Les Frappés

On parle du Tor des Géants, avec Anne-Charlotte de Froissard

Loïc Blanchard Season 5 Episode 214

Anne-Charlotte et moi, on a un point commun : on a la chance de pouvoir prendre le départ de l'édition 2025 du mythique Tor des Géants, un ultra trail de 330km et 24,000m de dénivelé positif !

À quelques semaines de l'échéance, on échange sur l'approche d'Anne-Charlotte, sa vision du trail et de l'ultra, sa préparation ou encore le matériel qu'elle pense emporter.

Maman de 3 enfants, ancien expatriée en Chine, Anne-Charlotte est également guide de moyenne montagne en Espagne. L'occasion de revenir sur l'impact de la pratique du trail sur la vie de famille, et les sacrifices auxquels ont doit parfois consentir.

Excellente écoute !

🎙 Les épisodes de podcast auxquels nous avons fait référence sont :
👉 Épisode #146 - BikingMan 2023 : Laurianne Plaçais dévoile les coulisses de sa victoire

👉 Épisode #134 - Finisher de l'UTMB, du rêve à la réalité avec Alix Farque (top 30 féminine 2023)

👉 Mon récit de la PTL : plus de 300km et 26 000m de dénivelé autour du Mont Blanc

Vous pouvez suivre Anne-Charlotte ici ⬇️
📸 Instagram de Altatrek

📸 Instagram de Anne-Charlotte

Pour soutenir Les Frappés 👇🏼
❤️ Devenir Tipeur sur Tipeee (fr.tipeee.com/les-frappes)
✅ Abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute
🙂 Parler du podcast autour de vous et partagez cet épisode
⭐️ Laissez une note et un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify
💌 Abonnez-vous à la newsletter

Pour suivre Les Frappés sur les réseaux 👇🏼
📸 Instagram
💼 LinkedIn
📹 YouTube
👍 Facebook
🌏 Site internet

Speaker 1:

Sous-titrage ST' 501 une version un peu frappée de nous-mêmes, au potentiel exceptionnel qui sommeille en nous. J'ai créé ce podcast pour vous faire découvrir des femmes et des hommes qui ont osé le réveiller. Mes invités sont des athlètes de tout niveau, des aventuriers professionnels, des voyageuseaux long cours, des entrepreneuses ou encore des militaires des forces spéciales. Leurs témoignages au micro du podcast sont de puissantes invitations à passer à l'action. Attention une écoute régulière peut entraîner des changements positifs irrévocables dans vos vies. Et il me semble que c'est ton premier podcast. C'est ça Exactement. Oh, là, là, quel honneur. Merci.

Speaker 2:

Merci à toi.

Speaker 1:

Premier podcast. C'est fabuleux. Écoute, j'espère que tu vas te régaler. Ce que je te propose, c'est fabuleux. J'espère que tu vas te régaler. Ce que je te propose, c'est qu'on commence.

Speaker 2:

Super.

Speaker 1:

Anne-Charlotte, je suis absolument ravi de te recevoir au micro, défrappé en direct de la Mecque, la Mecque du trail de la rando. Tu n'es pas très loin, juste à côté de Chamonix, Tu es au Zouch, c'est ça.

Speaker 2:

Oui, c'est ça. Je suis au Zouch depuis une semaine.

Speaker 1:

Merveilleux, écoute ce que je te propose. C'est Avant même de commencer avec ma première question. Un immense merci à Alix, que j'avais déjà reçu dans le podcast. Sur le podcast, ça commence à dater maintenant. Elle nous avait fait un récap de son UTMB.

Speaker 2:

Il y a deux ans.

Speaker 1:

Il y a deux ans déjà. Le temps passe vite. Et Alix, qui a pris des nouvelles il n'y a pas longtemps, puisqu'elle sait que je prépare le Thor pour septembre 2025, donc un mois et demi au moment où on enregistre Et elle m'a dit écoute, j'ai une super copine qui est complètement incroyable, un parcours de vie de fou. Elle fait aussi le tort. Il faut absolument que vous échangez. Donc, voilà, en une phrase, elle m'a convaincu. Si elle est, go, bingo, on va demander à Anne-Charlotte si elle est dispo.

Speaker 2:

Merci, alix.

Speaker 1:

Un grand grand merci, alix, pour la mise en relation. Et puis, ce que je te propose, anne-charlotte, c'est peut-être de commencer par une introduction, une présentation générale ce que tu fais dans la vie, qui tu es globalement, et comment tu t'es retrouvée avec un dossard pour le Thor.

Speaker 2:

Ok, bon, bah, écoute, pour commencer, donc, moi, j'ai 40 ans, je suis maman de trois enfants qui sont maintenant quasiment adolescents. J'habite à Madrid depuis maintenant cinq ans. J'ai vécu avant ça quatre ans en Chine, à Toulouse. J'ai pas mal bougé, on va va dire, depuis que j'ai commencé dans la vie active Et actuellement, je suis guide de moyenne montagne L'intitulé est un petit peu différent en Espagne et en France. En Espagne, ils disent guide de montagne, en France, c'est accompagnant moyenne montagne, je crois Depuis à peu près deux ans. Et je me dédie aujourd'hui à organiser effectivement des sorties en montagne Et je me suis spécialisée, avec un partenaire espagnol, dans les voyages de trail running, surtout dans les Pyrénées et dans les Alpes, en France, en Espagne et un petit peu en dehors aussi. Voilà, on a monté quelque chose qui s'appelle une société, qui s'appelle Alta Trek et c'est spécialisé dans les sorties en montagne, en trail, par étapes. On part avec notre matos, un sac, et on fait des parcours connus ou moins connus en plusieurs jours. Et pour répondre à ta question du Thor, alors, le Thor, ce n'est pas quelque chose dont j'ai rêvé toute ma vie ou depuis des années. Alors, moi, je fais du trail depuis peu de temps.

Speaker 2:

Il faut quand même savoir que j'ai commencé à faire du trail en Espagne, ce qui peut paraître assez bizarre, à Madrid. Il y a beaucoup de gens qui ne le savent pas. Mais à Madrid, on a des montagnes, la Sierra de Madrid, qui, pour s'entraîner, etc. On a quand même beaucoup de chance parce que c'est à 30-40 minutes de Madrid. Donc, c'est déjà vachement bien. Et je courais, je courais. J'ai commencé à courir, à faire un peu de sport quand je vivais en Chine, plutôt en salle, parce qu'avec la pollution, pas évident. Et en arrivant à Madrid, j'ai continué à courir et de manière complètement, ça a été comme une coïncidence, on va dire. J'ai une amie qui m'a dit qu'a dit à son mari? Elle a dit tu devrais proposer à une charlotte, elle aime la montagne, elle aime courir, je suis sûre que le trail, ça lui plairait, tu devrais l'emmener. Et donc, du coup, il m'a emmené faire une sortie dans la Sierra de Madrid.

Speaker 2:

J'avais mon matos de running des baskets, j, je suis allée faire 20 kilomètres et ça m'a beaucoup plu, parce que c'est vrai qu'en Chine, j'organisais des randos déjà sur la muraille de Chine, donc j'avais quand même un peu ce côté montagne. Moi, je suis plutôt montagne. Dans mon enfance, on a toujours été en montagne, mais on allait faire du ski. Je n'ai jamais été montagne l'été, ce n Et voilà, j'ai commencé comme ça Et je me suis initiée au trail de cette manière-là Et je ne suis jamais revenue à la route asfalto. Et tu vas voir que, de temps en temps, je vais avoir des petits mots espagnols.

Speaker 2:

À la course à pied classique, sur route, et donc, voilà, j'ai commencé à faire du trail comme ça. Donc, du coup, tout ça pour expliquer que le tort, ce n'est pas quelque chose dont je rêve depuis 20 ans, mais je dirais qu'il y a deux ans, j'ai commencé un peu. Moi, j'aime les longues distances, je suis plus à l'aise sur les longues distances. Je pense que, du fait que j'ai commencé tard, que je ne suis pas toute jeune entre guillemets ça marche mieux pour, pour moi, quand plus c'est long, mieux je me sens et meilleurs sont mes résultats. Donc, du coup, je suis plutôt sur les longues distances Et c'est vrai que j'étais…. Par exemple, moi, je n'ai jamais été attirée par l'UTMB.

Speaker 2:

J'ai fait plusieurs fois le tour du Mont-Blanc, mais j'étais plutôt attirée par la PTL, par exemple, parce que ce n'est pas du tout le même challenge. Voilà, c'est quelque chose qui m'attirait pour la complexité Et surtout, au-delà du fait que ce soit un espèce de défi, de dire je vais dépasser mes limites, je veux voir jusqu'où je suis capable d'aller. C'est plutôt l'aventure, l'aventure humaine et la préparation qui m'intéresse dans le Thor. Et, de manière fortuite, j'ai discuté, je te dirais quand est-ce qu'on a fait les préinscriptions, en mars ou en avril, Tu te souviens?

Speaker 1:

je ne sais plus. Oui, ça doit être. J'ai envie de te dire, peut-être même un peu, plutôt février, je pense.

Speaker 2:

Donc, je dirais qu'en janvier, j'ai eu une discussion avec quelqu'un, avec David, quelqu'un du club, qui m'a dit je vais m'inscrire, préinscrire au TOR, au tirage de sort, et je dis oh, tu ne veux pas attendre, j'aimerais bien le faire, mais pas cette année, je préfère le faire l'année prochaine, je voudrais me préparer davantage, etc. Et il m'a est-ce que tu veux avoir de mieux comme préparation que l'été qui t'attend avec Alta Trek, avec tous les voyages que tu vas faire? Et c'est vrai que je suis restée sur ça, et j'ai réfléchi et je me suis dit en fait, tu vas passer un mois dans les Alpes, un mois à Chamonix, tu vas enchaîner deux fois le Tour du Mont Blanc, la haute route, le torse, et trois semaines après, allez, je me préinscris, ça ne me coûte rien, 10 euros. Donc je me préinscris, et puis, si jamais je suis tirée au sort, j'aurai 15 jours pour réfléchir. Donc, ça s'est fait comme ça, je me suis, et donc je me suis préinscrite Et voilà, donc j'ai été tirée au sort.

Speaker 1:

Sacrée chance là Tirée au sort le premier coup.

Speaker 2:

Oui, finalement, moi, du coup, j'ai été tirée au sort parmi les espagnols, parce que ça dépend de ton lieu de résidence, et je me disais oh, il doit pas y avoir rien. En fait, non, non, je crois qu'il y a que la moitié des espagnols inscrits qui ont été tirés au sort parce que cet ami en question pas de bol quand même, on est trois à s'être inscrits la personne avec qui je travaille, jorge, cette autre personne en question, david, qui était celui qui voulait vraiment le, et Rolleray, a pris la décision de ne pas s'inscrire, et je vais revenir là-dessus. Moi, ma seule condition. Ensuite, quand j'étais en phase de réflexion, je m'inscris, je ne m'inscris pas quand tu réfléchis à tout ce que ça entraîne, toute la préparation, tous les compromis, l'aspect financier aussi, on ne va pas le négliger. Il y a un coût, moi, il y a un coût.

Speaker 2:

Moi, je voulais être accompagnée, c'est-à-dire que je ne voulais pas le faire toute seule, je voulais être accompagnée. Mais en même temps, demander à des gens de venir te faire l'assistance sur le tort, c'est compliqué, c'est dix jours, enfin, dix jours, une semaine, une grosse semaine, mais on va dire qu'entre avant et après, et tu ne peux pas demander ça à tout le monde, et donc Rolleray, qui travaille avec moi. Quand il a pris la décision de lui de ne pas s'inscrire, il a réfléchi, il a attendu le dernier moment, il s'est proposé. Il m'a dit écoute, moi je m'inscris pas, mais par contre, je viens et je te fais l'assistance. Et j'ai une autre personne du club, qui est jeune, chris, elle a 25 ans qui m'a dit moi, je prends toujours mes vacances en septembre.

Speaker 2:

C'est une zone que j'ai envie de connaître. Je suis hyper emballée par l'idée, moi, je viens aussi. Et donc, du coup, si tu veux, le fait de savoir que j'avais deux personnes qui allaient pouvoir m'accompagner, je me suis dit bon, c'était un peu mon seul critère de dire si je suis accompagnée, éventuellement. Voilà, j'ai réfléchi entre tout ce que j'avais de prévu et je me suis dit allez go, je m'inscris. Voilà comment je me retrouve avec un dossard pour le Thor. Dans combien de temps il nous reste? Un mois, ouais, non, toi tu dis un mois et demi. Ouais, un peu plus d'un mois.

Speaker 1:

J'étais un petit peu ambitieux. Ouais, moins que ça, en fait. Moins que ça. Ah, là là, le Thor Ok. Du coup, justement, un tout petit peu plus d'un mois de l'échéance du départ, tu te sens comment? Tu nous expliquais que là côté prépa, tu as certainement une des meilleures prépas possibles. De ce que je comprends, tu as passé tout l'été, globalement, dehors. Ce n'est pas encore fini. Tu enchaînes des grosses itinérances, Donc c'est juste parfait.

Speaker 2:

Mais mentalement, en termes d Je viens de terminer de faire le Tour du Mont-Blanc. Physiquement, je pense qu'effectivement, j'ai beaucoup de chance. J'estime que j'ai beaucoup de chance parce que je lis mon travail à une passion. En même temps que je travaille, je m'entraîne et je prépare. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir faire ça. C'est vrai que c'est super. Je dirais que, physiquement, c'est ce que je me dis à chaque fois avant une course. Moi, ce que je veux, c'est on sait jamais ce qui peut arriver, mais au moins, je veux prendre le départ en me disant que j'ai fait ce qu'il fallait pour être prête. Ça me paraît super important. On peut pas se lancer dans des projets comme ça sans y dédier le temps nécessaire et une préparation suffisante, parce que sinon, déjà, on ne profite pas. Et puis, on sait que ça va être dur. Je veux dire on ne va pas se leurrer, tu as beau préparer tout ce que tu veux, c'est forcément difficile. Donc, là, je me sens bien. J'ai eu un petit coup de. Je t'avouerai que j'ai eu un petit coup de mou, au mois de juillet, dans les Pyrénées. Deux tours de 3-4 jours, et moi, je me suis un peu fixée, entre guillemets, des objectifs de vitesse, entre guillemets pour le Thor, pour essayer un peu d'avoir une préparation, en me disant bon, si tu fais 4 km à l'heure, ce qui est à peu près marché, t'arrives X heures par jour, etc. T'arrives à faire le Thor sans trop courir finalement, et je me voyais dans les Pyrénées en me disant ce n'est pas possible, on ne fait pas 4 km à l'heure. Donc, j'ai quand même fait un peu à me dire ça ne va pas du tout.

Speaker 2:

En fait, c'est très, très, très technique, les Pyrénées espagnoles, et je sais que le terrain va être différent. Donc, il a fallu que je discute. J'ai un ami espagnol qui a fait le Thor du Mont-Blanc. J'ai repris un peu du poil de la bête en me disant que le Thor, ça va plus, c'est un terrain comme celui-là Et donc, du coup, c'est quand même beaucoup plus roulant.

Speaker 2:

Rien à voir avec les Pyrénées où tu passes des heures et des heures et des heures à faire très peu de distance, parce que c'est très technique, ça fatigue beaucoup, etc. Donc, physiquement, si je me sens bien, j'ai fait une petite chute avant-hier, donc, j'ai eu de la chance, je n'ai rien de trop méchant. Mais tu vois, ça fait partie j'imagine que c'est pareil aussi pour toi ça fait un peu partie du stress entre guillemets de s'inscrire à ce genre d'événement, c'est que tu te dis il ne peut rien m'arriver jusqu'à la date. Donc, moi, je fais quand même tous les jours ta conscience, tout le temps, de dire je ne peux pas me permettre de tomber, il faut que je fasse attention, il ne faut pas que je me blesse, et en même temps, tu ne peux pas arrêter de vivre. Donc là, écoute bien, pour le moment, Ah, écoute, excellent, les Pyrénées.

Speaker 1:

C'est marrant que tu parles de ça, parce que du coup, quand on s'est écrit, on était tous les deux en route, je crois, pour un petit trip dans les Pyrénées et l'aspect technique. J'ai eu exactement la même réflexion que toi pendant l'itinérance. À un moment donné, on a passé 12h dehors et je me dis attends, mais c'est pas possible. En 12h, on a fait à peine plus de 20 kilomètres, tu vois un truc comme ça.

Speaker 1:

Je me disais mais qu'est-ce que c'est que ce truc? Et j'ai été très surpris, parce qu'on a commencé côté français, mais on a tout de suite passé la frontière le lendemain, et moi, c'était la première fois que je randonnais, enfin que je randonnais, fais du trail ou autre, en Espagne, et alors, je trouvais que le balisage ça m'a surpris, balisage vert, là où j'étais, en tout cas le chemin qu'on suivait côté Pyrénées, c'était un trait vert clair, un trait vert foncé. Donc, on tente de dire que tu ne vois rien Et, en plus de ça, pas vraiment de sent le temps en train de bon, c'est agréable aussi, c'est juste différent. Mais c'est clair que tu vas pas du tout à la même vitesse. Tu passes de rocher en rocher.

Speaker 1:

Attends, il y a 5 kernes différents étalés sur une bande de 50 mètres de large. Je dis ok, mais en fait, je passe où? là, il y a un toron au milieu. Donc, c'est vrai très roulant, le GR20, je l'ai fait deux fois et demi, il y a des endroits sur le GR20, sans exagérer, une balise tous les trois mètres, c'est tout le temps.

Speaker 2:

C'est vrai que tu as dû voir beaucoup moins de monde.

Speaker 1:

Par contre, il n'y avait vraiment pas grand monde.

Speaker 2:

Je ne me souviens plus dans quelle partie des Pyrénées tu es allé. On était à Luchon. D'accord, je suis d'accord avec toi, les Pyrénées, il y a des parcours très bien balisés, connus, comme tu as le Tour du Mont-Blanc en France, le GR20, etc. Tu as des tours Caroz, des Phocs, tu vas avoir le Passaran. Tu as vraiment des tours qui sont très bien balisés parce que c'est des parcours qui sont pratiqués et reconnus, et tu en as d'autres. Si tu me dis que c'est un sentier vert et jaune, vert, et vert.

Speaker 2:

Ah, vert et vert, vert, foncé vert clair Ça doit être un.

Speaker 2:

On se le appelle pequeño recorrido, c'est les petits sentiers, C'est des parcours plus locaux Et du coup, parfois, personne n'est passé. Moi, ça m'arrive de faire des tours dans les Pyrénées et je me dis pourtant, tu as fait ton parcours, tu vois qu'il y a une trace, que ça existe, qu'il y a eu du passage, mais en fait, il n'y a peut-être pas eu de passage cette année. Donc, du coup, tu fais toi-même la route. Tu devines L Un GR, c'est quand même un grand sentier Rouge et blanc, incroyable, impossible de trouver la trace. Il a été complètement abandonné, je pense. Maintenant, les gens passent par un autre endroit, mais tu te dis ce n'est pas possible que ce soit un GR et que ce soit dans cette. Ben, ça arrive.

Speaker 2:

Mais c'est vrai que tu n'avances pas de la même manière Là, quand tu viens de faire le tour du Mont-Blanc, tu te. Du coup, j'ai repris un peu du poil de la bête. Je me suis dit en fait si c'est comme ça, c'est vrai que tu avances quand même plus Sinon c'est long, Sinon c'est long mentalement et il faut tenir Après.

Speaker 1:

moi, je n'ai jamais fait le tort, mais de ce qu'on m'a dit, la seule référence que j'ai à peu près équivalente, c'est la PTL. C'est que, à l'inverse, de la PTL.

Speaker 2:

Toi, tu as fait la PTL.

Speaker 1:

Moi, j'ai fait la PTL. Oui, a priori. Ce qu'on m'a expliqué, c'est qu'à l'inverse de la PTL sur le tort, tu peux peut-être plus débrancher le cerveau parce que tout est balisé.

Speaker 2:

Tu es tout après ne pas avoir dormi depuis trois jours, effectivement c'est ce qu'on m'a dit tu ne peux pas te perdre, c'est suffisamment marqué, etc. Donc, c'est vrai que c'est important aussi.

Speaker 1:

C'est un peu important. Tu évoquais les sentiers où tu passes, peut-être la première personne à passer de l'année. J'étais ce week-end dans le Mercantour pour une sortie. Généralement, je fais mes traces sur Open Runner.

Speaker 2:

Moi, je travaille sur autre chose.

Speaker 1:

Je pense que ça va être un équivalent. Ce qui est bien d'Open Runner, c'est une solution française. Ils sont basés à Annecy. Au-delà du fait qu'ils sont super sympas et que c'est une boîte française, tu as un abonnement qui n'est pas très cher, qui est l'équivalent de deux cartes IGN, et tu as accès à un fond de carte IGN pour toute la France. D'accord, c'est juste parfait. Et généralement, ce que je fais, c'est que je prends toujours, je fais mes traces sur des sentiers identifiés. Tu vois Donc, marqueur violet. D'accord, parce que généralement, je sais que, même si c Et là en fait pas du tout, ce n'était pas du tout le cas, je pense que j'étais le premier gus à passer, peut-être de l'année, genre, trace invisible, pas de sentier, des orties sur 800 mètres d'ascension. Tu vois, j'étais en short. Je peux te dire que je Je vais m'en rappeler quelques jours encore.

Speaker 2:

Quand tu es tout seul, ça va, mais quand tu emmènes des clients, c'est un peu plus compliqué Après moi je travaille. Je ne sais pas si sur cette application ou ce site dont tu me parles, il y a ça, mais moi, j'essaye de travailler sur deux supports. Je travaille sur Gaia pour la carte topo, et je travaille aussi avec Suunto.

Speaker 1:

Est-ce qu'ils ont? ils?

Speaker 2:

ont une carte de chaleur, ils ont la carte de chaleur et donc, du coup, t'es sûr de voir s'il y a eu du passage, tu sais pas quand, mais selon l'épaisseur du trait. c'est vrai que c'est un bon complément, parce que, du coup, c'est quand même important quand tu vas dans des endroits que t'as pas toi même fréquenté, parce que un guide, il est pas. voilà, moi, j'aime bien avoir fait le parcours avant, parce que ça me donne une certaine sécurité et t'es plus à l'aise. Tu peux pas toujours le faire Financièrement, tu peux pas toujours te permettre d'aller faire les tours avant, et il faut que tu sois sûre. Donc, il faut entrecroiser les sources pour t'assurer que là où tu vas vouloir aller, ça va marcher.

Speaker 2:

Tu vois, là, on a terminé. quand, avant-hier, dimanche, on a pris la décision de ne pas monter au brévant, de raccourcir, tout le monde était un petit peu fatigué, etc. On avait quand même pas mal avancé pendant les cinq jours, et on est redescendu directement aux zouches, et il y avait un éboulement, et donc, le sentier qui fait chamonix, les zouches, qui borde la rivière, la rivière, t'arrives, éboulement, barrière fermé. bon, il faut improviser et tu changes de parcours. Donc, il y a aussi des imprévus, comme ça.

Speaker 2:

tu peux avoir tout bien fait et parfois, il faut changer aussi au dernier moment. Donc, ça, c'est la montagne.

Speaker 1:

Oui, clairement, en parlant de repérage, c'est quoi ton approche? Je suis curieux de savoir pour le Thor, est-ce que tu vas ou tu l'as déjà fait, peut-être étudier la carte à fond? tu as retenu tous les points de passage, les barrières horaires ou, au contraire, tu te gardes un peu la surprise pour le jour du départ?

Speaker 2:

Alors, pour l'instant, pas du tout. Je n'ai pas du tout eu le temps de me plonger sur le Thor. Je veux le faire. Alors, moi, je ne suis pas. Par exemple, il y a des gens qui vont faire le parcours avant, etc. Moi, le Thor, c'est avant tout c'est ce que je te disais en introduction c'est avant tout une aventure pour moi. Je trouve hyper enrichissante. Depuis que je commence, alors, je m'entraîne toute l'année, mais depuis que je me suis inscrite, qui est vraiment centré sur le Thor? Mon associé est aussi mon entraîneur, donc il me fait ma planification pour les entraînements.

Speaker 2:

Du coup, j'ai préparé aussi, j'ai créé un groupe WhatsApp, j'ai proposé aux gens que ça intéressait de partager mes sorties longues. Voilà, donc, ça s'est monté un peu en projet. Donc, moi, je le vois plus comme ça Et finalement, je ne l'ai jamais fait. Donc, je vais dire que mon objectif, c'est déjà d'essayer de terminer. Quand tu sais qu'il n'y a que la moitié des gens qui terminent, tu te dis déjà si je termine, c'est bien. Ah, c'est ça les stats. Oui, j'ai regardé à peine plus de la moitié. No-transcript, je vais me le faire toute seule.

Speaker 2:

Donc, je me suis préparée, mon tour, mon 100 miles dans la Sierra de Madrid. J'avais une équipe qui m'accompagnait. J'avais prévu ma voiture, j'avais mis un matelas pour dormir, j'avais fait finalement des petites boucles, des boucles de 50 kilomètres. J'ai eu des soucis de santé Le deuxième jour, je n'étais pas en forme et je ne pouvais pas, donc, j'ai dû abandonner, donc, je ne suis pas arrivée à faire deux nuits d'affilée, etc.

Speaker 2:

Je voulais m'entraîner sur ça, moi, ce qui m'inquiète un peu, c'est quelque chose que je n'ai un peu une incertitude sur le sommeil, comment je vais réussir à gérer le sommeil, parce que ça, je ne suis pas habituée. Une nuit blanche sur une course, j'ai déjà fait Deux. Non, alors, je ne compte pas faire de nuit blanche, moi, je compte dormir dès la première nuit. Donc, je vais quand même avoir une stratégie, c'est-à-dire que je dors. Voilà, je vais tout m'organiser, parce que j'ai quand même deux personnes. Alors, je leur ai, eux, ils m'ont passé de bonnes vacances. J'ai loué une caravane. J'ai loué une caravane. On vole jusqu'à Madrid, à Milan, à Milan, on récupère une caravane Et donc, du coup, ils ont un endroit pour dormir, pour se faire le déjeuner, le dîner, cuisiner, et pour pouvoir être là quand j'arrive.

Speaker 2:

Je voulais quand même, c'était important pour moi que c'est déjà. Enfin, j'ai de la chance, c'est un gros effort de leur part de venir, mais je voulais au moins qu'ils soient à peu près entre guillemets, confort Et donc, du coup, il faut aussi que pour eux il y ait un suivi, il y ait une planification, au même titre que moi de ce qu'on m'a dit, c'est voilà, tu arrives et tu ne sais pas quoi faire, c'est-à-dire que tu es tellement fatigué, etc. No-transcript, c'est un détail, mais je porte des lentilles et je leur ai dit surtout vous me faites penser à enlever mes lentilles, à mettre mes lunettes pour que mes yeux se reposent Au moins deux heures, mais que tu vois Courtenay sur les courses, qui se met des gouttes dans les yeux. Tu vois, c'est des petits détails où tu te dis si j'ai quelqu'un qui pense à te récupérer, je ne sais pas si tu vas avoir de l'assistance, tu pars tout seul.

Speaker 1:

A priori non.

Speaker 2:

Tu pars tout seul Et les détails de. Tu vois tout ce à quoi tu dois penser recharger le frontal, recharger ta montre, la mét, charger ta montre, tout, la météo, quel temps il prévoit. Que quelqu'un te dise écoute, il va pleuvoir, il va neiger. Tu prends le gros Gore-Tex, bref, histoire de te décharger. Pas du tout pour un objectif de gagner du temps, de faire un meilleur temps, etc. Mais c'est plus pour te décharger de tout ça en sachant que je ne sais pas comment je vais. Je vais pouvoir, je vais gérer. C'est ça, le manque de sommeil, la fatigue du coup de pouvoir s'appuyer sur des gens. Je trouve que c'est, je trouve que c'est pas mal, j'ai de la chance. Je sais que tout le monde, et clairement tout le monde, ne le fait pas dans ces conditions là, voilà preuve si toi tu dis que tu y vas tout seul. Donc, c'était un peu. Voilà où j'en suis.

Speaker 2:

Mais oui, je vais quand même étudier. Je ne le ferai pas. Je ne suis pas une acharnée, mais je veux quand même avoir un peu une idée de ce qui m'attend Après. Moi, je suis, j'imagine que toi, c'est la même chose, mais j'ai toujours le trac sur ma montre pour voir un peu le profil et avoir une idée en tête en disant entre cette basse vie et cette basse vie, j'ai trois grosses montées, deux 1 500 mètres de dénivelé positif, ensuite j'arrive. Je vais pouvoir aller voir un point intermédiaire, parce que ça passe par un village et qu'ils peuvent accéder.

Speaker 1:

Voilà.

Speaker 2:

Pour avoir un peu cette préparation.

Speaker 1:

Si ça peut te rassurer par rapport à ce que tu disais que tu n'as jamais fait plus de 100 kilomètres. J'avais échangé. Alors c'est une autre discipline, mais je pense que l'approche est la même. J'avais échangé avec Lauriane Plassé, qui est une ultra-cycliste qui fait des, alors, en l'occurrence, qui fait beaucoup d'épreuves, du Bikingman. Je ne sais pas si ça te parle, mais Non, tu connais peut-être la Race Cross France Non plus. C'est des épreuves vraiment longues. Tu vois de 500, 1 000, 2 500 kilomètres à vélo, généralement sans assistance, et Lauriane, elle a fait plusieurs manches. Tu as des manches un peu partout dans le monde et en 2023, elle a fini première au classement général. Donc, vraiment, tu vois très, très, très, très gros niveau.

Speaker 1:

Et, en fait, elle m'expliquait qu'elle roule rarement plus de 45, 50 kilomètres par jour. Par contre, elle roule tous les jours. Elle va au bureau en roulant, elle revient, elle roule tous les jours. Pas beaucoup, vu ce qu'elle fait en compétition, 45 kilomètres par jour, c'est vraiment pas énorme, mais elle fait ça tous les jours et donc, elle roule sur de la fatigue, elle roule sur musculaire, de la fatigue tout court. Et pour elle, elle m'expliquait que c'était clairement la meilleure approche qu'elle avait trouvée en termes d'entraînement, plutôt que de se mettre des grosses charges, travailler peut-être à intensité plus faible, mais par contre très régulièrement moi, je pense que je suis d'accord avec ça et moi, c'est comme ça que Rolls-Royce m'a fait ma préparation.

Speaker 2:

J'ai plutôt accumulé des semaines de 150-200 km, mais par sortie, rarement de plus de 50. Alors, en ce moment, c'est ce que je suis en train de faire, je fais 37-38, mais tous les jours et du coup, effectivement, exactement ce que tu viens de me dire, le fait de travailler en fatigue. Je pense que pour la résistance, pour le corps, etc.

Speaker 2:

L'approche du tort et de toute façon. Alors, j'ai fait de tout. J'ai eu un entraînement complet, j'ai aussi fait du fractionné, j'ai fait un peu de tout parce que c'est aussi important pour le cœur, pour en monter, etc. Pour bien travailler la respiration.

Speaker 2:

donc, du coup, tu aussi à des entraînements plus spécifiques. Mais j'ai beaucoup travaillé à une enthousiasme plus basse et en répétant, en répétant, en répétant, en répétant. Et je pense que ce qu'a fait Lauriane, c'est ça, c'est que, de toute façon, tu fais jamais on te le dit, tu vas septembre. Donc, en attendant, là, je fais 160, 170 sur 5 jours. Après là, je pars sur la haute route, c'est 220. Je crois qu'il y a 18 000 de dénivelé positif sur 7 jours. Et ça, ça me paraît en termes de préparation et en termes d'acclimatation. si tu veux, j'ai cette semaine, je vais accumuler quasiment 600 kilomètres, plus de 30 000 mètres de dégâts, c'est énorme.

Speaker 2:

Voilà, finalement, plus que le Thor, Mais échelonner avec des phases de repos qui sont plus importantes que celles que j'aurais sur le Thor, en sachant qu'en refuge, tu sais comment c'est, tu dors pas comme à la maison. Donc, c'est bien aussi pour la préparation, et surtout, l'altitude, c'est pas mal, c'est vrai que c'était une chance, c'est vrai que c'était un peu de dire c'est maintenant hop c'est génial comme condition de préparer ouais c'est sûr que c'est ce que je te disais quand on a commencé à échanger j'ai de la chance.

Speaker 2:

Donc voilà, tu vois, je pense pas qu' blanc, surtout en Espagne, l'utmb, par exemple, c'est un peu un rêve pour les Espagnols, pour beaucoup de trailers, j'imagine, pour beaucoup de gens.

Speaker 2:

Mais il y a vraiment cette, je vais faire l'UTMB, je vais faire l'UTMB. Et moi, je dis toujours que c'est marrant, parce que je trouve que ça vaut plus le coup de faire le Tour du Mont Blanc si tu veux le faire rapidement, en 3-4 jours. Ce qui est pour moi la plus belle partie du Tour du Mont Blanc, c'est la partie italienne que j'aime beaucoup. Alors, j'aime toutes les parties et tout ça, tu l'admis. Donc, parfois, je dis bah non, mais c'est vrai, c'est mon point de vue. Mais je dis souvent mais ça reste, je comprends aussi le fait de t'inscrire. Alors, moi, je m'inscris aussi à des courses parce que tu vois là, Je m'inscris aussi à des courses, parce que tu vois, là, je vais m'inscrire au Thor, et parce que, de temps en temps, tu as envie de tester, de voir un peu où t'en es. Et puis, il y a une émulation dans les courses que tu n'as pas quand tu fais un voyage ou quand tu sors tout seul pour t'entraîner, donc, c'est vrai que par la foule, moi, j'ai jamais encore, tu vois, fait de course vraiment, où t'avais ça. Donc, ça, j'imagine que pour le Thor, c'est quelque chose qu'on va aussi avoir, au tout cas au début ou à certains moments.

Speaker 2:

Mais voilà, je pense qu'il y a des approches différentes d'avoir des médailles. Je dirais que c'est pas mon objectif Et je pense que, tu vois, les gens disent mais moi, je pense que c'est pas une histoire d'être capable, de ne pas être capable, c'est une histoire de vouloir, une histoire de vouloir et de donner les moyens d'essayer, d'y arriver, de réussir. Parce qu'en fait, regarde mon exemple, il y a 4 ans, je ne courais pas, je ne courais pas en montagne, je courais, mais je n'avais jamais fait de montagne. Ma première course, si tu vas rire, mais ma première course. On dit toujours qu'il faut être progressif.

Speaker 2:

Tu commences par un 15 et un 20, etc. Moi et tout. Mais j'ai terminé, j'ai terminé à mon rythme. Moi, c'est assez marrant, j'ai toujours une approche. Les gens rigolent toujours parce que je suis hyper conservatrice. Je pars très rarement dans les premiers, je me mets plutôt deuxième moitié de peloton, mais je suis régulière, je suis régulière. Donc, longue distance. Je ne suis pas rapide. Tu me mets sur un 25K nul, ça ne va pas du tout. Il me faut 15 km pour m'échauffer. Ça ne va pas, mais du coup, je suis assez constante. J'avoue que j'ai travaillé. Je suis beaucoup plus lente qu'avant. Quand j'ai commencé à courir en trail, je faisais courir sur route et j'étais mes objectifs. Je cours en dessous de 5, etc. Ou maintenant je suis à 6, 6,30.

Speaker 2:

Et encore, ce n'est pas du tout pareil, ce n'est pas du tout pareil. Et moi, je préfère. Je préfère parce que je profite, je prends davantage mon temps. Alors, quand tu es sur une course, on est tous pareils. Je crois qu'on regarde davantage nos pieds que le paysage, quand même S Surtout, comme tu dis, quand la moitié de la course se fait de nuit, exactement. Bon, écoute, c'est juste histoire de dire que, finalement, ce n'est pas forcément le fait d'avoir entraîné toute sa vie ou d'avoir rêvé de ça toute sa vie, si tu prends mon exemple, non, mais par contre, il faut se donner les moyens.

Speaker 2:

J'imagine que tu fais la même chose, de le préparer correctement. Il faut pouvoir C'est la question que tu me disais au début Il faut pouvoir lier aussi ta vie personnelle, ta vie professionnelle. Et puis ce sport qui demande du temps, ça demande plus de temps que la route.

Speaker 1:

Oui, clairement. Et puis, surtout, je n'ai jamais fait de Je ne sais pas dans quel état finissent des gens qui font des marathons en allant chercher vraiment un énorme chrono. Moi, je sais que le dernier marathon que j'ai fait, ça remonte à il y a très, très, très, très longtemps, où je m'étais vraiment envoyé au maximum de mes capacités. J'avais fait ça en trois heures et demie, j'étais absolument mort. Mais je n'ai pas souvenir, après quelques jours, de toujours être au fond du trou. Par contre, la PTL, je sais qu'il m'a fallu six mois.

Speaker 1:

Alors six mois je dirais, dans la vie de tous les jours, deux à trois semaines pour refaire des nuits complètes pour monter et descendre des escaliers sans me dire ah tiens, j'ai un muscle inconnu dans ma cuisse que je n'avais jamais senti avant. Par contre, dans le sport, il m'a fallu six mois. J'ai fait un 20 bornes, un trail de 20 kilomètres en novembre avec un copain, je ne sais plus si c'était 20 ou un peu plus de 20. Moins de 30, c'est sûr. Plus de 20, donc quelque part au milieu, et c'était en novembre. Donc, la PTL, c'est la dernière semaine d'août.

Speaker 1:

C'était quoi? C'était un deux. deux mois et demi après Kilomètre 18, je pense que j'étais dans le même état qu'après 100 bornes.

Speaker 2:

J'étais complètement cramé, explosé Vraiment, physiquement, oui, de toute façon, on le dit.

Speaker 1:

Je dirais jusqu'en fin janvier, début février, je sentais, dans tous les sports que je faisais, que ce soit vélo profonde qui était encore là, et après ça allait. Donc, ça, c'est pareil. C'est un point où les gens disent Moi, je sais que je l'anticipe, tu vois, il va y avoir le tort, mais en fait, il y a tout l'après, tout ce qui va après. Exactement, ça veut dire de la fatigue.

Speaker 2:

Donc, à la maison, tu peux peut-être moins aider Au bureau c'en plus, après ce genre d'épreuve de course, tu as aussi besoin de faire un break. Moi, ce que je me suis dit, c'est que j'allais faire un break un peu sur la course, Au moins prendre un. Si de toute façon, tu le dis, physiquement, je pense que, de toute façon, tu n'as pas eu le choix. Je pense que ton corps, il a besoin, De toute façon, il faut du temps pour se remettre et se régénérer.

Speaker 2:

Oui, ça me paraît évident. Ça ne me choque pas quand tu me dis six mois. Je pense qu'aujourd'hui, et moi, je suis assez impressionnée. Je ne sais pas si tu vois, mais je dirais je ne sais pas s'il y a 10 ou 15 ans, quand tu faisais un marathon à l'année, c'était déjà incroyable. On disait tu as fait un marathon, etc. Aujourd'hui, les gens, ils font 3, 4, 5 marathons à l'année. Nous, c'est pareil, tu?

Speaker 1:

c'est sur tout ça complètement d'accord globalement.

Speaker 1:

Oui, j'en parle assez souvent avec les invités que je reçois, dans à peu près toutes les disciplines. Les distances s'allongent, tout se normalise. Tu vas faire un UTMB, beaucoup en rêve, mais en fait, la manière dont on communique dessus, t'as l'impression que c'est complètement accessible. Et j'ai vu un extrait d'interview de Mathieu Blanchard, il n'y a pas très longtemps, où on lui posait la question comment ça se fait qu'il y a de plus en plus d'abandons sur le TMB dans les élites. Il disait parce qu'en fait, à l'inverse d'avant maintenant, on est sur le fil du rasoir dès les premiers kilomètres. Donc, soit, ça passe, parce que t'es pas le bon jour, tu es tout de suite dans le rouge et tu exploses.

Speaker 2:

Oui et puis ils laissent tomber. J'imagine que s'ils voient qu'ils ne vont pas y arriver, ils laissent tomber maintenant. Avant, tu n'as abandonné pas autant, non?

Speaker 1:

En fait, ce qu'il disait, c'était plutôt qu'avant, quand les gens couraient en 24 heures, c'était déjà un très, très, très bon temps. Maintenant. Maintenant, pour faire un chrono au moins de 20 heures. Tu es au taquet dès le début. Tu es sur le fil de rasoir, tout de suite Là où, avant, ils avaient une approche peut-être un peu plus précautionneuse.

Speaker 2:

Oui, c'est sûr. Après, c'est d'autres sujets, mais moi j'ai peur qu'il y ait De toute façon le risque, c'est d'arriver à des dérives, comme dans beaucoup de sports. Mais bon, ça va. Autre débat, autre débat.

Speaker 1:

Tu évoquais un point important l'équilibre vie perso, vie sportive, vie pro. Tu nous le disais en intro, tu es maman de trois enfants. Comment tu gères ça? Alors là, on parle du Thor en particulier. Mais même avec ton activité de guide moyenne montagne, comment ça s'organise la vie à la maison quand tu dois partir pour faire la haute route, un tour du Mont Blanc, un stage trail, à droite, à gauche?

Speaker 2:

alors, donc, on va dire que j'ai de la chance, que j'ai une activité qui fonctionne de manière un peu plus ponctuelle, c'est à dire qu'on est surtout sur les vacances. Alors, effectivement, les vacances scolaires. Et mes enfants sont un peu plus grands maintenant, pas encore tout à fait adolescents, mais ils sont quand même relativement autonomes. Donc, on va dire, pour le quotidien, ce qui est le quotidien d'une mère active à la maison, en sachant que je suis globalement quasiment toute la semaine toute seule avec eux. J'ai un mari qui voyage et qui travaille pas mal à l'étranger, donc, ils sont très autonomes, mes enfants, ils ont grandi vite. Donc, du coup, j'ai quand même…. Alors, évidemment, je te parle d'aujourd'hui, c'est à dire qu'il y a cinq ans, ce n'était pas la même chose. Donc, maintenant, c'est beaucoup plus facile pour moi. Donc, par exemple, je gère mes entraînements du quotidien, cée à Madrid. Je suis arrivée à Madrid il y a 5 ans Et c'est vrai que j'ai eu un peu ce moment de J'avais passé 4 ans en Chine.

Speaker 2:

Avant, j'étais à Toulouse. Moi, j'ai eu plein de projets un peu professionnels, différents. J'ai dû m'adapter. J'ai dû m'adapter parce que j vas faire Qu'est-ce que tu vas faire quand ils vont prendre leur envol? Parce que, finalement, tu as laissé de côté un peu une partie. Parfois, il faut faire des choix dans la vie. Ce n'était pas forcément ce que tu avais imaginé, mais voilà, il faut rebondir et ça t'ouvre des portes. C'est pour.

Speaker 2:

Et donc, j'ai eu plus de facilité, on va dire, à faire ça, et c'est un peu le deal, c'est-à-dire que j'estime que je m'en occupe toute la semaine. Je suis là pour eux tout le temps, sur le quotidien scolaire, les activités, etc. Donc, ils m'ont à disposition, entre guillemets la semaine Et le week-end s'ils doivent aller m'entraîner. Ils sa où ils ont leur père, où on se débrouille, mais c'est un peu le contrepartie. Et cet été, c'est vrai que je suis à besoin de tout l'été, donc, du coup, ils ne m'ont pas beaucoup vu. Alors, on habite à l'étranger. Donc, ils sont ravis, et les grands-parents aussi, de partir en France, chez leurs grands-parents, voir leurs cousins.

Speaker 2:

Donc, ils sont partis assez vite en France, et là, ils viennent en fait ça fait deux ans qu'on loue aux Zouches deux semaines au mois d'août, et donc, ce qui me permet, je vais les retrouver en revenant du Tour du Mont-Blanc, dimanche, je passe deux jours avec eux, et en revenant de la Haute-Route, je vais rester quatre jours avec eux. Donc, on essaye de se faire un petit compromis où je passe un peu de temps avec eux. Mais voilà, ils acceptent, parce qu'ils grandissent et qu'ils ont conscience, ils savent que c'est mon travail et mon activité. Donc, moi, je le dis, je dis vous savez que l'été, c'est comme ça, le reste de l'année, je suis disponible ou je ne suis plus disponible pour vous. Mais après, ils doivent le comprendre, parce que ils ont bien un père qui n'est pas là la semaine, et ils l'acceptent. Donc, il faut qu'ils acceptent aussi.

Speaker 2:

Donc, c'est vrai que j'essaye de contrebalancer. Alors, c'est vrai, là, tu vois, je me faisais la remarque. Je suis rentrée un peu fatiguée du tour, parce que, normal, t'as une fatigue physique et toi aussi une fatigue mentale. Que tout se soit bien passé, que voilà, t'as toujours un peu le stress, qu'il se passe rien avec tes clients, que tout se déroule correctement. Donc, du coup, ça retombe, ça retombe un peu, et puis, là, t'as un peu, tu te dis ouais, j'aimerais bien être à la maison, au calme, tranquille, les voir, etc. Moi, ils commencent à me manquer, ils sont partis. Mais voilà, écoute, ça continue, et puis tu repars, et en fait, tu vois, je repars demain, et puis je vais être dans le truc, et puis ça passe vite. Donc, c'est un peu comme ça que j'arrive à faire un compromis. Alors voilà, on n'a pas beaucoup de moments famille-famille, parce que c'est vrai que quand moi je ne suis pas là, olivier mon mari est là Et inversement, mais Olivier mon mari est là et inversement.

Speaker 1:

Mais bon, on essaye de se débrouiller. C'est quoi leur réaction quand tu leur expliques que tu vas partir courir 300 kilomètres, pas dormir la nuit et globalement t'infliger un truc assez difficile?

Speaker 2:

alors je crois qu'eux, ils sont tellement de baignés un peu dedans que j'ai pas l'impression que ça leur fasse. Ils trouvent pas ça spécialement bizarre, je crois. Ils demandent un peu, mais ils trouvent pas ça spécialement bizarre. Le petit dernier si, alors il est obsessif avec ça parce que je suis pas là pour son anniversaire, donc ça, il m'en veut beaucoup. Je peux dire qu'il voulait pas que je m'inscrive en disant non, tu ne peux pas faire ça. Et donc, j'ai dû lui dire écoute, achille, je suis là tous les ans pour ton anniversaire. Et je leur dis, je leur dis mais moi, je n'ai jamais raté un seul de vos anniversaires. La plupart du temps, votre père n'est le 17 septembre, donc c'est en plein milieu du tort. Donc ça, il a du mal. Et je peux dire que je l'ai eu au téléphone l'autre jour, et je l'entendais derrière, il disait que ça m'arrête.

Speaker 2:

J'entendais dire Elle n'est pas là pour mon anniversaire, elle n Quand je leur dis, je suis fatiguée, ils me disent mais maman, pourquoi tu ne te reposes pas, pourquoi tu ne fais pas une pause? Du coup, je dis oui, si, quand je peux, mais c'est vrai que j'entends, je ne vais pas te mentir, le week-end, etc. Tu vas encore courir, si, forcément, forcément. Donc, écoute, quand ils étaient plus petits, je m'échappais très tôt pour essayer de tout faire. Mais c'est vrai, c'est beaucoup, c'est-à-dire qu'on ne va pas se leurrer. Le trail, c'est beaucoup de compromis, parce que quand tu vas aller t'entrer dans la montagne, c'est forcément à plusieurs heures.

Speaker 2:

Tu ne pars pas, dix minutes entre le trajet, la sortie, etc. Donc tu es absent à un moment. C'est un peu comme le vélo. Un peu comme le vélo.

Speaker 1:

C'est rigolo ce que tu dis sur le Finalement, le fait qu'ils aient baigné dedans et ne se rendent pas trop compte, ça me fait penser. Je ne sais pas si tu l'as vu, cette vidéo. il y a une Je crois que c'est la grand-mère de Mathéo, tu sais, le pote de Kylian Jornet, qui est une THUV faire l'aller-retour au sommet du Mont-Blanc et de battre un record, c'est ça oui Et se promener quoi.

Speaker 2:

C'est ça Finalement. je pense que ça dépend quel est ton baromètre en fait.

Speaker 1:

Si, on revient au Thor, on fait des petits allers-retours. Là, Côté matos, t'as tout ce qu'il te faut. Tu sais avec quoi, tu où, c'est quoi ton approche?

Speaker 2:

Alors, j'ai mis beaucoup, beaucoup de temps. Alors je suis un peu une manomaniaque, comme on dit ici, des chaussures, et je ne t'enverrai pas une photo de mon placard de chaussures les gens hurlent quand ils voient le nombre de chaussures que j'ai eu la chance d'essayer beaucoup de chaussures, parce que mon associé Rolleray avait un magasin de trail à Madrid Et donc, du coup, comme on bossait ensemble, j'avais des avantages, on va dire, je pouvais avoir des chaussures pas trop trop chères. Donc, du coup, j'ai pu essayer pas mal de modèles Pour le Thor. Je crois que j'ai pris ma décision, mais autant dire que ça m'a pris des mois et des mois et que j'ai essayé les modèles et que j'ai renvoyé et que j'ai changé. J'ai tout essayé, les modèles les plus chers. Donc, ça, c'était un peu ma grosse. Pour moi, le plus important, je veux dire pour moi, le plus important pour le Thor, c'est la gestion du sommeil et les pieds.

Speaker 2:

Donc, les pieds, il s'est abîmé les pieds dès le début, parce que je ne sais pas si toi, alors là, j'ai de la chance qu'avec les différents trucs que je fais, cet été, je vais pouvoir pratiquer ça. Mais la problématique que j'ai, moi, c'est qu'à Madrid, c'est que t'es 1500, 1500, 1500 de descente et de montée, et donc, du coup, ça en terme d'impact au niveau des doigts de pied, des chaussures, etc. Et bah, c'est pas du tout la même chose de descendre pendant 1500 mètres de dénivelé négatif avec les pieds qui touchent au bout, qui tapent, etc. Parce que même Forcément, ça touche au bout, c'est-à-dire quand tu es en descente, selon l'inclinaison, ça touche. Et bien, quand tu ne pratiques pas ça, tu ne sais pas vraiment.

Speaker 2:

Et donc, l'huile, par exemple, pas de bol, chaussures trop petites, pas testées correctement, une préparation finalement pas suffisamment adaptée. D'après ce qu'il mes de chaussures, j'ai plus ou moins pris ma décision Depuis le début. Je me dis que je ne vais pas partir qu'avec un seul modèle, mais que je vais avoir plusieurs modèles pour pouvoir changer les points d'appui. Je ne sais pas du tout si c'est une bonne stratégie. C'est la mienne. Ça ne fonctionnera peut-être pas Là.

Speaker 2:

Tu vois, j'ai Le deuxième tour avec une autre paire de chaussures qui sont potentiellement les modèles que je retiens et je me vois bien avec, et éventuellement une autre paire pour si c'est très mouillé, ça glisse, etc. Parce que là, les chaussures que j'ai choisies, je ne suis pas une fan de la semelle, donc du coup, ce n'est pas très adapté pour un terrain glissant ou mouillé, mais en termes de confort, ça me va bien. Donc, voilà donc ça, c'est pour les chaussures. On va voir comment je gère, mais potentiellement, je me dis que je changerai de paire à voir et matériel. Alors, toi, t'as bien dû voir. Alors, c'est pareil. Il paraît que ça, c'est nouveau. Moi, je savais pas. Mais t'as vu la liste de matériel obligatoire?

Speaker 1:

non, il n'y a rien ah oui, ils avaient rajouté des choses.

Speaker 2:

Ah non, il n'y a rien Par rapport à la PTL.

Speaker 1:

Il n'y a rien.

Speaker 2:

Il n'y a rien de couverture de survie. Un gobelet, un bol. Alors les gens disent pourquoi un bol? J'ai dit c'est quand même incroyable, il y a un bol, il n'y a même pas d'imperméable. Je dis oui, on estime que tu es en mesure.

Speaker 2:

Donc, je te dirais, de manière raisonnable, alors, moi, ça me paraît indispensable, surtout en haute montagne, même si ce n'est pas dans le matériel obligatoire, c'est pour moi du matériel obligatoire.

Speaker 2:

Évidemment, je mettrais un imperméable, des gants, un bouffe, des trucs, ce que j'ai, l neigé. Et encore, je crois que les gens disent que les crampons, tu les utilises pas, parce que les crampons, c'est si ça a gelé, donc si c'est de la neige fraîche, tes chaussures, au final, ça tient. Donc, moi, je vais plutôt aller avec le matériel que j'estime light et obligatoire, et en voyant un peu en termes de stratégie d'approche, en fonction de ce que je prévois de faire entre chaque base, vie d'avoir, on va dire le nécessaire, sans me surcharger, en sachant que si j'ai calculé que j'arrive, et que j'arrive de jour, par exemple, je ne prends pas de trucs trop chauds, et si je repars de nuit, là je change. Voilà, moi, je compte un peu aussi sur ceux qui viennent m'aider pour me dire écoute, là, il va faire très froid, tu prends un cortex plus épais, il faut que tu prennes un truc plus chaud.

Speaker 2:

Voilà, mais en termes de matériel, ça, après, il faut quand même emmener des tonnes de trucs. Quand tu réfléchis, tu te dis je prends deux paires de bâtons, je prends deux paires de bâtons parce que si je casse un b Là, tu te dis entre l'investissement du dossard, entre Moi, j'ai quand même loué une caravane Entre les billets d'avion et le matériel, j'ai déjà beaucoup de matériel, mais t'es obligé de racheter du matos. Enfin, si t'es obligé, moi, imagine. Moi, je consomme, entre guillemets, je pense, une paire de chaussures par mois, presque.

Speaker 1:

Ah, ouais là regarde, je vais faire 6 km en 3 semaines, bah oui donc, moi, c'est mon.

Speaker 2:

On va dire que c'est mon activité, c'est à dire qu'entre les entraînements, la semaine, moi j'entraîne 5-6 fois par semaine. Donc, forcément, c'est à dire, t'as une rotation de chaussures. Donc, oui, c'est du consommable, la chaussure, et moi, pour moi un des points les plus importants, et du coup, je suis assez. Tu vois, là, à chaque fois, je dis, je vais vérifier les chaussures. Et on vérifie pas les chaussures. Et là, j'ai dit on va vérifier les semelles.

Speaker 2:

Il y en avait un, il avait des semelles lisses. Et je dis les gars, c'est pas possible, on fait du trail, tu peux pas te tuer ou te casser une jambe parce que t'as pas voulu dépenser 120 euros ou même pas, j'en sais rien. Parfois, c'est même pas. Mais c'est mes shorts que je mets depuis le début et je suis hyper bien dedans et je n'arrive pas à trouver des modèles qui me conviennent. Je continue de les mettre et à chaque fois, je me dis qu'il faut vraiment que je m'achète des nouveaux shorts et mes t-shirts. Je viens de crampons, à la retraite pour m'entraîner, mais je vais pas en montagne avec Je suis assez d'accord avec toi.

Speaker 2:

C'est quand même important Pour moi. le matériel, c'est important et il faut avoir du bon matériel. Et c'est vrai que moi, comme c'est mon quotidien, et'on fait, on a un sac de 15-20 litres et on emporte tout sur nous. Nous, on est sur ce mode-là. On ne fait pas de transport de bagages. Alors, déjà, dans les Pyrénées, ce n'est pas possible, parce que les refuges, la plupart du temps, ne sont accessibles que par hélicoptère. Donc, tu n'as pas de transport de bagages. Tu as des gens qui nous demandent, sur le tour du Mont pas parce qu'ils sont accessibles avec une voiture, pour transporter les bagages. D'un point de vue écologique, c'est aussi que tu génères moins de déchets, etc. Du coup, quand tu transportes et que tu cours avec ton sac, tu as intérêt à avoir l'équipement le plus léger possible.

Speaker 2:

Moi, je suis une espèce de friki, de trouver le truc qui pèse le moins lourd possible. Non, mais c'est incroyable. Tu verrais ma troupe de toilette, par exemple. Je dis aux gens, je dis regarde, j'ai pris un savon, je l'ai coupé en deux. J'ai des trucs, mais minimalistes, minimalistes. Et je les vois arriver, je dis mais ce n'est pas possible, et je leur sors. Tu verrais, moi, je fais une révision des sacs et je sors, j'enlève des trucs. Je dis ça, moi, je trouve que ça m'intéresse Les technicités, oui, c'est un truc que j'aime bien. Donc, j'aime bien tester, j'aime bien. Et puis, ça fait partie de mon boulot, c'est-à-dire que je teste parce que je conseille aussi Les gens. Ils nous demandent, moi, sur le site Internet, on a un blog, j'ai la liste de, donc, on va voir, j'essaierai de mettre. Donc, voilà, j'ai aussi tout ça qui faisait que j'espère pouvoir aller avec le meilleur équipement possible et optimiser.

Speaker 1:

Excellent, et bien, écoute, il faut que je je te posais la question un peu plus tôt de si tu avais repéré le parcours. Enfin, mémoriser, tu vois, les points de drop ça, il faut que je le fasse, parce que c'est vrai que, du coup, sur la PTL, par exemple, on avait accès que entre guillemets, deux fois à notre sac d'allègement. Donc, c'était assez limitant quand même, tu pouvais pas vraiment swapper le matériel, etc. J'ai cru comprendre que sur le Thor, c'est beaucoup plus fréquent, mais bon, 6 fois t'as 6 bases de vie, tous les 50 km ah

Speaker 2:

bah, c'est incroyable ça, ah, oui donc effectivement là, tu peux vraiment jouer là-dessus. Ouais, t'es pas très renseigné, donc Non.

Speaker 1:

Tous les 50 kilomètres Tous les 50 kilomètres.

Speaker 2:

T'as ta base de vie, ton sac jaune là qu'ils te donnent au début. Tu sais que ça, c'est assez drôle, le sac jaune, par exemple. Je te le dis parce que, du coup, toi, tu vas récupérer ton sac, ton équipe n'a pas le droit d'accéder à son sac. Ils peuvent te donner du matériel supplémentaire, tu as le droit de redonner, etc. Des choses, et c'est pareil, regarde bien, parce que le sac qu'ils te donnent, c'est le seul truc qui te transporte Et du coup, il faut quand même être assez organisé sur le volume Parce que si tu te dis, à chaque fois que je passe à la base vie, je vais changer complètement, je vais me doucher Ta serviette.

Speaker 2:

Moi, j'ai pensé à tous ces trucs-là. Tu vois, quand tu n'as pas d'assistance, tu fais comment. Tu as une serviette, tu as cinq serviettes, parce que si tu veux te laver, si tu veux te sécher, ta serviette, qui te la sèche? elle ne va pas se sécher toute seule dans ton sac. Personne ne peut te laver des matériel, ou, en fait, ça dépend vachement des conditions. Imagine on a des conditions, il fait très chaud. Donc tu te dis bon, bah, super, en fait, il fait très froid. T'es obligé d'utiliser des thermiques. Moi, j'ai pas 50 000, j'ai une, j'ai un t-shirt à mon flanc de thermique. Éventuellement, j'en aurai deux, je vais pas en acheter cinq ou six. Donc, il y sécher ma serviette.

Speaker 2:

Moi, je leur ai déjà dit je vais vous apporter une bassine, des scouts de mes enfants, qui est le truc pour faire la vaisselle. Et quand j'arrive, vous m'enlevez mes chaussettes, parce que moi, je veux vraiment. Je te dis les pieds. J'ai dit vous mettez les pieds, vous me lavez les pieds. Après, on m'a conseill de petits trucs et du coup, je prends tous les trucs. En ce moment, je suis en train de faire des essais sur les paires de chaussettes, parce que moi, j'ai tendance à utiliser des chaussettes super fines, parce que c'est confortable. En fait, sur le Thor, on m'a dit non, petits trucs sur mes pieds. Les chaussettes, je regarde ce qui correspond, le sac, tu vois les sacs à dos, c'est pareil. Je pense que je vais en emmener plusieurs parce que, déjà, ça te permet de changer, et puis selon le matériel que tu dois emporter, ouais bon, écoute, il faut que je me penche sur le sujet.

Speaker 1:

C'est l'avantage d'avoir. Tu disais un peu plus tôt que tu as commencé direct par un trail de 60 bornes. J'ai fait un ultra, enfin deux, mais le premier c'était la PTL, donc tu, vois aucune référence du coup. En fait, c'est une course qui est apparemment très, très spartiate par rapport à. Tu vois, il n'y a que deux bases vie. Il y avait 30 bénévoles pour 300 kilomètres de course. Un médecin, C'est vraiment Pas du tout la même chose. À aucun moment je m'étais dit tiens, je vais me changer tous les jours. J'en porte plusieurs vestes.

Speaker 1:

En fait t'as pas vraiment le choix. Je me suis lavé deux fois et basta. Mais effectivement, je pense qu'il faut clairement profiter du fait qu'il y a des si basses vies pour améliorer son confort.

Speaker 2:

Oui, c'est important. Et moi, d'après ce qu'on m'a dit, on m'a dit, la plupart du temps, les coureurs ne dorment pas la première nuit, parce que tous, on sait qu'on est capable de supporter une nuit blanche sans aucun problème. Enfin, entre guill faut faire ou qu'il ne faut pas faire, et mon idée, c'est de dormir la première nuit, parce qu'en fait, visiblement, alors déjà, je ne suis pas pressée, je ne vivais pas pour gagner, donc on s'en fiche, mais visiblement, en termes de récupération, et pour la suite, en fait, le fait d'avoir récupéré déjà la première nuit, ça t'aide vachement.

Speaker 2:

Même si c'est une même, de dormir toutes les nuits. Et je te dis de me changer des chaussettes, de prendre soin de mes pieds, les pieds de sommeil. Je pense que c'est la clé, en fait, parce que, finalement, on va beaucoup marcher donc du coup, finalement, il vaut mieux marcher, et pas trop s'arrêter, et marcher, que d'essayer de courir à fond, de pas dormir. C'est mon idée, c'est mon idée.

Speaker 1:

C'est intéressant ces courses pour ça, parce que c'est tellement long du coup que tu es forcément obligé de tester des approches un peu différentes. Je me rappelle justement, sur la PTL, il y avait une équipe, c'était deux gars, et eux, ils étaient en mode on bombarde entre les refuges, on se repose beaucoup et on rebombarde À chaque refuge. Ils changeaient de paire de chaussures, enfin, c'était vraiment.

Speaker 2:

Et ça a fonctionné.

Speaker 1:

Et ça n'a pas fonctionné pour le coup, ça n'a pas fonctionné. ils ont abandonné, mais pas loin de la fin, vraiment pas loin.

Speaker 2:

Moi, je pense qu'il tout ça, mon idée, c'est d'être en mouvement 20h sur 24. En mouvement, je te dis en mouvement, je ne suis pas en train de te dire qu'on est en train de courir En mouvement, 20h sur 24, en un rythme. Si tu arrives à avoir un rythme de 4 km par heure, c'est-à-dire qu'en descente, tu vas un petit peu trotter en, tu t'arrêtes, tu te reposes vraiment, tu te fais une vraie pause de 3 heures et après les autres ravitaux, tu essayes de ne pas trop t'arrêter, tu récupères un peu de nourriture, etc. Et puis tu peux même manger en marchant. En fait, si tu manges en marchant, si tu réfléchis bien, si tu manges en marchant, si tu ne t'arrêtes pas les pieds, je sais pas testé, mais bon non, mais je suis assez d'accord avec toi sur l'approche.

Speaker 1:

Alors, je vais faire le malin, mais je sais même plus d'où je connais cette expression, mais festina, lente, tu vois, ça va à T, lentement, je pense. Et sur la PTL, on avait alors, on regardait des interviews de gars qui n'avaient pas fini la PTL, mais qui avaient participé à la PTL avant d'aller sur la course, et il m'avait dit un truc. Il m'avait dit absolument, il faut que tu regardes la vitesse ascensionnelle, il faut se bloquer à max 600 mètres à l'heure. Et je n'avais jamais réfléchi à ça avant. Enfin, moi, vitesse ascensionnelle, quand J'ai pas mal entendu ça, moi, du coup, bah voilà, et du coup, j'ai découvert que sur ma montre, j'avais ce truc, et donc, on était calés sur Dès qu'on dépassait 600 mètres à l'heure, on ralentissait.

Speaker 2:

Et on se calait sur 600 mètres à l'heure. Ouais, c'est en fait tu dis 100 mètres, 10 minutes pour faire 100 mètres de dénivelé, ouais d vachement.

Speaker 1:

intéressant comme exercice parce que les premiers jours où certaines phases ont reparté, d'une basse vie par exemple, t'es au taquet pleine forme et en fait, tu fais pas gaffe, tu regardes, et on était en train de monter à 900 mètres à l'heure, et du coup je trouve que c'était assez intéressant.

Speaker 2:

C'est intéressant. Je vais regarder. J'avais pas du tout cette approche.

Speaker 1:

Je vais regarder Moi ça m'all, comme tu dis, je pense que chacun a son truc, mais moi je sais que j'aime bien regarder ça maintenant. Je me mets entre 600, 650, max. 700 mètres à l'heure et en fait c'est un truc qui me va bien. Et du coup je sais que même en montant à cette vitesse, je peux me reposer. Je ne culpabilise pas, parce que je sais que c'est déjà passé sur laé, mais que j'ai pu aller au bout. Oui, c'est ça. Mais bon, comme tu dis, chacun son truc.

Speaker 2:

Non, chacun son truc. Et puis t'as des gens dont j'en vois autour de moi. Il y en a dont l'objectif ils se fixent en objectif temps. Ils se fixent en objectif et s'ils se rendent compte qu'ils ne vont pas réussir à atteindre, lâche et abandonne. Et il y en a d'autres dont l'objectif, c'est de dire mon principal objectif, c'est déjà de terminer. Donc, après que je termine en 120 heures ou 150 heures, j'ai 150 heures. En fait, t'as 150 heures pour le faire.

Speaker 2:

Si tu peux le faire en 100, 110, tant mieux. C'est vrai que ça te fait un jour de moins à être dehors, etc. Mais t'as le temps.

Speaker 1:

Puis, si tu termines en 110, ça veut aussi dire que t'as ton ticket pour le tort des glaciers, c'est vrai que j'avais pas ça. Tu vois, et ben voilà, c'est 130 heures ah bah, c'est bon, c'est bon tu dis le tort en moins de 130 heures t'as un ticket pour le tort des glaciers c'est marrant parce que qu' après un UTMB.

Speaker 2:

Et alors là, du coup, je dis moi, je ne suis même pas passée par l'UTMB. J'ai dit je fais le tort, mais ce n'est pas du tout pour moi la même chose. Et quand tu disais et moi, la PTL, ça me tente vachement, ça me tente vachement parce qu'il faut faire un dossier, il voir comment tu vas préparer tout ça, la stratégie, plus que c'est forcément un dépassement de soi, mais c'est pas mon objectif c'est pas de me dire où est-ce que je suis capable d'aller?

Speaker 2:

après? je fais plus ou moins, peut-être que je ferai plus, peut-être que je ferai pas plus. Je sais rien, c'est pas de après. Je vais faire ça ou je vais faire ça écoute, on va déjà on va déjà voir ça.

Speaker 1:

Je pense qu'on va avoir du boulot, déjà, c'est clair, et puis on verra la suite après. En tout cas, écoute, anne-charlotte, c'était trop bien d'échanger avec toi. Ça fait vraiment plaisir d'avoir des conversations sur la course qui arrive. On a la chance de pouvoir vivre en septembre. Ça va être très chouette. Je te souhaite une très bonne fin de prépa. Merci beaucoup, zéro blessure, on va toucher du bois. Zéro blessure. Et puis on va se donner rendez-vous mi-septembre à Courmayeur.

Speaker 2:

C'est ça. On se voit de toute façon à Courmayeur.

Speaker 1:

C'est ça, c'est excellent. Merci beaucoup, anne-charlotte. Salut Loïc, à bientôt, ciao. Sous-titrage Société Radio-Canada. Sous-titrage ST' 501.

People on this episode