis je me suis rendu compte qu'il y avait des cycles à respecter. et puis ces cycles correspondent totalement, Pour moi, ça correspond à la perfection de respecter ces cycles. Ça roule dans ce sens-là.
Speaker 1:Sur la 360, je ne suis pas allé regarder combien il y avait de base vie, etc. Sur la 360, je, je ne suis pas allé regarder combien il y avait de base vie, etc. Mais en tout cas, de point où tu pouvais, où tu avais la possibilité de dormir comment tu as. Donc, tu viens d'expliquer que, par rapport à ces cycles, tu t'es rendu compte que ça matchait parfaitement avec tes besoins. Mais est-ce que tu as dû adapter un peu tout ça, ta gestion du sommeil, aux localisations des bases-vies où tu dormais, là où il fallait dormir, même si c'était sur un sentier à 3000 mètres à 2 heures du matin?
Speaker 2:Alors, justement sur cette 360, je suis parti sur cette première longue expérience où je me suis arrêté au bout de 120 km, si je n'ai pas de bêtises, et là, j'ai fait un dodo d'une heure et demie, un peu plus, et puis, après, je suis reparti en bonne forme, et puis j'ai dit voilà, maintenant je vais tenir jusqu'au bout. Et puis, je me suis vite fait rattraper, et puis je me suis retrouvé à dormir dix minutes dans un chemin complètement en pente, en déroché, parce parce que j'ai marre d'être là avec mes yeux ouverts. Je me suis adapté, en tout cas sur cette 360, tandis que sur la 660, je pense que j'avais engendré de l'expérience de cette première course. J'ai respecté ces cycles de sommeil où je dormais vraiment 1h30 sur des points que je m'étais fixé avant Et après, je me permettais de faire ce qu'on appelle des turbosiestes, en Suisse, de 5 minutes. Je sentais que j'avais vraiment un coup de fatigue. Je me posais là où je pouvais, là où je me sentais bien, et puis je m'allongeais, je dormais 5 minutes et je repartais.
Speaker 1:Ces turbosiestes. J'en avais fait l'expérience aussi sur la PTL et assez souvent, les gens me demandent pourquoi vous dormiez pas plus longtemps, en fait. Et en fait, les turbos siestes. Une réalité, c'est que c'est compliqué de faire des maxi siestes, encore une fois, quand t'es à 2h du mat, à 3000 mètres, tout simplement parce qu'au bout d'une minute, 30 allongé sur le sol, t'es complètement congelé.
Speaker 2:C'est ça Donc, les maxi siestes en fait, moi, je me rends compte que notre corps, il prend tellement l'habitude de marcher ou courir que du moment où il se met en pause, où il s'arrête, les douleurs dans les hanches, dans les genoux, enfin tout s'arrête et ça Difficile à relancer après les grosses pauses.
Speaker 1:Ok, super intéressant. Je fais un petit zoom sur le sommeil parce que moi, c'est vraiment un point, j'ai pas du tout ton expérience, c'est un point que je trouve assez impressionnant. Je m'étais bien renseigné avant la PTL, j'avais contacté des anciens invités, membres des forces spéciales, parce qu'ils sont connus pour ça, pour leur capacité à ils apprennent à s'endormir très, très vite. Donc, j'avais essayé de travailler un peu ça, faire de la cohérence cardiaque, etc. Toi, tu l'avais anticipé ou ça venait assez facilement. Il y a des gens pour qui J'ai un copain, clément, qui va faire le temps avec moi. Il s'endort n'importe où en moins d Ah la chance.
Speaker 2:Voilà, je pense très franchement, tu l'as dit, je pense que c'est une chance. Moi, je me pose. si j'ai sommeil, je dors, ok. Deux minutes après, je dors. J'ai un peu une horloge aussi en moi, où là, je vois sur la 660, j'avais mis des réveils à chaque fois au bout d'une heure et demie ou après. J'ai toujours vécu comme ça dans ma vie. Le réveil, je le mets tous les matins, je l'entends jamais, ou quasi jamais. Je suis toujours réveillé avant, mais deux minutes avant.
Speaker 1:Ça fait partie de ma façon d'être et de procéder c'est vrai que je pense que si t'as vraiment jamais eu à le travailler, effectivement, je pense que c'est plutôt une chance. Je pense à un autre pote, nico qui, qui va aussi faire, qui était aussi sur la 360 et qui va faire le Thor qui, lui, à l'inverse, a beaucoup de mal à s'endormir. Je me rappelle que, chez la PTL, on était partis le lundi matin à 8h30. Si j'ai bonne mémoire, son premier vrai repos où il a réussi à s'endormir c.
Speaker 1:Je ne sais même pas comment c'est humainement possible de tenir jusqu'au jeudi quand tu es parti le lundi et que tu n'as pas dormi, oui, et puis on ne recharge pas les batteries Quand on ne dort pas, on ne recharge pas les batteries.
Speaker 1:Oui, clairement. Ok, super intéressant. sur ta gestion du sommeil, maintenant que tu vas, puisqu'on ne l'a pas encore dit, mais d'ailleurs on en avait parlé en off, je ne sais pas si tu as un update là-dessus, mais tu vas pouvoir prendre le départ du Thor ou c'est encore incertain? Oui, je vais prendre le départ du Thor. Donc le Thor, qui est clairement plus petit que ce que tu as fait sur la Swiss Peak 660. Ta gestion, maintenant que tu repasses sur cette course à un format beaucoup, lequel des deux schémas que tu avais, celui de la 360, celui de la 660, qu'est-ce qui te semble le plus pertinent maintenant?
Speaker 2:Celui de la 660, clairement, oui. oui, alors je vais quand même m'écouter, mon sommeil. C'est-à-dire, je ne me fixe rien. en fait, je ne me fixe pas à 80 km. je je vais écouter mon corps, et puis, quand je sentirai le besoin de repos, je me poserai, et puis je vais respecter ces cycles, c'est sûr t'as vraiment aucun schéma.
Speaker 1:Même souvent, c'est un peu toujours le sujet de discussion c'est est-ce que je dors la première nuit ou pas? là dessus, t'as une certitude, toi, ou même pas?
Speaker 2:oui, j'ai une certitude que je vais me reposer en tout cas. Fin de la première nuit.
Speaker 1:Ok, d'accord. Fin de la première nuit. Donc, sur le coup des 3-4 heures du mat, un truc comme ça Oui, exactement, pour repartir au soleil levant.
Speaker 2:Après, je m'adapte aussi pas mal à la météo. Si je vois que la première nuit est complètement médiocre en début de nuit, et moi, en fin de nuit, voilà, j'ai la chance de m'endormir vite et de prendre le sommeil quand j'en ai besoin Ou quand je ne sais pas, juste parce que je dis mais quand j'ai besoin de me poser, ou quand il me faut, je me pose, je m'endors tout de suite. Donc, j'accumule en fait ces heures de sommeil Et oui, voilà, j'ai cette chance là. Donc, je m'adapte aussi à la météo et aux conditions et, bien sûr, si je suis avec des gens, pas des gens, il y a beaucoup de facteurs, parce que quand on est tout seul sur des distances pareilles, il y a des moments où c'est super bien et des moments où on a besoin d'être à plusieurs pour avancer. Voilà, donc, si je suis tout seul et que c'est un moment un peu ennuyant, je sais me poser, dormir un petit peu pour raconter le contexte ça déclenche plein de questions.
Speaker 1:En gros, il y en aura 3 qui vont se suivre. Je te les énonce pour qu'on ne les oublie pas, qu'on soit à deux cerveaux dessus. La première, c'est la gestion de la météo sur l'UTMB. Je pense que pour le Thor, ça va être un sujet, on verra, mais j'imagine que ça peut être un sujet. Je serais curieux de savoir, sur un format aussi long que la 660, comment tu t'es adapté. Le deuxième, c'est solo, pas solo, comment tu gères cette relation avec les autres compétiteurs, parce que j'imagine, sur des courses comme ça, est-ce qu'on joue vraiment la gagne et c'est plus une aventure humaine qu'on va chercher. J'imagine, tu me diras si, toi, tu as une autre approche. Et le troisième sujet, j'ai oublié, mais on va déjà commencer sur ces deux-là Sur la météo, qu'est-ce que ça avait donné sur la 660, quand tu pars pour aussi longtemps, et qu'est-ce que tu as dû faire comme adaptation au fil de l'eau.
Speaker 2:Alors, on a eu beaucoup de chance l'année dernière sur la météo de la 660. La première semaine, il a quand même un peu chaud et on n'a pas eu de pluie. La deuxième semaine, moi, j'ai choqué deux gros orages. L'avant-dernière nuit, en pleine nuit, à la fenêtre de l'Arpète, à 2700 mètres, j'ai pris, je me suis pris un énorme orage. Je savais pas où me cacher, mais j'avais les bâtons avec moi. Je me disais est-ce que je les jette? je les jette pas. Je voyais les éclairs dans tous les sens et là, c'était pas très drôle. Et puis, après 2hà, l'arrivée. Mais la météo, pour moi n'est pas trop dérangeante. Je préfère, moi, je suis quelqu'un qui aime le froid et pas trop la chaleur. Donc, un tort pour moi. Mi-septembre, la météo est plutôt bonne pour moi. La neige ne va pas me déranger du tout, le froid non plus.
Speaker 1:Justement, c'est intéressant ce que tu viens de dire. Quand tu vois, je sais pas, ils annoncent tempête de neige, reroutage, etc. Ta réflexion, elle, est centrée sur toi. C'est à dire que tu dis ah, bah cool, c'est des conditions que j'aime bien, je vais me faire plaisir, etc. Ou tu te dis bah, ça va être dur globalement pour tout le monde. Donc, ça rend la course plus intéressante.
Speaker 2:Je vais plus penser au global, où je vais me dire voilà, c'est plus intéressant pour moi parce que c'est ce que j'aime et c'est vraiment des conditions que j'aime. Je vais aussi penser aux autres parce que, pour moi, c'est aussi important, c'est des moments de partage. Il faut que chacun y trouve du plaisir et moi, je ne souhaite pas qu'on ait le parcours de repli du quoi que ce soit. Donc, j'espère que la météo sera bonne pour chacun.
Speaker 1:Bah écoute, moi, perso, pour le tord, j'espère qu'il va pas neiger. Voilà, je te le dis. Donc, si il neige, tu penseras à moi, pas de soucis. Mais du coup, bon, là, on l'évoquait un peu le fait que ces courses, là, c'est aussi des grands moments de partage humain. C'est quoi ton approche là-dessus? Est-ce que quand tu te rends compte que tu as le même rythme que des gens avec qui, a priori, il y a quelques atomes crochus, tu es prêt à modifier ton approche de la course pour rester avec eux, parce que le dicton dit qu'ensemble on va plus loin, seul on va plus vite? ou, finalement, tu es capable de te redétacher de certaines personnes que tu as pu croiser, continuer solo, te rattacher à d'autres? c'est quoi, est-ce que tu as une stratégie par rapport à ça?
Speaker 2:Je n'ai pas vraiment de stratégie. En fait, la Swiss Peak 660, l'année dernière, m'a tellement apporté que je suis parti sur cette course. Je ne connaissais quasi personne, en tout cas de réel. Je connaissais beaucoup de gens de renommée un Aurélien qui était là, sanchez, qui pour moi sont des idoles, un Séb Réchon, un Victor Richard pour moi, c'est des monstres Mickaël Lançot, c'est des gens qui ont des habitudes et qui connaissent cette course bien. Ils sont très performants dans l'ultra-distance et dans la gestion de l'effort. Voilà, donc, je suis parti avec. Il y avait aussi Lucas Papy. Je suis parti avec, où j'ai engendré de l'expérience plus que plus parce que je suis vraiment parti dans l'optique de profite du moment, profite de ces gens, en tout cas au départ, parce que tu ne vas pas les voir longtemps, et En tout cas au départ, parce que tu ne vas pas les voir longtemps, et puis engendre tout ce que tu peux engendrer en expérience et en partage, et puis, après, elles viennent, te pourras. Et puis, toute cette première semaine, j'ai vraiment eu beaucoup de chance de partager, justement avec un Séb Réchon, avec un Aurélien avec qui j'étais un bon moment, avec Nico Leman, que j'ai cité, avec qui j'ai fait, je pense, les 3 quarts de la première semaine et, en fait, je me suis rendu compte que j'étais à leur rythme. Je me suis en fait impressionné, moi tout seul, sans me mettre non plus à l'envers. Et puis, j'ai partagé, j'ai vraiment engendré l'expérience. Je suis parti sur cette deuxième semaine de la 660 en me disant écoute, profitez un max de la première semaine. Là, maintenant, il y a un chronomètre.
Speaker 2:La course va être complètement différente. Ne t'affole pas, reste pas dans cet esprit de la première semaine à vouloir absolument partager ses moments avec tes idoles. Et puis, les choses se sont faites. Naturellement, le niveau de la deuxième semaine était un peu plus élevé que la première, mais je suis resté à ma place. Et voilà, j'ai fait un premier tiers des courses avec Aurélien. Tout s'est super bien passé, on a beaucoup partagé. Et puis, après, il m'a détaché dans un moment où j'ai eu un coup de moins bien, et après, j'ai fait course au sol jusqu'à l'arrivée ok j jusqu'à l'arrivée.
Speaker 2:J'ai vraiment fait course au sol, j'étais tout seul tout le long, jusqu'à l'arrivée, où je me sentais bien à ma place. Donc, je pense que cette heure de géance, je veux partir avec cette même optique, c'est-à-dire m'attendre à rien, profiter de l'instant T. Pour moi, c'est ça aussi l'ultra-trail, parce qu'il faut s'adapter au moment voulu. Il y a tellement de choses qui peuvent changer. Je ne sais pas. À 7h du matin, on peut être super bien et partager. À 9h du matin, on a besoin de solitude. À 11h, on a besoin de nouveau partager parce qu'on n'est pas bien. Je pense qu'il faut suivre avec les émotions du moment.
Speaker 1:Je pars vraiment dans ce qu'il y a là ok, ça va être assez hallucinant, effectivement, de partager une expérience comme la première semaine non chronométriale de la Swiss Peak avec des gens que tu connais, qui sont hyper connus, reconnus dans le milieu. Effectivement, je pense que ça va être assez riche. D'ailleurs, nicolas Leman s'il y en a qui, parce que je l'ai découvert en préparant l'interview Victor Richard sur la PTL en 2023, d'ailleurs ils étaient arrivés premiers donc j'ai pas en tête le chrono, je sais plus s'ils avaient mis moins de 100 heures, qui est un peu généralement la barrière des tout premiers oui je
Speaker 2:crois qu'ils étaient dans les 95 heures. Ouais, ok, très costaud. Et là, cette année, ils ont fait ensemble les guerres 250.
Speaker 1:C'est trop de difficulté pour eux, incroyable alors t'évoquais le fait que sur l, pour chacun, mais c'est trop de difficulté pour eux, incroyable, incroyable. Alors t'évoquais le fait que sur l'ultra, on a finalement, en une journée, on a tout le panel des émotions qui passent. C'est quoi, les moments, les moments de la 660 que tu retiens, qui ont été vraiment difficiles à gérer, que ce soit physiquement, mentalement. Je sais pas si tu as eu des sujets d'alimentation, de digestion, etc. Je serais curieux de savoir, sur un format aussi long, parce qu'à la limite, ça t'arrive sur une course de 4-5 jours, tu dis bon allez, ça t'arrive le 3e, 4e jour. Tu dis bon, l'arrivée est quand même proche. Mais quand tu sais que si ça t'arrive la première semaine et j'imagine que mentalement, ça va être une autre paire de manches, ouais, alors, ouais, je dirais que les éléments le plus dur à gérer, c'était vraiment le sommeil.
Speaker 2:Ouais, le sommeil sur cette deuxième, sur cette deuxième semaine. C'était compliqué, c'était compliqué, mais comme à chacun, la dernière nuit de course, j'avais décidé de ne pas dormir. Et derrière, j'avais décidé de ne pas dormir Et derrière, j'ai payé les conséquences. Je m'arrêtais je ne sais pas dix fois, cinq minutes, au bord du chemin à dormir, comme je pouvais, parce que je n'arrivais plus au révisio. Je me suis endormi sur un chemin et je me suis réveillé cinq minutes après. Je ne savais plus si j'étais dans le bon sens ou dans le mauvais sens. J'ai fait 3 km en 20 minutes. Je ne m'en souviens pas, je ne m'en souviens pas. Je dormais en marchant. Je n'ai aucun souvenir de ce moment-là. Je me rappelle me réveiller, de ne plus savoir où j'étais, de regarder sous ma montre si j'étais bien sur le tracé ou pas, d'avancer, de me dire que je suis dans le bon sens dans le mauvais sens parce que la première semaine, t'arrives à dire à peu près combien de temps t'as dormi pour qu'on ait une idée du déficit.
Speaker 2:En fait, ouais, première semaine, on est parti lundi soir 21h. On est arrivé avec mes copains le vendredi sur le coup des 13h-14h. On avait fait 300km avec un peu moins de 25 000m2. De plus, j'ai passé une première nuit d'herborance où on a dû dormir 7 ou 8 heures Parce qu'en fait, on avait un passage qui était interdit à la frontale pour éviter d'erroser la faune. Donc, en fait, on était bloqué jusqu'à la vie du jour. Donc, on était 4 ou 5 et on avait la stratégie de tirer vraiment loin le premier jour pour pouvoir dormir plus et partir à l'avis du jour. Donc, la première nuit, j'ai dormi à 8h. La deuxième nuit, j'ai dormi 1h30. La troisième nuit, j'ai dû dormir 6h Et la nuit d'après, de nouveau 1h30.
Speaker 1:Tu as quand même eu la troisième nuit du coup.
Speaker 2:Une bonne nuit, quand même 6h après, on avançait bien en course et on s'était vraiment fixé ça comme objectif. Avec les gars avec qui j'étais au début, je m'étais pas du tout fixé ça de donner un rythme qui restait correct la journée pour avoir des moments de repos, pour engendrer le maximum de sommeil pour la semaine d'après.
Speaker 1:Oui, ok, d'accord. Et du coup, sur la deuxième semaine, tu as pu avoir des nuits comme ça, des gros blocs de plusieurs heures.
Speaker 2:Non, la nuit d'après la deuxième portion de course, qui a fait 400 kilomètres avec quasi 27 000 mètres de dépouille. Là, j'ai dormi 4h30, moi, j'ai mis un peu plus de 96 heures, j'ai dormi 4h30. Sans compter les turbos siestes. Après les turbos siestes, peut-être que j'ai dormi 5h30, quoi?
Speaker 1:Ok, d'accord, parce que moi, la seule référence que j'ai sur la PTL, c'était à peu près entre 5 et 6 heures sur la semaine complète. J'allais pas à la même vitesse que toi. Donc, moi, c'était lundi 8h, dimanche midi, ouais donc, et là, c'était quoi? c'était? qu'est-ce qui fait que ça a changé la deuxième semaine? c'était purement le chrono ou c'est le fait que tu avais la fatigue accumulée de la première et du coup, tu n'étais plus du tout sur le même rythme, tu n'avançais pas aussi vite la deuxième semaine avançait plus vite que la première.
Speaker 2:Ah oui, ok, donc c'est le chrono. Moi, je suis parti bien derrière, justement, au départ si on peut dire, à ce deuxième départ depuis Oberwald, parce que je ne voulais pas me mettre cette pression, je voulais vraiment arriver au bout. Mon seul objectif sur cette 660, dès le départ, c'est d'arriver au bout. Et voilà, je suis parti tranquille. Et puis, comme je l'ai dit tout à l'heure, je me suis vite retrouvé à côté de Victor Figan, qui était parti aussi tranquille. J'ai fait les 33 000 km, et puis je me suis dit bon, c'est un mec d'expérience, il a fini la PTL déjà deux ou trois fois en première place. C'est des gens qui avancent quoi, et qui ont un maximum d'expérience, donc c'est pas si mal. Et puis, au fur et à mesure du temps, après, il m'a lâché, ou, en tout cas, je ne l'ai pas suivi, je suis resté dans mon, dans ma ville.
Speaker 1:Ça super bien fonctionne sur la deuxième semaine, t'as eu des hallucinations. Du coup, ouais clairement des trucs dangereux ou des trucs rigolos. Non, non, que des trucs rigolos que des trucs rigolos.
Speaker 2:Et ce qui me fait vraiment marrer, c'est qu'en fait, ces hallucinations, pour moi, c'est des compagnons de route. Là, j'en ai eu, je crois au bout de je sais pas 80 heures d'effort et là, j'ai vu, j'avais vraiment quelque chose de particulier qui m'arrivait, c'est que j'avais l'impression d'avoir un ballon gonflé à l'hélium accroché à mes cheveux et que mon cerveau était 3 mètres en dessous de moi, que mon cerveau était complètement déconnecté de mon corps. J'avais mon corps qui dirigeait mes jambes et que mon cerveau en haut, avec mes émotions. C'était deux choses différentes et j'avais vraiment cette impression d'avoir un ballon accroché à mes cheveux, avec mon cerveau dedans, et que c'était plus sage avec mon corps. Ok, mais régulièrement, je me mettais la main au dessus des che cheveux pour regarder si l'officiel était pressé. C'était assez impressionnant.
Speaker 1:C'est énorme Quand ça t'arrive, même si c'est des trucs fun, tu ne voyais pas le sentier et les balises là où il n'y en avait pas et ça ne t'amenait pas direct sur la falaise, et puis tu en étais conscient. Est-ce que ça reste quand même des flagues signaux pour toi qu'il est temps de fermer les yeux?
Speaker 2:Non, Pour moi c'est un compagnon de route. J'ai eu mes premières hallucinations quand j'ai fait l'ITMB. C'est des petites hallucinations où je voyais des serpents par terre, c'était des racines. Voilà, sur la Jag, je n'ai pas eu d'hallucinations, pas du tout. Et sur la diag, j'ai pas eu d'hallucinations, pas du tout. Et sur la 360, j'ai eu des hallucinations bien avant, je dirais en milieu de course et pareil. Ces hallucinations, elles m'ont suivi. En fait, elles ont suivi des emojis un peu partout. Quand je regardais dans le ciel, quand je regardais dans les arbres, dans les bouses de vaches, j'ai vu des emojis. Mais je me suis rendu compte qu'en fait, ces emojis, qu'il y avait un signe dedans, c'était mon ressenti de ce que je vivais à l'instant T, c'était mes émotions qui parlaient. J'ai trouvé ça hyper rigolo et je m'amusais avec. J'ai trouvé ça passionnant.
Speaker 1:J'ai c'est assez fascinant. Il faudrait faire des études sur le sens des hallucinations, s'il y en a vraiment un. Tu vois, est-ce que c'est le subconscient qui nous parle? c'est ça, mettre des chercheurs sur des ultras et voir ce qu'ils en disent. Super intéressant, ok. Donc, on a parlé de gestion de sommeil. Un autre aspect un peu essentiel course, on l'a dit plusieurs fois, elle est non chronométrée, elle est sans assistance.
Speaker 2:Aussi, Alors on a le droit d'avoir une assistance, mais trop basse de vie Au match. Il y avait deux bases de vie, donc il y en avait à peu près une tous les 100 kilomètres.
Speaker 1:Ok, Du coup ça ressemble pas mal, Vas-y partez.
Speaker 2:La première partie n'était pas balisée, d'accord. Donc, on avait chacun notre trace GPS avec nous, soit un GPS, soit une montre qui tient la route, et puis on devait se repérer et suivre un tracé donné.
Speaker 1:Ok, un tracé qui était quand même sur sentier ou hors sentier.
Speaker 2:Alors, sur sentier, mais il y avait beaucoup de vieux sentiers qui n'étaient quasiment plus tracés. D'accord.
Speaker 1:Donc, la première semaine, j'ai l'impression que ça ressemble pas mal à un format un peu PTL. Exactement, il n'y a aussi que de basse vie, pas mal de hors-sentier, pas de balisage.
Speaker 2:Pas de chronométrage Entre guillemets Oui, voilà, exactement Parce qu'il y a quand même Du coup, l'alimentation, comment?
Speaker 1:et là, ça va être une série de questions comment tu gères ça sur la première semaine versus la deuxième? Parce que j'ai cru comprendre qu'en course suisse, les ravitaux étaient absolument délirants sur la 6.360, en mode raclette et compagnie à certains endroits. Je serais curieux de savoir comment tu gères ça. Sur la première partie, Est-ce que vous deviez avoir un, deux jours de nourriture et de ravito sur vous? Vous vous arrêtez dans les villages. Ça s'est passé comment.
Speaker 2:La première partie de la Swiss Peak 660, pour moi, ça a été un petit peu compliqué, je dirais, parce qu'il n'y avait pas grand-chose. On s'est retrouvé dans des bases de vie où il n'y avait pas. Je me rappelle, j'ai un souvenir de la dernière, de la dernière base de vie où on s'est arrêté, où je suis arrivé en même temps que, justement, nico. Il y a Seb, réchon et Aurélien qui nous trouvaient juste derrière. On est tous arrivés dans cette base de vie. Il y avait Lucas, papy, qui était là, qui avait marché ou couru toute la nuit, qui avait dormi là-bas. La base de l'huile était fermée. Le seul truc qu'il a trouvé à manger, c'était des croutons pour la soupe et du fromage râpé, si je n'ai pas de bêtises.
Speaker 2:Donc, voilà, il avait mangé ça et il attendait avec impatience que tout, tout s'ouvre le matin. Mais moi, j'ai aimé cette expérience où tu te retrouves aussi un peu face à toi-même. Il faut s'ébrouiller et ne pas attendre sur les autres. Donc, moi, je suis parti un peu lourd avec pas mal de nourriture. Moi, je me fais des espèces de boulettes, des boules nutritives que je prends régulièrement. Donc j'ai géré mon alimentation, en tout cas, sur cette première partie de course, cette première moitié de course, comme je le fais lors d'un ultra, quoi, avec l'alimentation que je prends, et puis voilà, la deuxième partie a été complètement différente ouais, bah, on va en parler.
Speaker 1:Mais visiblement, ouais, ça donne envie des récits que j'ai entendus, ça donne presque envie de s'inscrire juste pour les ravitos, quoi? ouais, c'est ça. Quand tu dis que que tu es parti un peu lourd. J'aime bien discuter aussi de matos, etc. J'ai l'impression que quand tu aimes bien l'outdoor, il y a quand même la question de matos Si tu n'as pas une passion pour le matos il y a souvent, en tout cas, des gens qui ont une passion pour le matos en plus.
Speaker 1:Partir lourd, ça ok. Et donc, ça veut dire quoi? quelqu'un qui qui est-ce qui est parti pas lourd dans toute la team des super héros dont t'as parlé? t'en es quoi?
Speaker 2:si je regardais, si je regardais le sac d'un d'un Seb Réchon ou d'un ou d'un Nico, il me semblait beaucoup plus léger. Voilà, et beaucoup plus léger Après. C'est des gens qui ont une autre expérience que moi. Moi, j'avais prévu des choses qu'ils n'avaient pas prévues. Moi, j'avais pris un litre à une litre flotte, ils ne partaient qu'un litre. Ça fait déjà 8,5 kilos de gagné, si on le veut bien. Moi, j'avais pris beaucoup d'alimentation en rab, alors qu'eux râble, alors que t'es parti complètement dans un autre délire. Mais après, j'ai aussi appris à connaître un cèdre. C'est le réchon, c'est un vrai chameau. Il mange rien. Il a tellement l'habitude de ses efforts avec très peu de nutrition ou d'alimentation que c'est des subtratas. 4 kilos et t'étais lourd, d'accord, c'est des suites très caisses.
Speaker 1:Oui, 4 kg, et tu étais lourd d'accord, parce que là, du coup, sur le Thor, par exemple, tu auras combien tu penses En poids.
Speaker 2:À peu près la même chose. Ah oui, 4 kg, c'est OK, à peu près. Je n'ai pas pesé mon sac et je ne l'ai pas encore fait, mais je pense que ce sera quelque chose comme ça. Après, je m'épierais bien sûr à la météo, et puis, s'il n'y a pas grand froid, et ainsi de suite, ça peut vite changer aussi le poids d'un sac mais donc, au départ, en tout cas, tu n'as pas forcément les crampons dans le sac, si nécessaire, je les aurais je te pose la question.
Speaker 1:c'est un point qu'on discutait avec les copains avec qui j'ai fait la PTL et un autre ultra pour avoir les dossards pour le Thor. Le fait qu'il y ait autant de base vie sur le Thor, ça peut quand même changer beaucoup de choses d'un point de vue logistique. Moi, je n'ai pas eu toute l'expérience de ça, mais c'est vrai que je tu l'atteins avant la nuit, tu ne prends pas forcément avec toi le chaud. Donc, c'est vrai que ça peut permettre de gagner quelques kilos sur la journée, en tout cas sur les tronçons entre les bases vies, oui tout à fait, tout à fait.
Speaker 1:Est-ce qu'il y a quand même des choses qui se sont révélées indispensables. Tu as des objets, de l'équipement que tu n'avais pas amené ou emmené. Tu t'es dit ce truc-là, ça fait 500 grammes. Mais en fait, il me le fallait vraiment absolument. C'est l'apprentissage de cette Swisspeak 660, 360. Il me faut ce truc-là.
Speaker 2:Oui, clairement du tape, Du tape et un ciseau, ah oui. OK, pour moi, c'est ultra important protéger juste, même contre un frottement. moi, je me suis rendu compte que, au bout du troisième jour d'effort, du troisième jour d'effort la 660, j'ai eu besoin de me protéger au niveau des lanières ou de mes bâtons parce qu'en fait ça me mangeait l'intérieur des mains. voilà juste un petit bout d'élasto ou de quelque chose qui me protège, juste ça pour éviter un frottement ok, alors, c'est marrant que tu mentionnes ça.
Speaker 1:J'aurais jamais cru que ce soit ça ta réponse, mais c'est méga intéressant. Alors, moi, j'avais vu ça au niveau des épaules. Mon sac de la PTL était deux fois plus lourd que ton sac très lourd de la Suspix 660 et en fait, je l'avais fait en 2022 et en 2022, il faisait méga chaud et du coup, j'ai tendance à transpirer beaucoup, surtout le premier jour et demi, le temps que tout se régule et que je perde un peu mon excès d'eau, et j'avais des irritations aux épaules, mais terribles, et j'avais absolument pas pensé à prendre du tape. Et heureusement, il y avait un pote kiné dans l'équipe, xadier, qui, lui, en avait, qui m'a mis ça à la première base vie et c'était. Mais ça a changé la course, c'était terminé, plus aucune douleur, rien. Et donc là, j'ai prévu d'en reprendre pour les épaules, mais je m'étais dit que je les mettrais avant le départ et point. C'est une super idée, c'est un super point. Merci pour le tips, pas de souci.
Speaker 2:Je pense que c'est la seule chose qui, pour moi, est ultra importante. Après, j'ai fait une expérience cette année où j'ai pris le départ de la terminorome J'ai dû arrêter à cause de l'eau. Je pense que des pastilles pour mettre dans l'eau, c'est quand même pas mal aussi. Je ne sais jamais à cause de l'eau et je pense que des pastilles pour mettre dans l'eau, c'est quand même pas mal aussi. Alors j'allais te le demander. On sait jamais ce qui peut se passer une croix de piste perd, je ne sais pas, il peut tellement avoir d'aléas.
Speaker 1:Je pense que d'avoir une pastille pour traiter l'eau, c'est toujours aussi un point hyper important ouais, écoute, pensé, j'allais te poser la question pour l'eau, parce que même moi, je sais que j'ai grandi, j'ai passé tous mes étés, bref, je suis habitué à boire directement l'eau en montagne. Je pense que je sais à peu près où il faut prendre de l'eau et où il vaut mieux éviter d'en prendre. Mais sur la PTL, couplée à une méga insolation, ça m'avait joué des tours, d'un point de vue gastrique je pense, avec la fatigue accumulée et tout. Et donc, cette année même pour le Thor, je m'étais dit que j'allais prendre une lampe UV. Oui, parce que les pastilles j'imagine que tu as déjà testé les pastilles, il y a quand même un sale goût.
Speaker 1:Et je me dis soit, j'en ai quelques-unes en secours, mais si je me rends compte que je, je ne sais pas même s'il y a des ravitaux tous les 10 bornes sur le tord, je pense qu'en vrai, je n'en aurais peut-être pas besoin. Mais je m'étais dit la lampe UV, ça ne pèse pas grand-chose, c'est moins de 100 grammes. Je mets ça. En 90 secondes, ça cligne un litre d'eau. Mais toi, ton approche serait plutôt des pastilles.
Speaker 2:C'est surtout pour, vraiment, s'il y a un problème besoin d'eau, besoin d'eau en urgence. Après, comme tu le dis si bien, le tord, il y a quand même des ravitaux régulièrement. Je pense qu'avec un litre ou un litre et demi d'eau à 10 km, ça passe largement moi, c'est surtout pour l'imprévu. C'est quand jamais une très mauvaise météo, un gros orage, t'es coincé 5h au même endroit sans pouvoir bouger. T'es content quand même de pouvoir t'hydrater régulièrement, c'est clair il y a juste à avoir en tête.
Speaker 1:Je sais pas si ça a changé sur les pastilles, mais la dernière fois que j'utilisais les pastilles, c'est le temps de dissolution, il y a à peu près une heure, qui peut être un peu pénible. C'est sûr que c'est mille fois plus léger qu'une lampe UV, qui n'est déjà pas très lourde, mais c'est Katadine qui fait ça.
Speaker 1:J'avais aussi essayé les filtres qui marchaient pas mal, c'est gourde avec filtre à fait, et tu arrives à Alors là, bon, c'est une question très pratico-pratique, mais l'aspiration, la sucion, ça t'a laid, toi ces filtres-là, parce qu'à chaque fois que j'ai essayé, j'ai l'impression que je suis obligé de forcer comme un âne pour aspirer l'eau. Il faut forcer, et puis je verrai, après 2-3 jours, s'il y a l'utilité de la récupérer en basse-vie ou pas. Ok, donc tape et, en secours, pastilles pour l'eau. En tout cas, le tape, je n'avais pas en tête. Vraiment merci, je pense que je vais gonfler mes réserves de tape et j'aurai ça à portée de main juste avoir un petit rouleau, même pas un petit rouleau, mais peut-être en avoir une bande de 50 cm.
Speaker 2:Ça peut servir à tout. En fait, moi, généralement, je m'enroule ça autour d'un bâton et comme ça, ça ne pèse même pas sur un sac, c'est roulé autour d'un bâton, et puis on peut faire plein de petites réparations avec moi. Je trouve que c'est vrai qu'on a toujours un bout de scotch enroulé autour d'un bâton. Ça sert tout le temps pour réparer ou vraiment faire quelque chose pour venir de finir une descente ou finir une petite ascension.
Speaker 1:C'est toujours pratique ok, bah, écoute, écoute, je suis en train d'en faire un. Si tu vois un gars avec ses bâtons et du tape, il y a des chances que ce soit moi. du coup, autant Je ferai ça. C'est une super bonne idée. Excellent. On a parlé de pas mal de choses les hauts, les bas, les hallucinations, l'alimentation, la gestion du sommeil. Pour toi, ce que tu disais a été le gros challenge sur cette course. honnêtement, je pense que tu disais qu'à la fin de la 360, physiquement, tu étais très bien. Je ne sais pas s'il y a vraiment beaucoup de monde qui peuvent finir ce genre d'épreuve et dire que, mentalement, tout s'est très bien passé, que le sommeil n'a pas été un challenge, j'imagine. j'ai l'impression, pour avoir parlé avec beaucoup de gens qui font de l'ultra, c'est quand même assez rapidement sur le plan psychologique que ça devient compliqué quand tu es sur des efforts aussi longs. Oui, tout à fait Plus que physique.
Speaker 2:Pour moi, une course en ultra, c'est 80% de la tête, 80% de physique. En physique, on a beau se comparer tout ce qu'on veut, si le mental n'emmène pas en physique, ça ne fonctionnera pas. On dit que l'inverse l'artiste fonctionne. Moi, j'ai vu des gens avec très peu de préparation, aller très, très, très loin.
Speaker 1:Clairement, je suis assez d'accord. Je ne base pas ça sur mon expérience perso, mais plus sur tous les échanges que j'ai eu sur le podcast. C'est hallucinant d'entendre certaines histoires de ce qu'on est physiquement capable de faire, de réaliser, quand le cerveau a décidé que Et d'ailleurs c'est une excellente transition Tu ne l'as pas précisé, mais tu vas prendre le départ du Thor, pas dans les conditions optimales, bon, en même temps, je ne sais pas, on n'est jamais assez près, mais là, pour le coup, toi, tu as eu à gérer un pépin physique. Oui, c'est ça.
Speaker 2:Je fais une bonne entorse il y a maintenant 5 semaines avec un arrachement. Le médecin, mon médecin du sport et mon physio sont mitigés pour un départ, mais moi, j'en ai l'envie, ça en ressent un réel besoin. Donc, j'y vais en tout cas avec beaucoup moins de pression que j'aurais pu l'avoir si j'étais en pleine forme, et puis je vais juste profiter du moment Et je pense que ça va être trop bien.
Speaker 1:C'est ton premier tort, c'est mon premier tort oui.
Speaker 2:Ce n'est pas une course qui m'inspire réellement. Je ne sais pas si j'ose dire ça. J'espère que je n'aurai pas trop de critiques là-dessus.
Speaker 1:Non, mais en tout cas je crois que tu m'avais dit que ce n'est pas une course qui te fait rêver depuis 10 ans.
Speaker 2:Exactement, je veux accomplir ce tour plus pour aller plus tard sur le tour des glaciers, ah, qui me ressemble beaucoup plus, avec un parcours qui est un peu plus technique, avec des endroits qui sont plus escarpés, beaucoup plus sauvage, moins de monde. Voilà, ça m'inspire beaucoup plus que l'intervision. Mais voilà je suis persuadé que je vais quand même passer un excellent moment et que je vais rencontrer plein de bonnes personnes. C'est ce que ça me donne envie.
Speaker 1:Clairement, j'espère juste que ça va être, même si on est 1100 au départ, en tout cas, il y avait 1100 dossards même s'il y a deux vagues de départ. J'espère que ça va. Moi, mon inquiétude, enfin mon inquiétude, ça va être une super course et mon approche, c'est un peu la même que toi, de profiter au maximum, mais j'espère juste qu'on sera pas trop nombreux. C'est la seule référence que j ravitaillement.
Speaker 2:Donc, j'espère que ça, on s'étiolera suffisamment tôt dans la course pour que ce soit quand même agréable moi, j'ai la chance de partir dans la vague 1, donc je pense qu'il y aura un peu moins de monde que dans la vague 2, mais n'empêche que c'est un petit peu aussi ce que je suis. je côtoie des gens toute la journée dans mon travail Et j'aime aussi ces moments de course ou ces moments en montagne pour me retrouver aussi moi et moi-même.
Speaker 1:Tu vises quand même les moins de 130 heures pour le tour des glaciers, ou même pas forcément cette année.
Speaker 2:Je vise après, je ne sais pas trop, mais là je vise avec la cheville, je ne sais pas. 110 heures. 110 heures, oui, je vise Après, je ne sais pas trop, mais là je vise Avec la cheville, ce n'est pas en 110 heures. 110 heures, ok, oui. Très bien, Alors j'aurais pu se viser à 75 heures si j'avais la cheville en état.
Speaker 1:Ah oui d'accord.
Speaker 2:Oui, c'était un de mes objectifs de l'année. oui, objectif de l'année, mais ce n'est pas grave, je me prends bien, je suis en phase avec moi sur ce sujet.
Speaker 1:Très bien, damien, c'était un plaisir d'échanger avec toi, super intéressant. Moi, je repars avec plein de petits tips et d'apprentissage qui vont me servir dans une semaine et demie sur le Thor. Notamment, le tape, c'est tout b? bête, mais ça peut te sauver une course. Je pense en repensant à ce que des copains m'ont déjà partagé sur des frottements, etc. Donc, vraiment, merci pour ce super partage. Est-ce que toi, tu as un mot de la fin, une conclusion que tu voudrais partager?
Speaker 2:Ouais, moi j'ai un mot profitez, profitez de l'instant T, profitez pendant que vous avez la santé. Moi, je cours. J'ai oublié de dire quelque chose. Je cours depuis quelques années maintenant pour une association contre la sclérose en plaques. Les gens qui sont atteints de la sclérose en plaques, ils n'ont pas la chance qu'on a nous, coureurs, trailers, sportifs, de partager ou de découvrir. J'emmène au moins une fois par année des gens en zoalette qui sont atteintes de ces symptômes. Quand je vois le sourire qu'ils ont sur le visage, quand on les emmène dans des endroits nature, c'est requincant, c'est reboostant. On se plaint souvent. On est des humains, donc ça fait partie de nous.
Speaker 1:Mais profitez, profitez clairement, je le fais aussi pour une association, l'association d'un copain qui a deux jumeaux atteints de paralysie cérébrale, et je sais que, dans les moments difficiles, ce sera ce à quoi je vais penser et je vous dirai que, finalement, c'est dur. Je vois des casseroles dans les arbres. J'ai pas dormi depuis 3 jours, mais je peux être là et pour le moment, eux non. Donc, clairement, je suis assez d'accord avec toi. Profitons, c'est ça un grand merci, damien. Moi, je serai dans la deuxième vague, au Thor et puis, vu ce que tu m'as dit, je pense que la seule chose que je verrai éventuellement, c'est ton sac à dos avec une bonne paire de jumelles, une fois que le départ aura été donné, mais peut-être qu'on se croisera avant ça. En tout cas, ce serait génial de se voir au moment du retrait des dossards ou Écoute. Excellente course à toi Et toi aussi, merci, avec grand plaisir.
Speaker 2:A plus, a bientôt, merci. Sous-titrage ST' 501. Sous-titrage Société Radio-Canada.