Les Frappés

En route pour devenir aventurier professionnel avec Jonathan Labarre

December 12, 2023 Jonathan Labarre Season 3 Episode 143
Les Frappés
En route pour devenir aventurier professionnel avec Jonathan Labarre
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Laissez-vous emporter par le récit captivant de mon invité, Jonathan Labarre, qui a franchi les limites de l'ordinaire pour réaliser ses rêves. Ancien militaire et sapeur-pompier, il a parcouru à vélo plus de 7200 km à travers la Norvège, bravant des conditions extrêmes des régions polaires.

Son histoire est celle d'un homme qui est parti tester ses limites et sa détermination à travers une aventure de quatre mois 🔥

Plus généralement, Jonathan nous partage ses réflexions sur l'importance de prendre des risques, d'oser se lancer. Son message est clair : il ne faut pas avoir peur de faire le premier pas. Avec de la détermination et du courage, tout est possible.

Alors, êtes-vous prêt à embarquer pour un voyage à travers la vie d'un aspirant aventurier ?

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Jonathan:

Je me suis mis du vêtue, j'ai même pas mis de temps, je n'ai rien. J'étais vraiment claqué. Et là, ça a été dur. À ce moment là, j'ai dû commencer à chercher profondément en moi les ressources pour continuer, parce que je me n'ai en fait là maintenant, il n'y a plus de plaisir. Pourquoi je m'effelais juste ça? Le but, c'était d'avoir du plaisir et de profiter du vage. Et là, je suis juste dans la souffrance et c'est très difficile. J'ai commencé à buter, à savoir si j'étais capable de finir ou pas.

Loïc:

Salut, c'est Loïc. Bienvenue sur les frappés, le podcast de celles et ceux qui se dépassent. Chaque semaine, je vous fais découvrir des invités extraordinaires, des femmes et des hommes qui ont osé se lancer et qui se sont donné les moyens d'atteindre leurs objectifs les plus fous. À travers leurs actes, ils nous montrent par l'exemple que tout est possible et qu'on a tous un potentiel exceptionnel. En réalité, un frappé qui s'ommeille en nous. Eux se sont autorisés à le libérer. Attention une écoute régulière peut entraîner des changements positifs irrévocables dans vos vies. Pour ne rater aucun épisode, abonnez-vous sur Apple Podcasts, spotify ou Deezer. Vous pouvez soutenir le podcast en devenant contributeur sur Patreon le lien est en description ce qui vous permettra d'écouter les épisodes en avant-première, de rejoindre les vizions mensuelles des frappés ou encore d'accéder à du contenu exclusif.

Loïc:

Mon invité de la semaine, jonathan, a déjà eu plusieurs vies Apple Major, il rejoint l'armée en tant que para, puis est devenu sapeur pompier, avant de s'installer en Suisse comme formateur incendie. C'est en Suisse d'ailleurs qu'il ressent le besoin de reconnection à la nature et décide de se préparer à devenir guide de haute montagne. Il se fait plusieurs frayeurs en casquettes de glace et décide de se consacrer à des activités outdoor finalement moins engagées. On échange donc sur le grand voyage à vélo dans lequel il se lance alors, de la Suisse à Tromsø, au-delà du cercle polaire, en Norvège. En tout, il a parcouru 7200 km, 45 000 mètres de dénivelé, et ça lui a pris 4 mois. Une expérience qu'il a transformé et qu'il a conforté dans son objectif de faire de l'aventure son métier. Prêt pour un voyage au côté d'un aventurier de la vie. Alors, c'est parti. Excellent, écoute à vous les frapper.

Jonathan:

On est tous les deux là-mêmes, c'est-à-dire sur un peu malade du coup.

Loïc:

Ouais, c'est ça. Il y avait le week-end des frappés, vendredi soir, samedi, dimanche, et on a fait un bain froid le samedi, mais je ne pense pas que c'est ça. Et le week-end, on a fait une petite ascension de la sainte victoire, des réveils à 4h30, il y a un grand, et je pense que fin de journée, comme ça, il commençait à se coucher, boum, coup de froid, et là, radicale.

Jonathan:

Ouais, puis c'est les premiers, froid aussi.

Loïc:

Ouais, bon, après froid. Ici, c'est genre, il faisait 5° au plus froid, 18° l'après-midi. Je ne sais pas chez toi combien c'est, mais je pense qu'un peu plus froid.

Jonathan:

Ouais, ce matin j'étais un petit peu en montagne, il faisait moins dix.

Loïc:

Ah, ouais, tu es. Dans quel coin, toi déjà.

Jonathan:

Tu prends vraiment la Norvège, tu la coupes en deux et je suis en plein milieu. Mais en gros, pour faire simple, tu vois Trondheim et Boudeu, mais vraiment en pile entre les deux. Je suis à 6h de l'un et de l'autre.

Loïc:

D'accord, donc vers l'île de. C'est quoi? c'est Vickna Vega, c'est ça.

Jonathan:

Vega exactement ouais. Et d'ailleurs, quand je suis arrivé en Norvège, j'ai travaillé quelques mois et vécu sur l'île de Vega, ouais.

Loïc:

Ok, mais donc là, vous vivez plus sur une île, vous êtes sur le continent, en Norvégien.

Jonathan:

Ouais, mais juste en face de l'île, en fait, là où tu as le point de départ en bateau pour l'île, quoi?

Loïc:

Donc V-Vel-Stadt ou un truc comme ça, c'est ça.

Jonathan:

Brenesun ouais, mais oui, il y a ce que tu dis on n'est pas loin, ouais, Ok. ok, après, c'est pas. on est là parce que Carré est d'ici, mais on va bouger l'été prochain, on veut partir sur Oslo.

Loïc:

Ah, ouais ok.

Jonathan:

Ouais, on est perdu, on est nulle part, il n'y a rien pour la vie de tous les jours, il n'y a rien à faire. C'est vraiment être ou paumé. Et puis, même pour nous, tu vois, professionnellement, il n'y a pas de débouchés. Et puis, dès que je vais rentrer en France, c'est un branle-bat de combat en avion ou en transport, ou quoi. Tu vois, depuis Oslo, tout sera facile quoi.

Loïc:

Ouais, ouais. Et qu'est-ce qui fait que vous avez atterri là où vous êtes actuellement? du coup.

Jonathan:

Ben, allez d'ici. et puis, moi, je l'ai rencontré pendant mon aventure à vélo, quand je traversais la Norvège en hiver, et du coup, je suis resté ici, ok.

Loïc:

Je vois Excellent.

Jonathan:

Ça crée une sacrée coïncidence, ouais?

Loïc:

Ouais, tu vas nous en parler, entre autres choses. Mais ça faisait une bonne petite intro. Moi, je suis très, très content de te recevoir, jonathan. Bienvenue sur le podcast des frappés en direct de la Norvège.

Jonathan:

Exactement.

Loïc:

Ça va être chouette. On va parler aventure, on va parler changement de vie, reconversion, Enfin, je sais pas si on considère ça En tout cas changement de vie, c'est clair. Et puis très certainement plein d'autres choses. Mais peut-être la première question, c'est ça c'est comment est-ce que tu t'es retrouvé dans les grandes lignes en Norvège, dans le petit coin paumé en face de l'île de C'est, Véga Véja, je sais?

Jonathan:

pas Véga.

Loïc:

Véga Véga.

Jonathan:

C'est une chute à l'âge, c'est une grosse coincident. Donc, j'étais, je suis parti traverser l'Europe à vélo en 2021. Et puis j'ai fini, durant l'hiver et la nuit polaire, en Norvège, et sur la route, j'ai rencontré Kari. Et puis on est à garder contact, mais en mode, on va pas avoir possibilité de se revoir ou quoi. Et du coup, j'ai été jusqu'à Troumseux, mon point final, et sur Troumseux, de fil en aiguille, sur la route, j'avais rencontré quelqu'un qui m'avait donné le contact de quelqu'un qui, potentiellement, pourrait chercher un employé. Fin des choses. Je contacte cette personne, cette personne était sur l'île de Véga, et puis il me dit bah écoute, je te propose le job. Et de coup, on a fouillé. Je rappelle Kari, je lui fais bah écoute, j'ai trouvé un job là où t'habites. Donc, en fait, je reviens Et du coup, on est ensemble depuis ce moment-là.

Jonathan:

Excellent, ouais, c'est le hasard, parce que le fait que je rencontre quelqu'un qui connaisse quelqu'un qui était là, où est Kari, que j'ai eu le job, enfin, toutes ces choses-là, c'était juste incroyable. Et puis, je me souviens de cette dame, c'était une polonaisque que j'ai rencontrée. Il faisait nuit, il était minuit, j'arrivais pas trop à un petit endroit pour dormir, j'étais perdu en vélo. Il me le nul part, une fille qui passe à pied, qui rentre chez elle, qui s'arrête pour me parler, qui me donne le contact de ce gars avec qui j'ai le goût. Enfin, la coïncidence incroyable.

Loïc:

Ouais, l'alignement, l'alignement de pas mal de choses en simultané, exactement. Du coup, toi, avant de te retrouver dans cette aventure à vélo, ça a été quoi ton parcours? Tu m'as dit que tu as été sapeur-pompier, que tu as préparé ensuite le probatoire de guide de Haute-Montagne. J'ai l'impression qu'il y a eu plein de vies avant ta vie actuelle. Si on fait une espèce de chronologie tu as grandi où? dans quel contexte? qu'est-ce que tu as envie de faire?

Jonathan:

L'histoire va être longue, mais c'est ça qui rend la vie riche aussi, c'est tous ces rebondissements. Mais moi, je suis en chante maritime. Après, mes parents ont déménagé dans les pirenés. Je devais avoir 4, 5 ans. Donc, j'ai grandi, j'ai fait toute ma vie dans les pirenés. J'ai fait des études, j'ai fait un bac économique et social. Après ça, j'étais parti sur un BEP, bac Pro, et puis BTS en génie électrique, parce qu'il fallait faire des études entre guillemets, je choisis un peu là où j'ai vu de la lumière. Puis, après, je suis parti un an à l'armée. Ça m'a pas tellement plu, mais je suis content, c'était une bonne expérience. Sûr de ça, je suis en fait Tt où dans l'armée, au premier RHP, à Tarbes, du coup.

Jonathan:

OK, rhp, c'est régiment délicoptère de peau, c'est ça, Non USAR parachutiste.

Loïc:

Ah, rien à voir, on était pas loin.

Jonathan:

On a 2 Tarbes, on a 35 minutes de peau.

Loïc:

OK, usar parachutiste, c'est quoi? C'est PARA, en fait, dans les grandes lignes.

Jonathan:

Ouais, c'est PARA.

Loïc:

OK, je savais pas que tu allais faire ça.

Jonathan:

J'étais jeune, j'avais 18-19 ans. Après ça, je suis rentré chez sapeur, pompier en tank volontaire. Je travaillais chez Descatelons. J'ai évolué chez Descatelons en tank manager. Je suis parti en Suisse. Après, j'ai trouvé un boulot en Suisse en tank, formateur, incendie et secouriste. Le système en Suisse est un peu différent de la France avec tout ce qui est système par un médic et pompier, parce qu'il y a des systèmes privés. Du coup, je faisais aussi bien de la formation pour pompier, entreprise ou pour différents domaines. J'avais un super boulot, un super poste. Je me suis dit que tout ce que je fais, c'est bien, mais je ne me retrouve pas dans ça, ça n'a pas de sens. J'étais vraiment passionné de mon tank. Je vais me mettre à me préparer la liste pour présenter le probatoire. J'ai pas présenté la liste ni le probatoire, mais je m'entraînais pendant un an pour pouvoir acquérir le niveau pour faire la liste, parce que le guide de mon montagne, ça reste un niveau incroyable. Il faut vraiment un niveau elite. Je m'entraînais en vue de potentiellement, un jour arriver à avoir ce niveau pour faire la liste.

Loïc:

Petite question pour rebondir. C'est ce que tu disais par rapport à ton poste en Suisse. Le manque de sens est, un moment donné, La prise de conscience. Tu trouvais pas forcément le sens que tu cherchais. C'est quoi qui te manquait. Tu penses, Parce que tu vois d'un an extérieur, formateur, incendie, secourisme, etc. On pourrait dire qu'il y a une utilité, on est au service de l'autre, on aide autrui, etc. Mais tu arriverais à dire ce qui te manquait à l'époque.

Jonathan:

Il y a plusieurs choses, mais ce côté nature, je pense que c'est quelque chose qui me manquait, de me retrouver là-dedans Et puis d'être dans ce monde un peu métro-boulot-dodo, je ne me retrouvais plus à me dire la vie, elle est courte, elle est belle. Et puis, avec les pompiers, tu vois énormément de choses, et pas que des belles choses, et ça te faut aussi réfléchir à dire tu peux partir du jour au lendemain, alors que tu as un bon de santé, parce que c'est un accident. Et puis tu vois les personnes âgées qui ne sont pas en super bonnes conditions, et puis tu te dis je n'ai pas envie de finir comme ça. Et puis, la vie, c'est maintenant, parce que ce n'est pas ce que ça peut être demain. Et en fait, c'est vraiment ce côté pompier qui m'a fait me dire qu'il faut vraiment que je profite de la vie maintenant, parce que c'est maintenant ou jamais.

Jonathan:

Et du coup, c'était pour ça ce sens, je faisais quelque chose. oui, comme tu dis, c'est chouette, mais moi-dedans, je ne me retrouvais plus personnellement Et du coup, je me suis dit non, il faut que je fasse autre chose. Et c'est vrai que j'ai ce côté outdoor. Et puis je me suis dit, en fait, pourquoi pas faire un truc pour moi et pas être employé et passer à aventurer. Génial, génial.

Loïc:

Et tu dirais que tu trouves quoi, justement, dans ta pratique de l'outdoor, qui fait que, visiblement, ce sens, ça y est, tu le touches deux oeufs. En tout cas, il est bien plus présent qu'avant.

Jonathan:

Oui, il est plus présent au travail pour mettre encore plus de sens. mais c'est un projet qui est personnel. du coup, tu le fais pour toi en soi, tu n'as pas de condamnement directement un employeur, tu travailles, tu as cette liberté C'est vraiment une notion super importante pour moi, la liberté Et du coup je trouve ce sens là-dedans, que je le fais pour moi, du coup j'ai le sens que je veux. Et après, il y a tout ce côté, en tant qu'aventuré, tu restes un acteur de l'outdoor et du coup, dedans, il faut passer un message et ce message, il est multiple.

Jonathan:

Du coup, il y a ce message de en fait, tout le monde peut réaliser ses rêves, tout le monde peut accéder à relever des challenges et accéder aux challenges qu'on va se mettre sur la route à montrer à quel point notre planète est belle, pour donner envie de la découvrir encore plus, parce qu'en la découvrant, on va vouloir la protéger encore plus. et puis donner ce message à tout le monde, en fait, que l'inspiration, on peut la trouver partout Et en même temps, ça nous permet de faire voyager tout le monde à travers nos yeux.

Loïc:

Est-ce que tu te rappelles du moment où, dans ta réflexion, tu t'en arrives à dire Ok, c'est aventurier professionnel que je veux faire? Est-ce que ça a été une évidence ou est-ce que, finalement, c'est le résultat d'une longue réflexion, d'introspection, etc.

Jonathan:

C'était un rêve. On va dire que ça reste quand même. J'ai toujours été un gamin qui a passé dû dehors, faire des activités, faire du sport. Et c'est vrai que je suis tombé, il y a quelques années, sur un bouquin de MyCorn. Alors, je connaissais MyCorn parce que, de nom, tout le monde savait que c'était un aventurier, etc. Mais je ne connaissais pas plus que ça le personnage et j'ai ouvert son bouquin.

Jonathan:

Le premier bouquin de lui que j'ai eu, c'était celui sur son aventure en Antarctique. Ah yes, et j'ai découvert le bouquin. Je crois que je l'ai lu en 3-4 jours et j'ai fait Waouh, en fait, c'est ça que je veux faire. Et je me suis dit Bon, ok, pour faire ça, il faut monter en compétence, petit à petit, il faut apprendre, il faut se lancer des challenges. Et du coup, je me suis mis vraiment à la montagne, à faire un peu de trait, à me mettre à l'alpi, à aller de plus en plus à monter Crescendo, à ne pas me dire Je vais traverser le Pôle Sud parce que j'en étais pas capable. Je n'en suis pas capable non plus aujourd'hui, de monter Crescendo.

Loïc:

Monter en compétence, prendre en savoir pour arriver à ça, quoi, Et donc, c'est à ce moment là t'es évoqué un peu plus tôt ton trip à vélo, c'est à ce moment là que t'as décidé de commencer à te créer des expériences comme celle-ci.

Jonathan:

Ouais, du coup, pour moi, quand tu prépares le guide, tu restes un aventurier, c'est que tu travailles pour toi, tu es dans la haute d'or. Pour moi, ça reste sensiblement la même chose. Et j'ai eu quelques cartons, en fait, pendant que je vais m'entraîner en montagne sur la casquette de glace, j'en ai enchaîné quelques-uns. Je suis content d'être toujours vivant aujourd'hui parce qu'il n'y aurait plus de space. Vraiment, différemment, je touche du bois, je suis vraiment chanceux. Et en fait, je suis arrivé à un tel point où j'ai failli passer plusieurs fois que je vais me dire ok, mais là, maintenant, peut-être que la montagne est en train de me passer un message, qu'il faut que je ralentisse parce que je prends trop de risques, que j'engage trop fort et j'avais besoin de retrouver quelque chose, toujours dans l'outdoor, mais peut-être d'un peu plus calme. Et un jour, je m'énelle fixe par hasard, parce que je ne regarde jamais la télé.

Jonathan:

Je tombe sur le reportage d'un, d'un mec qui est d'un allemand, qui part faire le tour du monde à vélo, et je lui dis bam, c'est ça que je vais faire quoi? Et j'ai retrouvé ce challenge et je me suis dit ça va être dans la continuité du guide pour moi, parce que ça reste dans l'outdoor, je vais monter en compétence parce que, du coup, je vais vivre plusieurs mois dehors. Alors, j'avais pas prévu de le finir durant l'hiver et la nuit polaire. C'est tombé parce que je suis parti en mode voyage. Donc, j'avais pas vraiment prévu. J'avais mon but final. Au début, je me suis dit plus ou moins, j'en ai avoir pour 4000 bornes. En final, j'en ai fait 7200 parce que je me laissais guider un peu par rapport aux endroits que je voulais découvrir.

Jonathan:

Et du coup, j'ai continué à monter en compétence là dessus. Et après, j'ai retrouvé un petit boulot en Norvège parce que, financièrement, il fallait remplir les caisses, mais je savais très bien que c'était un boulot alimentaire et j'avais toujours ce projet d'inventurier. Et puis, j'en ai parlé à Cari, parce que c'était vraiment ce que je voulais faire. Et, à ma dire, ça, ça me fait rêver. Je veux le faire avec toi. Est ce que tu es d'accord? donc, du coup, on a monté ensemble. Mais ouais, c'est toute une continuité de petites choses qui viennent se mettre petit à petit bout à bout quoi.

Loïc:

Tu peux nous raconter l'histoire, peut-être, de l'un de ces accidents où tu t'es dit c'est pas passé loin, et qui ont fait qu'au final t'as décidé de ralentir le rythme?

Jonathan:

Ouais, au gros, si je t'ai résumé, j'en ai eu 4 en gros. Je pars sur une cascade de glace, je pars en rappel, je fais une erreur, en fait, je clipe pas le mousqueton, parce que j'ai l'esprit vraiment ailleurs. En fait, je me suis pris une douze mètres dans les dents parce qu'en fait, j'ai pas clippé le mousqueton sur le rappel. J'ai bien tapé le sol. Puis je me relève un dem et puis, quelques temps après, je repars sur une cascade de glace. J'étais sur la deuxième longueur. Je commence à gripper un cigare et, en fait, le cigare s'écroule.

Loïc:

Alors, un cigare, c'est quoi? C'est un genre de méga stalactite, c'est ça.

Jonathan:

Ouais, exactement, en fait, tu as la cascade de glace qui reste plaqué contre la paroi, et puis, des fois, tu as un cigare, ce stalactite en fait, qui s'écarte de la paroi et puis qui touche pas forcément le sol, en fait, qu'a pas de connexion avec le sol, donc qui est suspendu dans l'air, quoi, et puis je monte dessus, en fait, ce qu'il tenait depuis le haut casse, et puis ce cigare s'écroule. Donc, je tombe avec, et puis je me relève, et puis je repars dans la foulée, mon ami qui me dit oh, john, ça va. Ouais, ouais. J'étais tellement énervé après moi, parce que j'ai cru que j'avais fait une erreur technique, j'avais pas vu que le cigare s'était écroulé, j'ai cru que j'étais tombé de moi même et du coup, je suis reparti, greppé dans la foulée, puis, en fait, c'est pris 120 mètres de montée dans une glace qui était horrible.

Jonathan:

On a pu poser aucun point de protection et ouais, moralement, c'était très dur. Je me souviens, je dis à Ben, mon ami, je dis Ben, t'as pris le crochet pour refacer un rappel? non, je l'ai pas pris. Oh là, donc, en fait, la seule solution, c'était soit d'appeler le pg pour demander l'évacuation, soit d'accéder au sommet pour pouvoir sortir de la glace. Et j'ai bon, ben, ok, bah, on va sortir par le haut. Donc, moralement, ça a été très dur. On repart une semaine après, toujours avec mon ami Ben, et puis au part, sur une cascade de glace, première longueur, ou même pas l'accord, au gremp, comme ça. Puis, deuxième longueur, on met l'accord et les quantités de longueur, c'est.

Loïc:

Pardon, je te coupe, mais c'est combien de mètres? c'est quoi, c'est?

Jonathan:

ça dépend de chaque, de chaque cascade, mais en gros va dire, c'est 25, 30 mètres, une longueur, ça peut être 40, ça, ça dépend en fait d'où, puisque la plupart des escalades que ce sont dans les Alpes, en France, en Suisse, italie, ça reste quand même quelque chose qui est pratiquée. Donc, t'as des relais qui sont au plat, souvent, tu sais où est ce qu'il faut que tu fasses, les pauses, et donc, du coup, t'as différentes longueurs. Ça peut aller de longueur à 10 longueurs, à 20 longueurs, puis les longueurs, en général, c'est une trentaine de mètres, mais ça flûte un peu d'une paroi à l'autre, quoi ok, achaté par qu'en cascade de glace en cascade de glace, tu peux aller jusqu'à 20 longueurs aussi.

Jonathan:

Alors pas dans les Alpes, mais je pense au canada.

Loïc:

Ouais, ouais, t'en as un 6 mètres, un truc comme ça, ouais t'en as des cascades qui sont énormes.

Jonathan:

T'as des cascades pendant en Suisse, je crois qu'ils font 400 mètres.

Loïc:

Ça reste énorme, ouais et donc c'est comme j'en profite, je te pose plein de questions parce que j'ai jamais eu, personne qui a fait, en tout cas jamais échangé sur le sujet avec des invités. Donc, cascade de glace, c'est, j'imagine, un peu comme les scales, c'est à dire que tu grimpes. La différence, c'est que tu as piollé, casque, crampon, etc. Tu grimpes en étant sécurisé dans des pitons, c'est ça qui s'est mis dans la glace.

Jonathan:

Ouais, c'est toi qui viens les poser, du coup, si ils sont pas déjà en place d'accord, ok, ok et entre chaque béton il ya quoi? il ya 5 mètres, un truc comme ça, quelques mètres ouais, la glace, tu peux pas protéger tant que ça, parce que, physiquement, c'est très demandant. Et puis, t'as pas assez d'équipement pour pouvoir protéger quoi. Général, ouais, si t'arrives à mettre un point tous les 4, 5 mètres, 4 mètres, c'est bien quoi ok, ok.

Loïc:

Donc, la première fois quand t'es tombé de 10, 12 mètres, c'est que tu disais que t'avais pas mis une mousqueton.

Jonathan:

En fait, je fais un rappel depuis le relais. Et en fait, j'ai pas clippé mon mousqueton. J'ai mal clippé et j'ai commencé à descendre une première partie, parce que je pense que c'était 25 mètres d'eau, et puis, les premiers 10 mètres se sont bien passés. En fait, au bout de 10 mètres, j'ai pris un peu trop de vitesse et ça fait déclipper l'accord du mousqueton et, en fait, du coup, j'étais plus connecté à l'accord, donc je suis parti dans le vide. Ça fait drôle. La descente dure peut-être, je sais pas, une seconde, une seconde et demi, mais en fait, dans ta tête, t'as l'impression que ça dure 15 secondes parce que tu as vraiment le temps de comprendre tout ce qui t'arrive. Quoi trop finisse ok, drôle.

Loïc:

Ouais, avec du recul drôle, mais sur l'instant, je j'imagine que t'es un peu choqué quand tu arrives en bas, quoi?

Jonathan:

ouais. Puis, c'est surtout qu'en final, j'arrive ben sur une plateforme de glace. J'aurais pu partir encore plus bas. Et puis j'arrive en intéressant, et les crampons, j'ai la cheville qui tord, mais en fait, je me fais même pas mal, quoi. C'est ça qui était le plus incroyable. La deuxième fois, pareil, je me suis même pas fait mal, je suis tombé dans un tas de neige.

Jonathan:

Et du coup, cette troisième fois, ben, on passe sur la deuxième longueur et je vois que la glace est vraiment affreuse et techniquement, c'était pas une casque très difficile. Et puis, j'ai ben qui me disait mais john, t'es trop lent, bouge toi. Et j'y réponds un peu rudement, je vais laisse, moi tranquille. Et en fait, j'étais tellement concentré parce que je voyais l'eau couler derrière la glace. Et du coup, je me dis ok, mais la glace, en fait, t'as fait peut-être deux, trois centimètres d'épaisseur, donc tout va s'écrouler, quoi? et puis, pas possible de redescendre de coup, je continue de grimper et au bout d'un moment, je traverse et j'arrivais pas à mettre de point, la glace était jamais assez profonde. Et puis, la pointe du crampon, elle doit faire trois autour, trois centimètres.

Jonathan:

Et je me souviens qu'il y a un moment, je tape la glace et, en fait, la, la roche, derrière la glace, m'arrête, et là, je mets, en fait, il y a un ou deux centimètres de glace, tout va s'écrouler. Je vais partir avec, et puis je vais me prendre 100 m dans les dents, et puis, bye, bye, john, quoi, et? et j'arrive à continuer de grimper sans tomber. Je trouve un arbre, et là, je fais un relais à l'arbre. Mon pote, benne, me rejoins, il était blanc, comme à l'échache, et je fais, benne, ça, elle est terrible à que je fais. Mais encore, toi, ça va.

Jonathan:

Maintenant, t'as l'accord, t'es pas comme moi, à grimper en premier. Du coup, celle là, on soit, il n'y a pas d'accident, mais moralement, ça m'a vraiment assez marqué, quoi. Et puis, peut-être deux, trois semaines pass, je repart sur une, sur une glace, en mix, donc moitié rocher, moitié glace, et puis je me prends une avalanche de rocher, une neige sur la figure, quoi, et je me souviens que j'ai des gros blocs de rocher qui me sont passés vraiment près. J'en ai pris un gros sur les pôles, puis, du coup, ben, j'ai dû continuer de monter jusqu'au relais avec un bras, redescendre en rappel après, parce que je pouvais plus continuer à monter. Et c'est après ce quatrième pépin en soi que je me suis bon, ok, je pense que j'en ai assez. Maintenant faut que je fasse quelque chose d'autre. Quoi?

Loïc:

ouais, pinaise, c'est franchement l'univers de la haute montagne, l'hiver, tu vois, l'hiver un peu profond, j'allais dire, genre casquette de glace et tout, c'est. C'est moi. Ça me terrifie un peu. Tu vois, quand j'étais parti au népal, j'en avais pas mal parlé avec des invités qui sont les dans l'imalaya, etc. Donc, désolé s'il y en a qui ont déjà écouté tous ces épisodes, ça va être un peu récurrent, mais c'est un peu l'omniprésence de la mort.

Jonathan:

En fait, tu sens vraiment que ça tient qu'à un fil, pour pas faire de mauvais jeu de mots, avec la casquette de glace, tu vois, c'est vraiment ta zéro droit à l'erreur, c'est en environnement hostile ouais, et tu commences, tu le sens pas ça quand tu débutes la montagne, parce que tu restes sur un niveau débutant et un médiaire, mais par, dès que tu commences à prendre un niveau et que t'engages en montagne, t'as cette notion d'engagement qui est énorme, parce que tu sais que le soir, peut-être, tu rentreras pas à la maison et tu joues avec un risque omniprésent. Ouais, c'est quelque chose, mentalement, qui est très demandant et ça, tu l'as pas aujourd'hui avec.

Loïc:

On va parler un peu plus en détail de tout ce que tu as réalisé comme aventure expédition. Mais dans les environnements dans lesquels tu te, tu te projettes toi solo, ou là, ce que vous avez fait avec cari, tu le retrouves plus parce que c'est quand même bon. Là, du coup, je fais un peu de teasing en avance, mais vous allez quand même faire des aventures.

Jonathan:

Tu vois, il fait froid, quasiment moins 40, vous êtes que tous les deux, vous êtes un peu isolé tu n'as pas ce sentiment de danger un peu permanent non, je le sens, je le sens, je le sens pas tellement, parce que, ben, tu es sur la terre, ferme en soi, du coup, t'as juste à avancer. Après, c'est de la technique, mais t'as pas, bien sûr, l'engagement. Pour moi, il est toujours total, parce que je tiens vraiment à faire mes activités sans adextère, en autonomie. Mais du coup, non, je le, cette notion d'engagement, je la retrouve pas. Je la retrouve différemment, mais pas à ce point que tu peux avoir en montagne, ok, mais c'est une super question, parce que c'est quelque chose. Quand tu te lances de l'aventure, tu es quand même obligé d'en parler, parce que ça ne reste pas une attraction où tu pars. Et puis, le soir, tu rentres à la maison, tu sais que tu engages quand tu pars sur l'aventure, mais l'engagement est différent, et puis, on n'est plus sur une performance pure physique, sans technique. Donc, non, la notion est vraiment différente.

Loïc:

Super intéressant tes anecdotes sur les cascades de glace. Je ne peux pas vraiment dire que tu m'as donné envie, franchement, mais super intéressant.

Jonathan:

Mais c'est quelque chose d'assez fascinant. La glace, C'était vraiment ma spécialité. Aujourd'hui, Même si je continue à pratiquer l'alpinisme, malheureusement, j'arrive plus à engager comme je l'avais avant. J'ai plus le niveau que j'avais et maintenant je l'ai joué un peu plus safe. Mais la glace, ça reste un environnement qui est incroyable et tu éprouves des sensations que tu éprouves pas ailleurs et c'est vraiment quelque chose de psychotique.

Loïc:

Et tu dirais que ces sensations, c'est différent de ce que tu éprouves quand tu fais une course alpi, sans parler de cascades de glace, mais en très haute altitude. C'est différent pour toi. Il y a un truc unique avec la cascade de glace.

Jonathan:

Je n'ai pas fait de très haute altitude, du coup, je suis toujours resté que dans les alpes, donc je ne connais pas. Je pense que l'engagement, c'est vraiment quelque chose de différent. Mais pour si tu prends de la course estivale, ou même le ski de Ranglo, même pour avoir fait du ski de Pantred, etc, la cascade de glace, il y a quelque chose de vraiment différent parce que c'est vraiment un univers que tu ne maîtrises pas du tout, sur lequel tu ne peux avoir aucun point de contrôle, Et tu as ce bleu, ce blanc, ces nuances, tu as le froid, tu es dans une lutte permanente. C'est très dur physiquement Et il y a quelque chose de magique dans la glace. Donc, c'est vraiment quelque chose de différent Personnellement. Après, peut-être que d'autres ont un point de vue différent, mais moi, perso, la glace est quelque chose de différent.

Loïc:

Ok, génial. Donc t'as ces quatre rappels, en tout cas quatre moments un peu marquants, sur des ascensions de cascades de glace qui, à un moment donné, te font dire je lève un petit peu le pied, je passe sur autre chose, quelque chose de moins engagé.

Jonathan:

C'est surtout que je les ai eus, les quatre, dans la foulée.

Loïc:

c'est ça qui est Oui parce que quand tu racontes, c'était semaine après semaine en fait.

Jonathan:

Oui, je crois qu'en gros, j'ai dû prendre le premier raritissement en février et puis le dernier en fin mars peut-être. Dans quoi tout ça a écrit sur l'espace de deux mois? c'était vraiment condensé.

Loïc:

Ok, et donc, à ce moment-là, tu te dis un truc qui pourrait être sympa, c'est le vélo. C'est ça, enfin, un gros truc à vélo.

Jonathan:

Oui, je découvre ce film Netflix, et puis je me dis c'est ça que j'ai donné parce que moi, de bas, j'ai été acycliste. Donc, je me dis, ça va me faire renouer avec mon sport de base, le vélo. Et puis, ça semble cool, ce sera ma première aventure en solitaire, ça va me permettre de voyager. Et puis, j'ai besoin de quelque chose de safe. Toujours, j'ai besoin de faire de l'exercice, de performer, de m'entraîner, mais de le faire de façon safe. Et pour moi, le vélo, c'était parfait.

Loïc:

C'est là, c'est venu à un point donné Et comment tu l'as monté du coup, cette première expédition. Tu disais que tu avais globalement un objectif, une destination qui était définie, mais après le reste, au milieu, c'était un peu au fil de l'eau, on va dire. C'était Comment tu l'as monté et qu'est-ce que tu visais initialement.

Jonathan:

Du coup, je me suis dit c'était pas ma période, covid. Donc toutes les frontières étaient encore fermées. C'était assez compliqué. Je me dis je vais rester en Europe comme ça, je ne vais pas être embêté à vélo, je vais toujours trouver une petite frontière où je ne serai pas embêté pour passer. Et je me dis trouves-se pourquoi? parce que c'est vraiment une ville en orvège que j'adore. Je suis vraiment fan de cet endroit et je me dis tiens pareil, si je vais là-bas, que je trouve un petit job en orvège, je vais rester un petit moment. Et puis je pars dessus. Et je regarde sur Google Maps tinaire, voiture, ça fait 4000 km plus ou moins. Je pars pour 4000 bornes. Et puis je veux vraiment traverser quelques pays. Donc, je me dis je pars de Genève, je fais Suisse, france, luxembourg, belgique, péba, allemagne, danemark, suède, norvège, et en fait, je parle là-dessus, mais en mode, je vais partir. Je pense à l'alou, j'en ai pour 3-4 mois. Et puis je parle là-dessus et après, ça a été surprise sur surprise quoi?

Loïc:

Donc Tromsø, ça se prononce d'ailleurs Troumsø.

Jonathan:

Oui, en fait Au Baré ça se prononce E, en orvégien Ok Et pareil. en tant que français je n'arrive pas, mais en orvégien les R, ils les roulent comme en espagnol. du coup, c'est Troumsø.

Loïc:

Ok, ça marche. Donc, si on a qui ne savent pas où se trouve Troumsø, c'est encore plus au nord que l'islande, si je ne me trompe pas. Donc, c'est carrément dans le cercle polaire. Donc, destination plutôt froide visiblement.

Jonathan:

Oui c'est la ville. Je crois que c'est quelque chose comme la ville la plus au nord du monde, quelque chose comme ça, parce qu'après les autres, ça ne reste pas des villes, c'est des villages ou des petites choses. Et pour Troumsø, ça reste une vraie ville, qui est quand même importante. Il y a 65 000 ou 70 000 habitants, donc ça reste une vraie ville. Surtout à la taille norvégienne, c'est une grosse ville.

Loïc:

Ouais, qu'est ce qu'ils ont? de quoi ils vivent là où il y a une industrie de la pêche, il y a quoi. qu'est ce qui fait qu'il y a une ville aussi grosse, aussi loin au nord?

Jonathan:

Ouais, il y a beaucoup de pêches, il y a beaucoup de touristes à Troumsø, et puis ils ont quand même pas mal d'industries en Norvège. ils arrivent, c'est vraiment un pays qui est différent de nous, parce que ça reste un pays à 4-5 millions d'habitants et pourtant tu retrouves des petites villes vraiment parsemées partout en Norvège. ils ont quand même beaucoup d'agriculture aussi. Et après, sur le nord, au-dessus du cercle de l'article, tu as toute la culture des samis aussi, qui est vraiment importante en Norvège.

Loïc:

Donc l'élevage.

Jonathan:

Ouais, élevage de reine, les peaux, la viande, tout ça Ok ok.

Loïc:

Ok donc, premier trip à vélo, ça faisait partie de mes questions. Tu vois, est-ce que tu t'étais lancé, genre, pour un premier trip à vélo, tout de suite 4 000 bornes, ou si tu pratiquais déjà avant, mais bon, visibilement, tu disais que tu savais rouler avant ça. Mais bon, c'est quand même pas la même chose de faire ces sorties, tu vois, du dimanche, 100, 200 bornes et de partir en mode bikepacking pour 4 000. Donc, comment ça a été quoi? un peu les grandes phases de la préparation de l'expert.

Jonathan:

Bon, je continue là à Montagne, même si j'avais réduit le niveau d'engagement, je passais quand même toutes mes journées à Montagne. Donc, j'ai pas eu d'entraînement spécifique pour le vélo, mais j'étais en forme. Je me souviens encore que, la veille du départ, je suis parti sur une course d'alpi autour de l'aiguille du midi, donc je pratiquais la montagne, donc l'entraînement physique en soi, j'étais en forme. Et puis, après préparation, ça a été un peu de recherche sur des forums, sur internet, pour savoir un petit peu comment on pack, comment on prépare. J'ai reçu mon vélo, j'ai préparé tout à la maison, parce que quand j'étais chez Descatelons, je travaillais sur le vélo. Donc j'ai pu me mettre tout mon petit monde, comme je le voulais, à installer sur le vélo et en soi. Après, ça a été un peu de travail sur internet pour un peu regarder ce que je pouvais voir dans les différents pays, ce que je pouvais passer, mais il n'y a pas eu plus de préparation que ça.

Loïc:

Ok, t'avais quoi comme vélo et comme setup.

Jonathan:

J'avais un vélo de chez Descatelons, le Touring, c'est vraiment vélo au type trekking, les vélos un peu de papa, si je peux dire, c'est les vélos qui ont vraiment super confort, avec lesquels je peux faire des bornes. Et puis, j'avais vraiment le full qui t'accroche, donc les deux sacoches à l'avant, les deux sacoches à l'arrière, le sac qui traverse, et puis voilà, avec mes bidons d'eau sur le carb. J'ai été un truc en estival, avec poids du vélo, poids de nourriture, et tout ça, parce que sur la paire d'estival, j'arrive à transporter jusqu'à 4-5 jours de nourriture, il y a quelque chose peut-être comme 45-50 kilos. Ok, ok. Et après, du coup, j'ai avancé.

Jonathan:

Donc, je suis vraiment parti sur la base, sur mes 4000, et puis j'ai suivi mon itinéraire et arrivé autour de Rotterdam, au Pays-Bas déjà, en fait, j'en ai marre. Je suis trop près des villes, je traverse trop, je suis pas assez en nature, et du coup, maintenant, je pars sur autre chose. Et en fait, j'ai traversé les Pays-Bas jusqu'à la frontière allemande à l'Est pour aller voir un parc national. Je suis reparti sur la côte, je suis parti en Allemagne. Du coup, je suis vraiment parti de rechercher la nature après ça, et je comptais plus les kilomètres. Je voulais vraiment profiter du voyage, je m'amusais profiter, et en montant petit à petit, j'ai vu quand même le temps qui passait, l'hiver qui est arrivé, le l'automne qui est arrivé, l'hiver qui allait pas tarder.

Jonathan:

Parce que j'ai pris l'automne ici, c'était fin septembre, parce que fin septembre, j'étais sur Nord-Denmark, en Très-Swedes, et c'était déjà l'automne, là-bas, avec des températures plus fraîches, les arbres, orange, tout ça. Et je me dis, en fait, il faut falloir passer, penser à l'hiver bientôt. Et ma maman m'a rejoint, alors, pareil, j'avais pas prévu ça. Sur la route, quand je suis arrivé en Swedes, l'idée, c'était directement de longer la côte pour rejoindre au slow. En fait, j'ai tué pourquoi pas aller à Stockholm? c'est un détour du sang-bord, allez, ça paraît plutôt bien. Et du coup, j'ai proposé à ma maman qu'elle vienne passer un week-end avec moi à Stockholm.

Jonathan:

Donc, elle a pris un billet d'avion, on a fait correspond de les dates, elle est venue passer 4-5 jours avec moi, et du coup, c'était une vraie pause durant le voyage. Et en même temps, elle m'a emmené mon matos hivernal. Donc, j'ai duvé de matelas, les vêtements, et puis après, j'étais prêt pour partir en hiver. Et pareil, ce concours de circonstance, jusqu'à ce que ma maman arrive, il faisait des bonnes températures, j'avais encore 10-15 degrés, il faisait bon quoi. Et le jour où elle est repartie, la première nuit que j'ai repassé dehors après qu'elle soit partie, la température achetait un mois 5,. Elle était vraiment heureuse d'être passée en hiver.

Loïc:

L'impact sur le poids, le changement d'équipement, etc. Tu l'as vraiment ressenti sur le poids global du vélo?

Jonathan:

Ouais, parce qu'après je suis vraiment parti en mode autonomie. J'arrivais à me transporter jusqu'à 14 jours de nourriture. Donc j'avais 12 jours et puis 2 jours en mode vraiment au cas où, et du coup, avec tous l'équipement, je suis passé sur un vélo à 60 kilos. The Amident Hop de l'écran.

Loïc:

Ok, c'est impressionnant quand même le point. Je te posais la question parce que je te disais, avant qu'on commence un off, au moment où l'on enregistre, je reviens tout juste du premier week-end des frappés et on avait eu la chance d'avoir Geoffrey Maluski, ah oui.

Jonathan:

Tu connais, du coup tu vas y dire que Tu as un grand partant, que la vélo, lui, yes, carrément.

Loïc:

Il est venu nous parler de. Il nous a montré son film de la traversée de l'Islande qu'il a fait en plein hiver, à vélo, et en solitaire, et en autonomie.

Jonathan:

Avec une petite boulecade derrière le vélo.

Loïc:

Avec une petite boulecade. Il nous a justement parlé de la boulecade et du poids. Tu vois qu'en fait la boulecade était là pour alléger le vélo et, de mémoire, il avait plus de 70 kilos de matos pour ses 28 jours d'autonomie, incluant le matos photo, etc. C'est quand même monstrueux, tu vois, parce que ça veut dire, lui, il doit être à peu près dans ce poids-là aussi, 70 kilos, je pense. Donc, ça fait un équipage global. Ça fait quand même pas mal de poids à déplacer, surtout quand tu es, comme lui, dans la neige. C'est pour ça que je te demandais si, toi, tu avais pu voir un gros écart de poids aussi.

Jonathan:

Après, je l'ai pas tellement senti, mais ouais, ça s'est vu pas mal, parce que l'équipement changeait un peu Forcément. Tu as plus de vêtements, l'équipement est un peu plus lourd pour résister plus au froid, puis tu as la nourriture aussi. Voilà, ça fait une petite différence.

Loïc:

Alors, là, on est tout de suite passé je vais faire l'espèce de retour en arrière, un peu à la droite, mais on est tout de suite passé sur ton expédition. On est quasiment stock home. Tu es un peu plus de la moitié, mais est-ce que tu te souviens de ce que tu as ressenti, de tes réflexions au moment où tu as pris le départ? Parce qu'au final, c'était cette aventure, tu vois, la première aventure de ta vie d'aventurier. C'est un peu, finalement. Il y avait déjà eu un changement avec le temps que tu t'étais donné pour gagner en expérience sur l'alpinisme, mais là, c'était quand même un truc vraiment engagé dans la durée, peut-être moins dans la difficulté qu'avec la cascade de glace, c'était quand même un événement un peu marquant. Donc, est-ce qu'il y a eu une réflexion particulière au moment du départ dont tu te souviens, ah ouais, je me suis très, très bien.

Jonathan:

J'étais avec Dimitri et Ben, qui m'ont accompagné jusqu'au point de départ, et je suis monté sur le vélo. C'était la première fois que j'avais le vélo vraiment chargé, parce que, du coup, j'avais jamais essayé mon vélo. Je suis monté sur le vélo, hop, hop, hop, hop. Mais qu'est-ce que c'est ça? Je vais jamais réussir à un peu d'aller, parce que trop lourd. Ah ouais, je me souviens le guidon qui tangue, le vélo qui est instable comme pas possible. C'est comme si j'apprenais à faire du vélo et qu'il me manquait les deux petits trous derrière. C'était vraiment difficile et je suis parti. En plus, je me rappelle, je suis parti au mois de juillet, donc il faisait chaud encore, c'est fin juillet, et du coup, je pars de Genève pour aller rejoindre le Jura et en plus, premier jour, j'avais, en étape, j'avais le col c'est quoi le nom? col de la fossile, je crois, sur le Jura, je me souviens plus si c'est suicide le nom. Donc, je partais sur un col de montagne, en n'ayant jamais pratiqué un vélo de voyage, et je partais là direction. Je me disais qu'est-ce que je fais là? mais je vais jamais réussir à faire ce voyage.

Jonathan:

J'ai fait 20 bornes, je suis claqué, je vais jamais pouvoir faire 4000, quoi. Et j'avais qu'une envie de dire bon, je vais rentrer à la maison. Finalement, je vais passer discrètement, personne ne va rien me dire. Et je me suis dit non, mais en fait, je ne veux pas. Qu'est-ce que c'était cette idée pourrie, quoi? Et je me dis je ne peux pas. J'ai engagé trop de monde, trop de monde. Mes amis, ma famille croient en moi et ils veulent me suivre. Je ne peux pas lâcher quoi. En fait, j'ai commencé à passer le col et je pense, les 20 1er kilomètres ont été très, très difficiles. Et une fois que j'ai commencé le col, j'étais vraiment dans les forts et je me dis bon, en fait, c'est ça que j'aime faire, je suis content, je suis dans les forts, je souffre. Donc, en fait, ça va le faire. Et la première nuit est passée. J'étais bien content de me poser la première nuit Et, en fait, le lendemain, je suis reparti. J'étais super content d'être là dedans, génial.

Loïc:

Ça a été quoi? un peu les grandes phases en termes d'émotion, de ressenti, pendant les 7000 bornes, c'est ça.

Jonathan:

Oui, 7000 de sauburnes et 45000 de déplus En 4 mois.

Loïc:

Donc, il y a eu quoi un peu comme grande phase dont tu te rappelles.

Jonathan:

Si tu devais découper un peu cet expès, Il y a la première phase, en France, où je me suis vraiment tapé du déplus que des portions montagnes où j'ai ramassé, mais j'étais content. Après, on va dire, jusqu'à ce que j'atteigne Rotterdam, j'étais vraiment sur du voyage, un peu modcitadin, parce que j'étais jamais loin des villes, alors j'arrivais toujours à trouver un peu de nature pour poser le camp, et tout ça. Mais ce que je dis, c'est que je croisais toujours beaucoup de monde. J'avais dû de la population autour de moi, de la civilisation, c'était assez rebein quoi. Et c'est vrai que, à Rotterdam, je dis bon, maintenant je veux couper un petit peu et partir en nature. Donc, après, je suis parti sur une deuxième phase où j'ai vraiment fui les villes et, du coup, je cherchais vraiment être en nature.

Jonathan:

Après, j'ai atteint l'Allemagne. L'allemagne, j'étais super content parce que j'ai traversé une portion de l'Allemagne que je ne connaissais pas, où ça reste que des forêts assez sauvages. Et du coup, c'est là que j'étais un petit peu me tester, et l'idée, c'était que j'allais poser le camp très loin en nature, très loin du chemin, j'allais vraiment m'enterrer à l'intérieur de la forêt. J'étais tout content. Et je me rappelle qu'à la nuit tombée, je me dis oh, la, la, mais qu'est-ce que je fais ici, je vois rien, enfin, j'entends rien, et tout à la fois parce que tu n'as pas de son de civilisation, mais tu as tous les sons de la forêt, le bruit de l'arbre, le bruit de l'oiseau, et puis il fait noir et tu es tout seul et tu t'inquiètes un petit peu. Tu sais qu'il y a des meutes de loups dans le pas trop loin, et tu te dis oh la la, je suis en panique, quoi.

Jonathan:

Et c'était une phase où j'ai vraiment été me tester et me chercher, ben ouais, me tester à me mettre des petits challenges un peu compliqués. Et après, l'autre partie, ça a été quand j'ai atteint la Scandinavie avec la Suède, où c'était vraiment que des forêts, que de la nature, des lacs, et puis c'était vraiment l'image qu'on s'en fait de la Scandinavie. Et la dernière étape où j'ai vraiment eu l'hiver polaire, en Orwell, où il faisait nuit à 24 presque, où je roulais avec mes pneus cloutés sur de la glace, sur de la neige, et là, c'était encore une autre aventure.

Loïc:

Je suis une naise, je ne sais même pas par où commencer, tellement il y a de, tellement il y a le sujet. Mais peut-être sur l'Allemagne, cette idée, tu vois, de se créer des petits challenges, etc. Ça paraît, je ne sais pas si ça paraît tout bête, mais on pourrait se dire bah ouais, elle est dormie en forêt, bon ok, mais en fait, enfin, moi, je trouve que c'est souvent les petites challenges comme ça, qui répétaient, font qu'on passe un peu un cap entre guillemets.

Loïc:

Je sais pas si tu vois ce que je veux dire c'est pas forcément un gros voyage, une grosse expérience, mais franchement, je me défie qui conque la jamais effet d'aller juste dans la forêt ou un petit chan à côté de chez lui dormir à la belle étoile. C'est particulier quand on n'est pas habitué comme expérience.

Jonathan:

C'est quelque chose. J'avais déjà dormi tout seul en montagne. Il n'y a aucun souci, en montagne, tu n'as pas de bruit, tu n'as rien. Mais en forêt, et puis surtout, tu es sous les arbres, donc il fait noir, tu crois rien et par contre, tu as tous les bruits à 360 et tu n'es pas contre un mur ou en plus. Je ne me mettais même pas l'attente, j'étais dans Moamac avec le tarp, donc du coup, tu as vraiment tout qui peut venir de tous les côtés.

Loïc:

Et là, du coup, tu l'as fait. Combien de fois, ça a duré combien de temps, cette phase en Allemagne, où t'allais te planter au fond de la forêt.

Jonathan:

Je l'ai fait pendant un moment, je l'ai fait après. J'ai vraiment été chercher ça pendant jusqu'à la fin du voyage. C'est ce que j'ai été chercher.

Loïc:

Ok, ok, ok.

Jonathan:

Même si en orvêche, c'était différent, parce que du coup, tu repasses sur de la neige et du coup, avec la neige, c'est un, mais vraiment noir. C'est différent. Tu te sens en sécurité avec la neige, mais jusqu'à ce que j'étais pas là, j'ai vraiment été chercher à me mettre en pleine nature Et il y a des trucs. Qui est marrant, c'est qu'aujourd'hui, quand je repense à ça, je sais même pas si je serais aujourd'hui capable de refaire ce que j'ai fait à cette époque là, parce que j'ai quand même poussé quoi Tu?

Jonathan:

penses que tu serais pas capable aujourd'hui de le refaire. Je pense qu'il me faudrait quelques nuits d'adaptation en solitaire en forêt avant de me ressentir vraiment safe.

Loïc:

Yes, donc, tout à l'heure, tu disais, on avait arrêté le récit à Stockholm. Donc, au moment où tu repars, où ta maman est reparti, toi t'as quitté à nouveau à Stockholm avec ton matos d'hiver. D'un coup, il s'est mis à faire moins 5. La dernière phase, je t'avoue que j'en ai déjà parlé. Bon, alors, avec Geoffrey que je viens de mentionner, avec Arnaud Monsanghi, qui avait fait un trip à vélo en très court, 200 km je crois, en pleine hiver polaire, etc. Pour ce challenge par rapport au froid. Mais je t'avoue que le concept de rouler pneu clouté en pleine hiver polaire, j'ai un peu du mal à saisir ce qu'on peut ressentir et les challenges qu'il peut y avoir. Donc, à partir de quel moment est-ce que vraiment t'es rentré dans le dur, dans le très, très, très, très froid, et qu'est-ce que ça a changé à ta manière d'avancer au quotidien?

Jonathan:

en fait, Ah, ça a été très difficile. On va dire que vraiment très froid. Je l'ai trouvé après que j'ai atteint Oslo, parce qu'une fois que j'étais à Oslo, il s'est vraiment mis à neiger et puis les journées sont devenues vraiment très courtes et le froid est vraiment tombé.

Loïc:

Et là, c'était quoi?

Jonathan:

septembre, c'était j'étais à Oslo parce que, du coup, j'ai eu ma pause à Stockholm, mais j'ai aussi une pause à Oslo, où j'ai deux amis, ben et un autre copain, qui m'ont rejoint. On a fait 4-5 jours ensemble aussi, et si je dis pas de bêtises, c'était début novembre. Ah, ouais, ok. Et du coup, ouais, non, ça a été une toute autre aventure. Je suis rentré, plus c'était, plus on était plus sur un voyage à vélo, on était plus déjà une petite expé polaire, quoi? parce que, ouais, c'est différent. Les pneus cloutés, ça tient super bien sur la neige et sur la glace. J'étais vraiment étonné. Je suis pas tombé. La seule fois que je suis tombé, c'était avant que je mette les pneus cloutés, j'étais avec mes pneus d'été. Puis je suis passé sur la glace, l'avais pas vu, je me suis retrouvé les quatre pattes en l'air.

Jonathan:

Mais ouais, non, c'est un autre, c'est, tu passes sur autre chose. Il fait froid, t'es dans une lutte permanente. C'est très difficile, parce qu'en fait, tu peux pas t'arrêter, même pour faire pipi. En fait, le fait de s'arrêter deux minutes, t'as froid. Faut gérer l'effort pour pas transpirer. Ouais, tu passes sur un autre mode.

Loïc:

Et donc là cette dernière phase de Oslo. Je sais déjà plus comment ça se prononce. Trumso tu fais ça, ça a duré combien?

Jonathan:

de temps ça a été du coup, je pense, quelque chose comme trois semaines j'ai traversé, ah, ouais, mais t'as été méga rapide trois semaines pour remonter toute la Norvège ouais, je crois que j'ai fait.

Jonathan:

C'est au début que j'étais le plus rapide. Je crois qu'au slow trondheim, j'ai fait ça en quatre jours. Ok, ouais, c'était quelque chose comme ça, je crois. J'avais claqué pour arriver à trondheim, j'ai claqué ma plus grosse journée. J'avais fait 200 bornes et non, ça a été très difficile jusqu'à trondheim, ça a été bien. Après trondheim, ça a été, même si ça s'est compliqué, et ça a été très compliqué quand je suis arrivé à la hauteur de brunessoune. Ça a été le premier jour vraiment difficile du voyage, parce que je me souviens que je démarre la journée sous tempête de neige, avec beaucoup de vent et une neige très humide, très lourde. Donc, en fait, je me suis retrouvé trempé très rapidement en ayant froid, et je me suis rendu cette journée, je fais 20 bornes et j'étais claqué et j'étais vraiment à bout. J'avais plus de morale, plus d'énergie et franchement, là, j'en peux plus. Je vais me poser l'attente ici. Puis je vais passer la journée et je me dis mais si je pose l'attente ici, ça va pas me solutionner le problème, ça va être la même galère, ça va peut-être même être pire.

Jonathan:

Donc, en fait, je dois continuer de bouger et, en fait, j'ai réussi, ce jour là, à claquer 135 bornes, alors que j'étais mort après les 20 premières bornes, sous tempête de neige, tempête de vent. Et je me souviens que j'arrive à brunessoune, moi, j'ai dormi. Je me suis trouvé un petit banc, je me suis mis du vêtue, j'ai même pas mis de temps de tenir rien, j'étais vraiment claqué. Et là, ça a été dur. Et à ce moment là, j'ai dû commencer à chercher profondément en moi les ressources pour continuer, parce que je me dis en fait, là, maintenant, il n'y a plus de plaisir, il n'y a plus vraiment de motivation. Pourquoi je m'effelais juste ça? le but, c'était d'avoir du plaisir et de profiter du vage, et là, je suis juste dans la souffrance et c'est très difficile.

Jonathan:

J'ai commencé à douter à savoir si j'étais capable de finir ou pas et du coup, j'ai pris deux jours de pause. J'ai trouvé un petit abri ou t'attends le ferrit, c'est des abris qui sont chauffés en général je me suis mis là dedans, j'ai passé deux jours pour essayer de me reposer un petit peu, essayer de récupérer et de poser le pour ou le contre à me dire, est ce que je continue et ce que je continue pas. Puis, j'ai pris la décision de continuer et le problème, c'est que ça, le froid a continué de tomber et j'ai commencé à avoir quelques gelures au niveau des pieds. En fait, j'ai brûlé les nerfs et la douleur était vraiment très intense. Et ouais, je me suis en fait là. Je commence vraiment à ramasser.

Jonathan:

Je ne vais jamais réussir à atteindre Troumseau et, en fait, j'ai dû vraiment puiser les ressources. Alors, j'ai été cherché au plus court sur la carte. Là, j'étais plus en mode je voyage profite. J'ai vraiment tiré au plus court possible pour rejoindre Troumseau. Mais je l'ai fait et je me souviens, quand j'étais à une journée d'eau de Troumseau, je me dis bon, mais en fait, ça valait la peine de s'ouvrir et de venir chercher loin et de poser les ressources pour le faire alors tu en parles, tu dis aller chercher les ressources, etc.

Loïc:

Mais je veux bien qu'on rentre dans le détail, parce que quand je vois, j'ai la carte sous les yeux, la distance qu'il y a entre Troumseau et en fait, en fait, tu étais quasiment à l'île de Végal quand c'est devenu méga dur. Oui, exactement, c'est ça là. Donc, tu étais là où tu te trouves aujourd'hui. Mais la distance, il y a combien? il y a 600 bordes, un truc comme ça, 800 je sais plus exactement.

Jonathan:

Je peux chercher sur le téléphone. Mais ouais, il y a quand même quelques bordes en affaire. Il m'a fallu quelques jours c'était pas une histoire de 3-4 jours à tirer quoi, ouais. Donc non, là, ce moment, je me souviens que ça était très officiel, mais je me souviens que le jour où je suis arrivé à Brunessoun, après cette tempête de neige, un tapé les bains alors que j'en pouvais plus, je me souviens que c'est, j'ai craqué. Moralement, ce soir là, j'ai dit ça, j'en ai marre, je vais arrêter. En fait, je suis pas, je sais pas ce que j'étais venu chercher de s'ouvrir autant. Et ouais, après, moralement, j'ai dû tirer tous les jours pour pousser mon vélo. Il y avait plus de motivation. La seule chose qui m'a fait avancer, c'est la discipline.

Loïc:

Il y a 900 bordes. Donc, si t'avais des journées ou t'en faisais, tu vois, tu t'as raché pour en faire 100, c'est quand même, c'est quand même méga long. Donc, tu faisais quoi, en fait? parce que même l'histoire de l'abri, tu vois, moi je pensais que t'allais me dire, je me suis posé, je me suis pris un petit hôtel chauffé, tu vois, pour vraiment me reposer. Non, mais même là, en fait, tu restais un peu dans des conditions spartiate, parce que un abri et un truc tout bête pour les besoins, tu vas dehors, j'imagine, pour cuisiner, c'est la galère, tu dormes sur ton duvet et pas sur un matelas. Donc, tu es quand même resté dans des conditions méga spartiate et un peu engagé quand t'étais dans le dur ouais, j'ai continué.

Jonathan:

Il n'y a que les deux dernières nuits, alors pas la dernière du voyage, l'avant dernier et celle d'avant, où j'ai été un peu contrainte de prendre un rbnb parce que je souffrais tellement, le martir avec mes pieds, que je me suis, je n'ai pas envie d'arriver au point où j'ai les orteils bleus, et puis qu'il faut amputer, ou quoi. Donc, j'ai dit je préfère aller, je préfère m'arrêter. Et puis, bon, ben ça, je ferai deux jours, un peu confort, toute l'aventure. Et puis, c'est pas assez, pas bien méchant quoi mais t'avais quoi au pied comme équipement?

Jonathan:

très mauvais équipement. J'ai pris mes chaussures dans le pied. Ah, ouais, ben, t'as pas la place parce que c'est les chaussures j'avais pour la casquette de glace. Donc, tu cherches à être vraiment fité dans la chaussure, pour être précis. Donc pas tellement d'espace, et puis des erreurs de débutant. C'est comme ça aussi que j'ai appris. Par exemple, même si t'as froid, tu transpires toujours des pieds et en fait, du coup d'écter sur une aventure hivernale où les températures sont négatives, en fait, tu mets une première paire de chaussettes et par dessus, tu mets un sac plastique et tu mets ça dans la chaussure. Tu peux doubler avec une deuxième paire de chaussettes et, en fait, ce qui fait que ton pied transpire, mais le sac plastique empêche que la chaussure soit mouillée et la nuit, quand ta chaussure dort dehors, elle gèle pas. En fait, moi, j'ai fait cette erreur là, que je ne connaissais pas. Du coup, je transpirais la journée quand même des pieds, même si je m'en dépaquante, et en fait, durant la nuit, ma chaussure gelée, et je me souviens que quand je l'avais metté le matin, j'avais de la glace dans la chaussure et j'arrive pas à me réchauffer les pieds. Puis j'arrivais à temps en temps à m'arrêter pour essayer de taper des pieds au sol pour me réchauffer, mais j'arrivais plus les réchauffer. Et le problème, c'est qu'à vélo, les pieds, ils bougent pas, ils sont immobiles. Et je me souviens d'un jour, c'était le jour où j'ai atteint Boudeu.

Jonathan:

J'ai commencé à geler les pieds sur la première heure et puis j'ai dit bon, aller là, j'en ai marre, je laisse tomber. Et en fait, je me suis pas arrêté de la journée et pendant toute la journée, j'ai pas senti les pieds du tout. Ils étaient complètement froids, endormis. Et en fait, c'était une grosse erreur, parce que le soir, quand je me suis posé, j'ai dû m'arrêter sur la route pour acheter un petit peu à manger. Et puis, quand je me suis arrêté dans le magasin en fait, le fait de, dans le magasin, chauffer et de marcher, la chaleur est revenue dans les pieds. J'ai eu une douleur, j'ai dû m'asseoir. Je me souviens qu'il y a les caissières qui sont venus me demander si ça allait et j'ai été pris d'une douleur parce que le sang est revenu dans les pieds. Et c'est après ça, je me dis bon, mais ok, maintenant il faut que je fasse gaffe un petit peu au pied, hum, trop pire.

Loïc:

donc là, en termes de température, tu faisais face à quoi?

Jonathan:

à la journée, la nuit, au plus froid, je suis tombé à moins 25, donc après, je pense que sinon, j'étais sur des températures autour de moins dix, moins quinze. C'est pas du froid extrême, mais du coup, sans le bon équipement. Et puis la vélo, tu as le vent aussi, qui est quand même un peu à mettre, important donc.

Jonathan:

Mais oui, je pense que, général, j'étais autour des moins dix moins quinze, c'était les températures. Je me souviens qu'il y a un jour, j'ai eu moins 25, je t'ai content parce que c'était le record de froid que j'avais eu jusqu'à ce moment tu parlais, tu disais que, globalement, sur cette dernière section, t'es vraiment allé chercher au fond de toi les ressources pour continuer à avancer.

Loïc:

Tu dirais que c'est quoi, justement, qui t'a, de manière un peu plus précise, qui fait que t'as réussi à boucler ton trip, à boucler ton trip dans les conditions que t'avais imaginé toi, c'est à dire, bah, parler quelques dernières nuits à dormir dehors, etc. Ça a été quoi cette flamme qui a continué de brûler?

Jonathan:

bah, tu te dis t'as pris trop d'engagement, tu peux pas t'arrêter là. Hein? tu sens même parler des autres, juste par rapport à toi même. Tu te dis je peux pas me regarder dans la glace. Ça m'a arrêté à une semaine, dix jours de l'arrivée. Après tout ce que j'ai fait, j'ai fait 7000 bornes, presque, il m'en reste. Je suis pas 500, 600, je peux pas m'arrêter là. Quoi? tu te dis je peux pas. Et je me souviens, j'en ai beaucoup parlé à ma maman, à quelques amis.

Jonathan:

Tout le monde m'a rassuré en disant on est tous super fiers de toi, c'est déjà énorme, tu peux t'arrêter. Et de ce côté, t'as ce confort qui vient de te dire bon, bah, ça y est. Toutes ces personnes croient en toi et te disent que t'as fait bien, c'est bon, tu peux t'arrêter. Et d'une autre partie, te dire je peux pas. En fait, j'ai pris un engagement et je dois m'y tenir à cet engagement, quoi qu'il en coule, quoi. Et en fait, je te dis bon, maintenant, il faut juste que j'ai de la discipline avec moi même, que je sois dur avec moi même.

Loïc:

Et puis je m'impose ça tu peux nous parler de la dernière journée? nous l'a raconté?

Jonathan:

oh, pour le coup, elle était magnifique. Je me souviens que je décide de passer ma dernière nuit en tente. C'était tempête devant. Mais attend, pardon, pour arriver à poser le camp, j'avais roulé toute la journée un vélo et j'avais eu tout le voyage. Alors, j'ai eu vu des oraux boreal pendant le trip, mais j'avais eu le rêve de voyager sur mon vélo et d'avoir les oraux boreal au dessus de ma tête. Et ça s'est pas passé du tout du voyage. Et la dernière nuit, j'ai roulé toute la nuit avec les oraux boreal, qui était très forte. Donc c'était vraiment une soirée incroyable avec les ces oraux au dessus de ma tête. Et au bout d'un moment, je pose mon camp. C'était une tempête devant. Je me souviens que je pose ma tente comme je peux, et puis je passe ma nuit. Toute la nuit, la tente m'a claqué le visage tellement que la tente se couchait à cause du vent. Et puis, le matin, je me réveille. Je plie ma tente à 4 pattes. Le vent était vraiment fort. Je pack tout. Je me souviens que je monte sur le vélo. Je mets juste un coup de pédale et le vent me. J'ai eu le vent dans le dos. Le vent me pousse et j'atteins 20 km heure sans pédaler, juste pour dire à cause de l'eau. Il m'a été fort. En même temps, avec les bagages, j'avais une bonne prise au vent pour être poussé et je fais ces derniers. Je sais plus combien me restait. J'avais pas beaucoup. J'avais décidé de passer la nuit et de m'arrêter vraiment près de trou monsieur, la dernière journée. J'ai fait ça sur le téléphone j'ai fait 41 km. Donc, tu vois, j'étais pas loin de mon étape.

Jonathan:

Je m'étais gardé vraiment la fin sur le gâteau et je me rappelle que je roule dans des paysages, mais blancs, avec c'était les champs d'élevage de cerf où j'ai quasiment pas croisé une voiture. Et puis je voyais que trou monsieur se rapprocherait. Je voyais les signes, les panneaux, trou monsieur, j'étais vraiment, vraiment en joueur, j'étais vraiment très heureux. Et je me souviens que j'arrive sur trou monsieur, t'as l'île principale de trou monsieur, que tu peux atteindre par deux ponts. T'as un pont à l'ouest et à l'est et je me souviens que j'arrive par le côté ouest et j'arrive sur ce pont avec une vue qui est magnifique, et je me souviens que je pose le vélo et je grimpe sur le pont. Alors, c'est interdit.

Jonathan:

T'as un truc de 3-4 mètres à grimper parce que, ben en dessous, t'as le fiorre et le pont est vraiment haut. Et je me souviens que je grimpe ces 3-4 mètres de barrière, je me suspends en haut, toutes les voitures qui passent, qui ralentissent, qui me regardent, dans le zut, il va sauter ou qu'est ce qu'il fait. Et je suis resté là. J'avais presque les larmes aux yeux. Je me dis ça y est, j'ai réussi, je l'ai fait. J'ai été tellement heureux et je remparts sur mon vélo. J'arrive au centre vélo, trou, monsieur, et, d'un côté, super heureux, et d'un autre côté, je me suis senti vide, quand je me suis jamais senti dans ma vie, parce qu'en fait, pendant 4 mois, j'ai eu une raison de vivre, j'ai eu un objectif, quelque chose qui m'a fait avancer, me lever chaque matin, et cette raison de vivre, pfff, elle existe plus d'un moment à l'autre parce qu'elle a été réalisée. Et du coup, c'était vraiment un sentiment mix entre l'accomplissement, la réussite, et puis le mais qu'est ce que je fais maintenant? qui je suis quoi?

Loïc:

C'est un super point, ce que t'évoques sur l'après-aventure. Alors, décidément, je fais référence à plein d'anciens étés, mais c'est Rémi Camus qui en parle. Pas mal, oui, parce que dans une aventure, tu as toujours la phase de préparation, la phase de réalisation et la phase je sais pas comment elle appelle ça de digestion, je crois, en tout cas après le projet. Et lui, il semble me dire qu'on en parle généralement trop peu. Alors, évidemment, l'émotion, et tout ça devait être incroyable. Je t'imagine bien au sommet du pont, en tant qu'enemplé. Tu vois 37 morts, toi. Mais comment, cette phase de digestion? à quoi elle a ressemblé, une fois que tu as eu poser le vélo, que tu as eu ce sentiment de vide? Ça a ressemblé à quoi? les quelques heures, quelques jours, quelques mois après ça?

Jonathan:

Je me souviens que j'ai passé ce coup de téléphone à ce fameux employeur de Vega, avec qui a eu le job, et puis qui me dit bah écoute, t'as le job, mais je te rencontre avant. Quand, est-ce que tu peux venir? Du coup, je regarde les billets, je crois que je prends l'avion quatre jours après. Du coup, je t'ai rencontré à Trooms, et puis j'en ai vraiment profité. J'ai rencontré via le groupe Les Français en Norvège, un groupe Facebook. J'ai rencontré un Français qui est devenu un ami. Du coup, je me souviens qu'il m'avait invité chez lui. J'ai passé un petit peu de temps chez lui, donc ça m'a fait du bien de revoir des gens. J'ai visité Trooms. Je me souviens que j'ai été faire un safari à Balaine, incroyable. Du coup, j'ai mis des Balaine à Bosse, des Orcs, des bébés Orcs, c'est incroyable. Et du coup, c'est quatre jours qui sont quand même joyeux parce que je suis à Trooms, je visite tout ça, et puis, après, j'arrive à Brunessoun. Au final, je passe du temps écarré entre nous deux, ça colle super bien.

Jonathan:

Au secon des Céapènes même dit écoute, est-ce que tu veux rester là pour Noël? on fait de Noël avec ma famille, tout ça. Donc, je suis resté là deux semaines après, je suis rentré un mois en France pour reprofiter tout le monde, puisque je commençais ce nouveau boulot le 1er février. Donc, au fait, j'ai couru partout en France, entre les Pyrénées, les Alpes, pour voir les amis, la famille, tout ça, et puis je repartis sur l'île et, en fait, j'ai commencé le boulot. Donc, cette période là, en fait, elle a été super occupée.

Jonathan:

J'ai pas eu le temps de le poser et ça a été d'un côté néfaste, parce qu'en fait, après une expédition, il faut quand même prendre du temps pour soi. Et ce temps là, je l'ai pas pris Et, en fait, j'ai recommencé un boulot sur lequel je n'étais pas vraiment épanoui, c'était vraiment alimentaire, et du coup, je me suis pris un contre-coup, après peut-être genre trois, quatre mois, après la fête de l'aventure, où ça a été pas un moment presse de dépression, mais un moment très difficile où il faut venir chercher les ressources en soi Et, en fait, cette après expédition, mais en fait, il faut vraiment prendre. Alors maintenant, j'ai appris par l'expérience il faut se prendre à un moment pallier, en fait, où tu peux venir décompresser et part tourner directement dans la vie classique, parce qu'après une aventure, surtout une aventure qui dure, il faut une sasse de décompression.

Loïc:

Si c'était à refaire aujourd'hui, tu t'organiserais comment sur la phase de post-aventure?

Jonathan:

Je pense que je me prendrais un, du temps pour moi, pour profiter, mais sans courir, et c'est ce que j'ai fait typiquement après la dernière aventure qu'on a eue. j'ai pris une semaine, j'ai vraiment fait une semaine lente, j'ai pas fait de sport, j'ai rien fait, j'ai vraiment profité sur le canapé à chiller, à rester à l'amuse de la maison et, en fait, c'est important ce temps, et c'est pour ça qu'après j'ai pu repartir beaucoup plus rapidement et qu'aujourd'hui je suis bien, parce que j'ai pris cette sasse de décompression et, en fonction de la durée de l'aventure et en fonction de chacun, il ne faut pas hésiter à prendre une semaine, deux semaines, un mois, et puis vraiment le faire en mode lent et reprendre un rythme tranquille, petit à petit sort, tomber dans nos habitudes et dans la vie de tous les jours de direct après une aventure.

Loïc:

T'as réalisé plusieurs autres aventures depuis avec Karine, on va en parler, mais celle-ci, celle que tu viens de nous expliquer, elle est quand même particulièrement longue. Donc je te pose la question en particulier pour cette aventure-là. Tu dirais que le Jonathan qui est arrivé à Tromsø après quatre mois, 7200 km, 45000 mètres de déplus, en quoi est-ce qu'il était différent du Jonathan qui avait pris le départ sur son vélo, jamais testé en Suisse, quelques mois avant?

Jonathan:

Franchement, en tout, c'était la première fois de ma vie que je me retrouvais seul, parce que j'ai toujours été quelqu'un de très sociable à vivre en groupe. J'ai jamais été seul plus d'une journée. J'ai toujours eu les amis et la famille du monde autour de moi. Et c'était la première fois que je partais seul et au début, ça a été très difficile pour moi. J'avais peur de partir seul, j'étais inquiet, dans le sens en disant je ne vais pas avoir d'interaction sociale, je vais être tout seul. Ça va me faire drôle. Et du coup, j'ai appris à vivre avec moi tout seul. J'ai appris à me connaître et, en fait, tu passes tellement de temps à pedaler toute la journée que tu as des heures entières où tu peux, dans un sens, méditer, penser, réfléchir, trouver des réponses. Et, en fait, j'ai fait un dé, ce qu'on peut appeler développement personnel. J'ai en fait une possibilité de travailler là-dessus, immense. Et j'ai appris à me connaître, j'ai changé, j'ai évolué, j'ai grandi. Donc, quoi c'était? ça n'était que bénéfique, cette aventure, pour moi.

Loïc:

Vu ce que tu as fait depuis, j'imagine que ça t'a conforté dans l'idée que ton projet de vie, c'était l'aventure professionnelle.

Jonathan:

Ouais, même si j'y vais avec des passettes, parce que ça reste quand même un milieu extrême, il faut quand même faire ses preuves. Il faut on ne peut pas se dire aventurer en ayant fait de petits voyages. Je monte petit à petit, créche un dos, je prends encore compétences et je fais mon chemin. Mais oui, ça prend sens. Et surtout, maintenant que je commence à avoir des retours, je me disais que ouais, c'était la bonne voie à choisir.

Loïc:

Pour alors question un peu plus pratique au pratique mais le budget sur un trip comme ça, de cette envergure, de cette durée, ça a été quoi, à peu près?

Jonathan:

Franchement, je l'ai pas calculé parce que j'avais un petit peu d'économie de côté. Du coup, j'ai pas vraiment regardé Après. J'ai pas eu énormément de matos à acheter, parce que j'avais quand même déjà pas mal de matos. Franchement, je ne saurais pas dire, parce qu'après, les seules choses que j'ai dépensées sur les 4 mois, c'était budget nourriture. Mais d'un pays à l'autre, ça a vraiment. Je me souviens que le Danemark, par exemple, ça m'avait coûté un bras, la nourriture. Je crois que j'ai parti 3 semaines au Danemark et j'avais dépensé quelque chose comme 1000 euros en nourriture. Ça coûte super cher au Danemark. Donc, ça dépend vraiment des pays. Mais en soi, par mes dépenses de nourriture, j'ai pas eu de dépense pendant 4 mois, quoi?

Loïc:

Ok, danemark, encore plus cher que la Norvège.

Jonathan:

Peut-être pas, mais je me souviens que, parce qu'après, en Norvège, du coup, je n'ai pas acheté de nourriture, je n'ai acheté que de la nourriture lyophilisée. Par rapport au croix, du coup, je n'avais pas de comparatif. Mais je sais que le Danemark, j'avais été surpris, ouais, par les tarifs, d'accord, parce qu'après c'est toujours pareil. Tu manges aussi beaucoup avec la dépense de calories. Donc, bon, ça fait….

Loïc:

A l'arrivée d'ailleurs, tu avais perdu du poids, tu t'es pesé au départ.

Jonathan:

Non, je me souviens plus si je m'étais pesé ou pas, probablement, mais je sais que j'avais fondu au niveau du visage parce que quand j'étais rentré, tous mes proches je m'ai dit oh, t'as fondu du visage. Donc, je pense que j'avais perdu peut-être un petit peu de poids, mais peut-être pas énorme, parce que j'ai quand même un peu plus de 6000 calories sur la partie hivernale en Norvège, ah, ouais, je consommais bien, ouais.

Jonathan:

Ah, ouais, quand même 6000 calories, punaise, ouais, même un peu plus de 6000 chaque jour. Ok, ah, le vélo, ça creuse avec le froid.

Loïc:

Ah bah, ouais, tu m'étonnes, ok. Ok, donc là, tu prends ce petit job alimentaire à la fin de l'aventure. Et à quel moment, du coup, avec Cari, est-ce que vous vous dites c'est parti, on va se faire quelques expéditions ensemble.

Jonathan:

En gros, ce boulot, c'était charpentier pendant 8 mois. Donc, je commençais le 1er février, je finissais au 30 septembre et en fait, j'ai réussi à me débrouiller pour finir un petit peu plus tôt. Je crois que j'ai fini au mois de juin, et donc, j'en avais parlé à Cari déjà avant juin et elle m'a dit bah écoute, franchement, on va se lancer tout ça. Donc, moi, en juin, je suis tranquille, donc je me lance vraiment un fond sur le projet. Cari finit son boulot, donc elle pose sa démission, tout ça, et finit au 1er, au 31 décembre, et du coup, ouais, ça a été bossé à fond, c'est un job à temps plein. Et du coup, c'est bien bossé à fond sur le projet. J'ai bossé les 6 premiers mois, plus ou moins tout seul. Cari m'a rejoint vraiment au 1er janvier, et du coup, c'est mis là dessus.

Loïc:

Et donc, votre premier trip ensemble, c'était le plateau polaire. Et alors là, attention, les corchages. Fin marques Vida, c'est ça. C'est parfait 5 jours, 90 bornes donc. Ça c'était en quoi En skis de rando.

Jonathan:

En skis, pour le cas, en skis d'expédition. Donc, c'est un mix entre un skis de randonnée et un skis de fond. C'est quelque chose qui est très populaire ici, en Scorn Navis. C'est les skis d'expédition les mêmes que ceux qui utilisent pour aller au Pôle Nord ou au Pôle Sud, ou ce genre de d'expédition.

Loïc:

Donc, c'est des skis très droits en termes de largeur entre le skis de fond et le skis de rando.

Jonathan:

Exactement. En gros, le plus commun, c'est du 68,. Ça reste du skis relativement droit. Tu mets des peaux, soit des demi-peaux, qui font que la moitié du ski, soit des peaux complètes, et puis tu es fixé. C'est la même fixation que le skis de fond. Donc, du coup, c'est une petite barre à l'avant que tu clips et tu n'as que ça. Tu n'as pas de l'alon et les chaussures, du coup, qui sont un mix entre une chaussure de skis de fond, mais un peu plus gros, c'est un peu plus rigide, mais qu'il n'y a pas non plus une skie avec les corcs plastiques. Oui, oui, ok.

Loïc:

Et alors quelle différence tu dirais qu'il y a entre une expé solo, comme tu as réalisé. Bon, je ne sais pas si c'est vraiment comparable. Tu vas me dire ce que tu en penses, parce que 4 mois tout seul, c'est pas tout à fait pareil que 5 jours, même en étant à 2. Donc, mais est-ce que tu as observé, toi, des choses très différentes sur la gestion de l'effort, le fait de prendre en compte il y a une autre personne la communication, l'isolement, j'imagine beaucoup de choses qui sont pas tout à fait pareil.

Jonathan:

Oui, elles ne sont pas tout à fait pareil. Je pense que sur les 5 jours, on l'avait un petit peu, on l'avait encore plus sur notre dernière aventure après. Il y a aussi un fait que Carille a toujours été quelqu'un d'out d'or qui aime l'effort, qui aime la rendonner, tout ça, mais qui n'a jamais fait d'aventure. Donc, elle a appris avec moi et du coup, en même temps, il faut que je lui enseigne. J'ai ma façon de faire, parce que je l'ai appris à faire par mois, tout seul.

Jonathan:

Donc, du coup, c'était au début, c'était un peu de trouver nos marques, à trouver le juste milieu entre comment lui expliquer, lui laisser faire, pas tout gérer tout seul, etc. Après, l'avantage, c'est qu'on lui vit quand même en couple. Donc, du coup, la communication, les habitudes, c'est facile, tout se met facilement en place. C'est pas comme deux copains qui vivent pas ensemble, qui vont faire une aventure ensemble. Il y a ce facteur là qui joue quand même beaucoup et du coup, tu as beaucoup de côtés positifs, mais c'est toujours, comme tout, un peu positif, un peu de négatif, mais c'est quand même vachement chouette parce que tu peux partager quelque chose. C'était quelque chose de difficile sur le vélo, parce que je suis le seul à savoir ce que j'ai vu, ce que j'ai fait, et je peux le partager avec personne.

Jonathan:

Et du coup, quand tu fais une aventure à deux, tu le partages à deux, et ça, ça a pas de prix, quoi. Et après, non, on va dire que l'avantage de l'être tout seul, c'est que tu apprends à te découvrir. Et puis, tu vas chercher tes ressources seules, et puis tu n'as personne pour te botter le derrière. Donc, tu te le bottes tout seul. Quand c'est dur que à deux, tu peux toujours taper sur l'autre, parce que, en général, quand tu as de coups de mou, l'autre n'a pas le coup de mou en même temps. Donc, tu as toujours une symbiose qui se met en place et qui facilite un peu l'effort.

Loïc:

Donc là, nouveau record de température pour toi moins 36 cette fois, c'est ça.

Jonathan:

Exactement et qu'est ce qu'on était content.

Loïc:

Moins 36, tu vois vraiment une grosse différence par rapport à du moins 24, moins 25?.

Jonathan:

Franchement, tu le vois pour la nuit, quand tu dors, sinon quand tu es dans les fondants, parce que, jusqu'à moins 30, je me souviens que j'étais juste avec ma première peau, ma première couche. Ah ouais, ah ouais. Quand je suis dans l'effort, je chauffe beaucoup, du coup, je me souviens, mais il y a les photos où j'ai la barre toute blanche. Je voulais peut-être juste de remettre la seconde veste, mais je me souviens que j'ai passé la majorité de la journée juste avec ma première couche Et après, non, la nuit, tu sens que c'est une différence déjà de la givre polaire qui arrive sur tout l'équipement que tu n'as pas, sur des températures moins, un petit peu plus chaudes, entre guillemets, parce que moins 25 ou moins 35, je sais pas si on peut dire que c'est plus chaud, mais non, ce qui est super difficile, c'est la nuit, parce que je me souviens que, par un moment, tu dors sur le dos et, en fait, par ces tempêtes, sur là, tu as vapeur.

Jonathan:

Forcément, quand tu respires, tu as toute la vapeur qui monte, mais en fait, cette vapeur, le temps qu'un monte, est gel et du coup, au final, tu as de la glace qui te retombe sur la face et tu n'arrives pas à dormir. Tu fais que te rêver, parce que tu fais que de prendre des petits débris de glace sur la figure. Donc, tu es obligé de dormir sur le côté et de bouger, mais sinon après, non, sur la vie de tous les jours. Dès qu'il fait froid, je dirais même dès qu'il fait moins cinque, tu n'es pas confortable. Donc, ça ne change pas tellement, quoi, tu rajoutes un peu de couche, mais la difficulté reste sensiblement la même. Et j'étais un petit peu étonné. C'était bien de découvrir ça, parce que, en fait, tu vois que quel que soit le froid, il fait froid quoi.

Loïc:

Tous les récits d'aventurier qui sont partis en hiver, etc. Il y a un accessoire qui, apparemment, est indispensable, dont tout le monde me parle à chaque fois, c'est la brosse. Est ce que tu es d'accord?

Jonathan:

avec ça. Ah, tu peux pas faire ça A ce point vraiment, les zips sont complètement verglacés.

Loïc:

J'y verrai.

Jonathan:

Oui, en gros, le matin, quand tu brosses l'intérieur de la tente, les sacs de couchage, tout ça, t'as l'équivalent en copeaux de glace d'un petit ballon de foot. Ah, ouais, quand même, ouais, ouais, t'enlèves quand même vachement de glace tous les jours. Ok, ok, Et ça par exemple je ne l'avais pas sur le voyage à vélo. Alors, j'avais la glace, mais du coup, je n'avais pas de bras, j'arrivais de jouer en débrouillée. Mais quand on s'y fait vraiment froid, tu as une grosse quantité de glace qui se forme, et ça, c'est énormément vrai.

Loïc:

C'est quoi les autres enseignements Tu as pratiquement pratiqué, que tu as eu à travers ces deux premiers trips?

Jonathan:

Tu apprends tout. Tu apprends à mettre ta tente dans la neige, tu apprends Quand tu passes beaucoup de temps dehors. J'ai vu ça et j'en ai parlé avec d'autres personnes, c'est quelque chose qui est commun aux personnes qui passent du temps en extérieur. Tu apprends à lire la météo et à la prévoir un petit peu. Du coup, en fonction des nuages, en fonction des vents, comment ils viennent, tu sais plus ou moins ce qui peut t'attendre. Et du coup, tu apprends à bien placer ta tente, à bien la préparer en hiver, par exemple, toujours préparer ta tente pour qu'une tempête se lève au milieu de la nuit. Donc, tu peux pas dire oh, je suis un peu fatigué, je m'évite, fais ma tente. Non, il faut toujours qu'elle soit super bien posée, super safe, parce que tu sais jamais ce qui peut se passer.

Jonathan:

Et après, c'est apprendre à gérer ton équipement. En fait, en soit le froid, tout le monde peut y aller faire une expédition, en soit tu fais 5 km, que tu en fasses 25, ça va dépendre de ta forme. Après, l'équipement, il faut juste apprendre à le connaître. Donc, il faut le pratiquer Là où c'est difficile, c'est juste de gérer par rapport au froid. Donc, vraiment, avoir tous les petits types bien connaître son matériel bien gérer et pour pas faire d'erreurs, parce que quand tu es quand même sur des températures froides, ça partage pas si tu fais une erreur.

Loïc:

La plus récemment, vous êtes parti faire une traversée de la Scandinavia, vélo, donc Norvège-Swedes, finlande. 35 jours, 3000 bornes, 20 000 mètres de dépluise en autonomie avec Kari. Donc là, déjà, tout de suite, un plus gros format qui était un peu plus proche de ce que tu as fait en solo. Tu dirais que ça a été quoi, les grands moments de cette expérience?

Jonathan:

Franchement, tout c'est super intéressant parce que, typiquement, si je fais le parallèle avec le voyage à vélo que j'ai fait, j'ai fait 7 000 bornes en 4 mois. Là, on en a fait 3000 en 1 mois. La différence est énorme. Mais du coup, j'étais sur un format voyage. Ça veut dire, quand je voulais faire un petit peu moins de kilomètres à la journée, j'en faisais un petit peu moins. Quand je voulais visiter quelque chose et m'arrêter, je le faisais, que là on était vraiment sur une aventure. T'avais pas de notions de voyage. Donc, du coup, tous les jours, on faisait nos bornes, quoi qu'il arrive.

Loïc:

Et vous, êtes parti de l'île de.

Jonathan:

Non, on est parti d'Oscelot.

Loïc:

On est parti d'Oscelot, d'accord.

Jonathan:

On est descendu sur Oslo, on a pris le départ de l'opéra et le point d'arrivée était aussi l'opéra d'Oscelot. On voulait vraiment passer par les 3 capitales de la Scandinavie, et puis l'opéra, c'était un joli monument pour marquer ce point de départ et ce point d'arrivée.

Loïc:

Et vous avez fait Oslo Stockholm.

Jonathan:

Alors, on a fait du coup. On est parti d'Oscelot, on a traversé la frontière suédoise, on est parti sur le nord de la Suède, donc en traversant à l'intérieur des terres, puis après, on a rejoint la côte, on a bordé la côte sur le haut pour passer en Félande, et de la Félande, on a un petit peu bordé la côte et après, on est parti droit sur Helsinki, par l'est, pour vraiment être en nature. À Helsinki, on a pris le ferret jusqu'à Stockholm, et de Stockholm, on a refait une ligne droite jusqu'à Oslo.

Loïc:

D'accord. Une grande boucle sud-nord et puis le. Buesse vers l'est.

Jonathan:

Le but, on voulait vraiment être en nature. Donc, on a vraiment été se perdre sur des chemins, loin de tout.

Loïc:

Ok, je te le demandais parce que, en fait, je viens de percuter. Ça aurait été absolument incroyable comme coïncidence, mais je suis tombé sur un couple de bike-packer sur un ferry vers Alessund Et je me suis dit non, mais en fait, c'était au moment où vous étiez en plein de tripes, en ce qu'on dit la vie. Je n'avais pas percuté. Quand tu m'as envoyé le message, je me suis dit ça aurait pu être très rigolo et le gars était bien barbu. Donc voilà, mais non, ce n'était pas vous. Ok, et les moments, alors, un peu même question que tout à l'heure. Mais j'imagine que, sur la durée, il y a peut-être eu des challenges qui se sont présentés dans le fait d'être à deux, ou pas forcément. D'ailleurs. Est-ce qu'il y en a un en particulier qui t'a marqué?

Jonathan:

Ouais, il y en a eu plein. Mais alors, c'était le but, c'est pour ça qu'on est partis sur la scone NVN en automne, c'est qu'on savait que la météo pouvait être très changeante et du coup, on a eu un delta entre plus 20 à moins 5 en gros, et donc, du coup, on est vraiment parti en mode très light. Le challenge, c'était qu'on voulait partir le plus light possible. Donc, on est parti. Moi, j'avais quelque chose comme 48 litres et carré un petit peu moins, peut-être 44 litres d'équipement. Donc, c'est rien du tout. Typiquement, quand tu regardes les préconisations pour de la rando pour deux à trois jours, il faut un sac à dos de 50 litres. Donc, ça donne un peu une marche, quoi, sachant que dedans, dans ces 50 litres, on avait pas mal d'équipements, en vidéo aussi, parce que l'idée, c'est de faire un petit film de cette aventure, ça. On n'avait pas de tente, on n'avait pas la place, donc, on est partis juste avec deux tarps Donc c'est une espèce de bâche super light et les hammocks.

Jonathan:

Donc, quand on avait des arbres, on mettait les hammocks avec le tarp dessus, puis, quand on n'avait pas d'arbre, on retournait les vélos et puis on mettait la bâche par dessus les roues pour faire une espèce de tente de fortune et de temps en temps, c'est la bonne surprise qui a principalement un sweat un petit peu enfaillante C'est qu'ils ont des shelters. C'est des espèces de cabanes à bois en fait. Donc, c'est ouvert, mais au moins t'es un toit, et puis, du coup, tu peux dormir quand il pleut, t'es un petit toit, alors t'as pas de murs, t'as rien, mais au moins t'es protégé de la pluie. C'est déjà un gros plus Et du coup, ça, c'était vraiment un bon challenge. Et l'autre où c'était difficile en plus, c'est qu'on a tous les jours, on a créé beaucoup de contenus pour les médias, pour les réseaux sociaux.

Jonathan:

On a aussi filmé en vue de faire un film. Et ça, je pense que ça a été le plus dur, c'est que sur 35 jours, on n'a pas eu un seul moment de pause. On a dû aller tous les jours parce qu'on n'avait pas de jour off Et puis il fallait tout le temps filmer. Dès qu'on avait un moment de repis au filmer, quand on arrivait au camp, il fallait monter le camp, préparer à manger et éditer la vidéo du jour. Et au final, sur 35 jours, on a eu 0 heures de pause. Et moralement, c'est dur, parce que t'arrives pas à te poser quoi, t'es tout le temps dans l'effort jeune 4.

Loïc:

Ça fait une super transition. J'avais justement de poser la question C'est quoi la réalité Quand on essaie de devenir, de faire de l'aventure son job? c'est quoi les contraintes quand tu pars dans des trips comme ça? Donc, là, tu sens me dire c'est le fait que, finalement, t'as 0 pause. t'es tout le temps vigilant sur le qui-vive pour créer du contenu. Mais est-ce qu'il y a autre chose? Est-ce que vous arrivez déjà, d'ailleurs, à en vivre un petit peu? Est-ce qu'il y a des entreprises qui sont suffitement intéressées parce que vous faites pour déjà vous filer un peu d'argent?

Jonathan:

C'est un gros travail. Alors, je m'attendais, je savais donc quoi je me lançais. Je me l'avais dit en l'aventure. Mais, en fait, aventurier, c'est que la partie émergée de l'Isbury, l'aventure, ça représente peut-être 10% du job Et en fait, elle est 90% émergée, que tu ne vois pas. Et, en fait, un aventurier, c'est un mec qui est bon en entraînement, qui est bon en nutrition, qui est bon en prépamentale, qui est bon en logistique, qui est bon en marketing, qui est bon comme, enfin, pas bon, mais ce que je veux dire, c'est qu'il doit tout gérer Et, en fait, l'éventail est vraiment énorme Et du coup, c'est un travail qui est vraiment complet, qui est super intéressant, parce que tu fais plein de choses, mais du coup, en fait, c'est un job pour 10 et puis tu dois le faire tout seul. Alors, nous, on est deux. Ça nous soulage un petit peu parce que, du coup, dispatcher un peu le boulot, mais ouais, le travail est énorme. Ça fait un an et demi maintenant qu'on s'est lancé sur le projet. En un an et demi, on est fiers de nous, on est heureux parce qu'en fait, on a quand même beaucoup fait. Typiquement, aujourd'hui, on a une dizaine de marques qui nous sponsorisent, pour lesquelles on est en baisse à d'heure, c'est des marques qui croient en nous, qui nous soutiennent, avec lesquels on construit une relation à long terme.

Jonathan:

Donc, ça, c'est vraiment chouette. Et puis, d'ailleurs, ça, parce qu'on n'en vit pas de l'aventure, ça n'apporte pas d'argent. D'ailleurs, ça, on est en train de travailler sur la création de conférences. Même si on en a donné quelques-unes au début, on fait des stages à outdoor. C'est ça qui va nous permettre de diversifier nos revenus Et l'idée, c'est qu'on travaille dessus. Et puis, là, on est en train d'essayer de travailler pour développer, pour pouvoir donner plus de conférences, pour intéresser plus de monde, plus d'entreprises. Mais voilà, c'est un travail. En tant qu'aventuré, tu fais plein de choses, c'est super intéressant, mais c'est demandant.

Loïc:

C'est stage que vous allez créer. C'est quoi l'idée?

Jonathan:

L'idée, c'est de faire des petits stages hété-hiver, sur deux jours, une nuit, où on va pouvoir emmener les gens pour leur faire découvrir le bivouac, apprendre les bases, être autonomes, pour pouvoir faire un premier petit campement d'hiver, un premier petit campement d'été. C'est ce genre de choses Trop bien. Et après les conférences, c'est sur plein de thèmes et tout ce qui est discipline, motivation, dépassement de soi, sortir de la zone confort et, végrant, réaliser ces objectifs. On contraise ça et de travailler sur tout ça, génial.

Loïc:

Est-ce qu'il y a des gros projets à venir pour vous en termes d'experts?

Jonathan:

Oui, il y a des bons projets. Il y a des bons projets. Le projet qui arrive il va arriver vite c'est la traversée du Hardanger Vida. En gros, en Norvège, il y a deux monuments polaires pour des préparations des expéditions en articles plus conséquentes. il y a le film Harsida, donc on l'a fait l'année passée, et il y a le Hardanger Vida. On va dire que la météo est sensiblement pareille. c'est un petit peu moins froid dans le Hardanger Vida parce qu'il est plus au sud, mais par contre, il est beaucoup plus tempéreux Et on y va en février, à la période des tempêtes, parce qu'on veut se tester sur conditions difficiles. Donc, on va faire une traversée d'une petite quinzaine de jours. Donc, ça va être quand même quelque chose de conséquent, parce que février, c'est froid, avec toutes les tempêtes. on va vraiment être sur un objectif conséquent Et puis, avec ça, on devrait avoir une grosse surprise qui va arriver aussi. mais ça, ça, la surprise sera annoncée plus tard, c'est teasing de ouf Et après, l'idée, c'est de préparer une plus grosse expédition pour l'année d'après. Ok donc 2025.

Jonathan:

Oui, et puis moi, alors, ce sera 100 caris. mais en mois de mars, donc trois semaines après notre expédition, je repars sur une quinzaine de jours sur du ski de Rando, en portrait sur les Alpeningen, au nord de la Norvège. Génial, donc, ça va être de beaux projets.

Loïc:

Génial. Et bien, écoute, hâte de voir ce que ça va donner tout ça, si les gens veulent te suivre de toute façon, je mettrai le lien vers vos réseaux, mais j'imagine que le mieux, c'est Instagram.

Jonathan:

Instagram. Après, comme tout le monde, on a Facebook, YouTube, et puis on a aussi notre site internet.

Loïc:

Ok, top, en guise de conclusion, qu'est-ce que tu dirais à seuls et celles et ceux qui nous ont écouté, qui ont des projets? ou tu vois des situations actuelles dans laquelle, comme toi à l'époque, ils ne trouvent peut-être pas trop de sens, mais qui hésitent encore à se lancer et à initier des changements dans leur vie, comme toi tu l'as fait?

Jonathan:

Le meilleur conseil que je pourrais donner, c'est qu'en fait, il n'y a jamais de risque, qu'il n'y a. Il ne faut pas avoir peur du nom, il faut se lancer quand il arrive. Et puis, parce que souvent, on se crée des films dans nos têtes et au final, quand on se lance, la réalité est tout autre. En fait, il faut juste se lancer, se lancer, se oser, et sans avoir peur du nom. Et puis, s'il y a un nom, on peut toujours continuer à ouvrir d'autres ports, et puis, derrière, on aura toujours une solution de sortie. Il n'y a rien qui est marqué dans le temps. Si on se lance sur quelque chose et puis qu'au final ça ne marche pas, on pourra toujours se relancer sur autre chose et au final, il n'y a jamais de fatalité. Quoi?

Loïc:

Et tu en es l'exemple. Donc, merci, jonathan, pour tout ce que tu as bien voulu partager sur l'épisode. C'était super intéressant. Je te dis excellente préparation pour les prochaines aventures qui arrivent. Et puis, hatt, si ça se monte, il faudra qu'on voit. D'ailleurs, est-ce qu'on fait venir qui arrive pour un épisode en anglais comme ça, il y aurait une espèce de perspective croisée.

Jonathan:

Ouais, je pense que ça peut être super intéressant, parce qu'il y a un autre point de vue. Et puis, à parler d'autres choses, je veux rebondir là dessus rapidement par rapport au, il faut oser et puis il faut se lancer. Si je prends l'exemple de Carrie, elle n'avait jamais fait de vélo. Elle a fait du vélo pour aller faire les courses, pour son vélo, mais elle n'a jamais pratiqué de, si qu'elle s'en fout. Et elle a refus le vélo trois semaines, un mois avant le départ. Elle a fait à tout casser 300 km. Elle avait peur de se lancer parce que le projet était ambitieux. Et au final, elle s'est lancée, et puis elle a réussi au la main, et puis elle m'a clairement épaté, parce qu'il y a des jours, même moi j'étais pas en forme de ramasser, et puis elle continuait de pédaler, et bon, je sais pas. Donc, au final, on voit que quelque soit vos rêves, faut juste se lancer, et puis tout le monde peut réussir. Génial.

Loïc:

Merci beaucoup, jean-latin. Je te dis certainement à une prochaine, pour un nouveau récit d'aventure.

Jonathan:

Avec plaisir. C'était un super moment de partager avec toi, Loïc.

Loïc:

Vous êtes encore là. Merci du coup d'avoir écouté cet épisode avec Jean-Latin jusqu'au bout. J'espère que ça aura donné des envies d'aventure et de changement à quelques-uns d'entre vous. Pensez à partager cet épisode autour de vous en copiant le lien maintenant depuis votre plateforme d'écoute et en l'envoyant à quelqu'un qui aime l'aventure, les voyages à vélo ou les nuits sous la tente par moins 30 degrés. Si vous voulez me contacter, vous pouvez le faire sur Instagram lesfrappéspodcast ou par email, eloarobase lesfrappéscom. Je suis toujours friand de feedback ou de suggestion d'invité, donc n'hésitez pas. Merci une fois de plus pour votre fidélité. Je vous souhaite une excellente semaine et je vous dis à très bientôt pour un nouvel invité.

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